CRITIQUE | FILM FESTIVAL DE CANNES

LES PISTOLETS EN PLASTIQUE : qui tirent à balles réelles

Critique | Après un premier film très trash, Oranges Sanguines, sorti en 2021, le cinéaste français Jean-Christophe Meurisse revient avec encore plus d'impertinence. Il en profite pour présenter ce deuxième projet, Les Pistolets en Plastique, à La Quinzaine des Cinéastes du Festival de Cannes 2024.

SYNOPSIS

Léa et Christine sont captivées par l’affaire Paul Bernardin, un homme accusé d’avoir assassiné toute sa famille avant de disparaître sans laisser de trace. Tandis qu’elles se rendent à la maison du crime pour mener leur enquête, les médias rapportent l’arrestation de Paul Bernardin en Europe du Nord…

© Les Pistolets en Plastique

« Les Pistolets en Plastique » est une comédie française réalisée par Jean-Christophe Meurisse, qui est sortie en 2024. Il figurait également à la sélection La Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes 2024.

NOTRE CRITIQUE

Le réalisateur français Jean-Christophe Meurisse est le genre d’auteur que le cinéma français n’attendait plus. Le genre d’auteur qui peut s’imposer du jour au lendemain dans le paysage cinématographique, son style immédiatement identifiable grâce à une écriture unique. En seulement deux films, le cinéaste a réussi à imposer sa patte et a réussi, par la singularité de ses longs-métrages, à montrer qu’il est une espèce en voie de disparition. Les Pistolets en Plastiques, c’est tout ce qu’il y a de plus politiquement incorrect en ce moment. À travers ses personnages, le film n’épargne personne, en adoptant un ton humoristique à la noirceur constante et à la subtilité rare. On se retrouve piégé dans un univers entre Strip-tease et les sketchs Grolandais, le tout sur fond de faits réels qui créent encore des débats animés sur certains de nos plateaux de télévision aujourd’hui. Après le piquant et très osé Oranges Sanguines, le réalisateur revient avec son style qui lui est désormais propre. Une espèce de triptyque loufoque aux personnages complètements barrés et à la justesse de jeu hallucinante.

© Les Pistolets en Plastique

Les talents de direction d’acteur de ce jeune cinéaste ne sont plus à prouver, tant les interprétations de ses protagonistes sont parfaites. Mention spéciale aux deux petites vieilles qui pourraient être mes grands-mères, tant les dialogues et les intonations sont calibrées au millimètre pour frapper juste. C’est d’un naturel effarant. Jean-Christophe Meurisse mérite également des éloges pour avoir confié le rôle de Xavier Dupont de Ligonnès à Laurent Stocker, un comédien trop souvent sous-estimé, qui semble prendre un plaisir évident dans ce rôle. Les apparitions hilarantes de Vincent Dedienne et Jonathan Cohen ajoutent une dimension comique irrésistible, ayant même réussi à faire éclater de rire toute la salle de La Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. Les situations comiques du film sont donc inoubliables. Oui, ce nouveau film est moins trash que Oranges Sanguines, mais il n’a pas sa langue dans sa poche pour autant. Entre les monologues, où chaque mot est plus percutant que le précédent, et les dialogues en ping-pong, où s’empilent clichés et quiproquos douteux, tout fonctionne à merveille. Cette comédie fait mouche et exerce son petit effet sur des spectateurs un peu trop en manque de ce genre de long-métrage. Un pur moment d’humour noir et raffiné.

EN DEUX MOTS

Après ‘Oranges Sanguines’, le cinéaste continue de surprendre par la tonalité que prend son humour. Noir, barré, complètement loufoque et bien trash comme on aime, le tout en restant raffiné et subtil comme peu de comédies peuvent s’en vanter. Sans aucun doute un moment de cinéma que vous n’avez pas envie de louper.

4

Note : 4 sur 5.


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