CRITIQUE | FILM

THE BIKERIDERS : Bof riders

Critique | Après sept ans d'absence depuis son dernier film 'Midnight Special', le cinéaste américain Jeff Nichols revient en force, chevauchant une imposante Harley-Davidson. Le casting cinq étoiles comme nitro, sauf que tout n'est pas parfait dans The Bikeriders..

SYNOPSIS

Dans un bar de la ville, Kathy, une jeune femme au tempérament bien trempé, rencontre Benny, le nouveau membre de la bande de motards des Vandals, et tombe immédiatement sous son charme. À l’image de l’évolution du pays, le gang dirigé par l’énigmatique Johnny change peu à peu.

© The Bikeriders

Autrefois refuge pour ceux en quête de leur place dans la société, les Vandals se transforment progressivement en une bande de voyous sans scrupules. Benny se trouve alors confronté à un choix crucial : Kathy ou sa fidélité envers le gang. « The Bikeriders » est un film américain écrit et réalisé par Jeff Nichols, sorti en 2023. Avant sa sortie en salles, il est présenté au Festival du film de Telluride. Le film rencontre des problèmes de distribution en raison de son abandon par 20th Century Studios et de la grève SAG-AFTRA de 2023.

NOTRE CRITIQUE

Avec ce nouveau film de petites frappes de motards, le réalisateur Jeff Nichols coche la case de gangster movie dans sa filmographie. The Bikeriders est un mélange peu subtil entre des petites histoires scorsesiennes et l’esthétique d’Easy Rider. Pour vraiment le résumer grossièrement. Depuis sa sortie, le film a reçu de belles critiques, en grande partie grâce à son casting cinq étoiles diesel. Alors oui, Tom Hardy et Austin Butler incarnent deux bikers dans des rôles qui leur vont comme un gant, mais c’est Jodie Comer qui offre la meilleure performance du film par sa sensibilité (et son faux accent surtout lol). À travers le point de vue féminin et l’interview d’un photographe, The Bikeriders nous plonge dans un road-trip en moto, mais qui fait malheureusement pas mal de surplace. Le film démarre en trombe, puis le moteur ne passe plus les vitesses. On commence à se lasser et on regrette surtout le peu de tentative de Jeff Nichols dans la narration qui avait pourtant un boulevard de motard devant lui. Pourquoi ne pas avoir accentué la vision féminine sur l’histoire ? Pourquoi embrouiller le récit avec trop de personnages secondaires ? Et pourquoi Austin Butler passe son temps à cramer des clopes au lieu de réciter ses lignes de dialogues ? Plein de questions qui s’accumulent, jusqu’à créer un petit embouteillage sur la Route 66 du plaisir.

© The Bikeriders

Pourtant, comme mentionné en introduction, The Bikeriders est rempli de promesses. La cinématographie de Jeff Nichols est toujours bien présente, avec des plans à couper le souffle qui ne sombrent jamais dans la simple démonstration esthétique. La musique est superbement utilisée dans la première partie, elle donne un véritable élan à ce club de motards et renforce l’aspect film de groupe, film de camaraderie, presque buddy-movie. Mais très vite, on oublie le sujet, car Jeff Nichols n’arrivent jamais à vraiment dégraisser sa narration. On sombre peu à peu dans la violence avec un leader du club qui perd la main, mais en même temps, on continue d’iconiser Austin Butler. Alors que son personnage est censé être une part du problème, avec sa violence, son côté tête brûlé, et parfois même son chantage affectif. Dans les derniers instants du film, le réalisateur touche du bout des doigts un sujet pertinent : la révélation d’une virilité excessive et d’un manque de sensibilité dans ce groupe masculin typique des années 60. C’est enfin à ce moment-là que les émotions s’expriment et que l’intrigue se dénoue, mais peut-être trop tard pour le spectateur. The Bikeriders n’en reste pas moins un très bel élément de cinéma, où les décors, les costumes et la flopée de bécanes nous embarquent dans une balade au son explosif des moteurs. Ca donne envie de passer son permis moto.

EN DEUX MOTS

Jeff Nichols impressionne toujours derrière la caméra, mais son récit manque de mordant et paraît trop brouillon. Si on passait plus de temps à développer le point de vue féminin du personnage de Jodie Comer, plutôt que de multiplier les scènes où Austin Butler allume une clope, alors peut-être..

3

Note : 3 sur 5.


Abonne toi au site !

Ils en parlent également : Le Quotidien, Zone critique ou Onirik

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.