CRITIQUE | FILM

VICE-VERSA 2 : pour pleurer d’ennui

Critique | Après un gigantesque succès en 2015, le cinéaste Kelsey Mann reprend le flambeau Pixar et revient pour la suite de Vice-Versa. Le studio d'animation continue d'explorer les moindres recoins de notre hypothalamus, avec plus ou moins de succès cette fois-ci..

SYNOPSIS

Riley, récemment diplômée et désormais adolescente, provoque un bouleversement majeur au quartier général où de nouvelles émotions font leur apparition. Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût, qui ont longtemps collaboré avec succès, sont déconcertées par l’arrivée d’Anxiété. Et il semblerait qu’elle ne soit pas la seule…

© Vice-Versa 2

Vice-versa 2 est un film d’animation américain réalisé par Kelsey Mann, dont la sortie est prévue en 2024. Il fait suite au film Vice-versa, sorti en 2015. Il s’agit du premier long métrage de Kelsey Mann et du 28e film produit par les studios Pixar. Pete Docter, réalisateur du premier Vice-versa, revient cette fois-ci en tant que producteur.

NOTRE CRITIQUE

Bis repetita. Vice-Versa 2 est le résultat direct d’une stratégie de Pixar visant à prolonger ses succès commerciaux. Après un premier volet laborieux, mais bien accueilli par la critique et le public, cette suite très attendue (sauf par nous) révèle rapidement ses faiblesses. Oui, le concept est toujours séduisant, mais on se rend compte qu’il ne suffit plus. En développant deux heures supplémentaires dans cet univers, on se lasse d’abord, on remarque ensuite les défauts de ces deux longs-métrages. Encore une fois, la mise en scène ne sublime jamais ce monde fantastique et manque de caractère, que l’on soit dans la tête de Riley ou dans la réalité. C’est probablement l’un des Pixar avec le moins de charme visuellement, on est plutôt tristesse que joie devant notre écran. Même s’il y a quelques fulgurances, la direction artistique est vraiment limitée. D’ailleurs, aucune musique ne nous transporte dans ce cosmos cérébral, rendant l’ensemble plat et jamais entrainant. Et encore une fois, le récit est complètement cannibalisé par ses aller-retour cerveau-réalité, comme une mauvaise blague automatique qui perdure. Forcément, on perd en empathie, car tous les personnages ne sont pas profondément travaillés. Même si c’est moins le cas pour Joie cette fois-ci, mais c’est compensé par Envie et Ennui qui ne servent à rien. Vraiment à rien. Concernant Riley, on est tenu à l’écart comme si on était spectateur des spectateurs, et c’est clairement ennuyant à la longue..

© Vice-Versa 2

Le plus décevant, c’est le manque d’humour. On n’a jamais aussi peu ri devant un Pixar. Le studio d’animation a envoyé dans la vallée de l’oublie son impertinence et son talent pour laisser aux commandes une multitudes de petites blagues qui fonctionnent à moitié. Pourtant, Vice-Versa 2 a quelques éclairs de génie, comme la banane-sacoche. Mais coincé entre un film pour adultes sans subtilité et un film pour enfants trop méta, Vice-Versa 2 survit uniquement par son joli concept. Le traitement des thématiques centrées sur la puberté est frontal, prévisible et surtout superficiel. Cette nouvelle aventure façonnée autour du passage à l’adolescence est presque.. ringarde. En tout cas, pas très moderne et déjà exploitée (de meilleures manières) par plein d’autres films d’animation. On retiendra tout de même le dernier acte, qui peut facilement faire couler quelques larmes dans la salle, et on reconnait aussi que le scénario met davantage en lumière Riley dans ce deuxième opus. Parfois maladroitement, mais elle est enfin au cœur de l’intrigue, contrairement au premier film où elle était une coquille vide comblée par des émotions. En définitive, Vice-Versa 2 manque de subtilité, mais pas forcément de sensibilité, même si Pixar a souvent été plus créatif.

EN DEUX MOTS

Vice-Versa 2 est une suite inutile (on n’avait déjà pas besoin du premier film). En survolant les thèmes de l’adolescence, Pixar force un second volet sans subtilité et sans poésie. La plupart retiendront le concept sympathique, le reste, y compris la partie visuelle, est largement oubliable.

2

Note : 2 sur 5.


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