Ca raconte quoi ?
La vie d’agricultrice n’est pas facile. Nous allons le voir avec le quotidien de Virginie, une mère célibataire qui lutte chaque jour pour maintenir sa ferme à flot. Que cultive-t-elle ? Alors non, elle ne possède pas un troupeau de vaches. Ce n’est pas non plus des hectares de vignes pour produire un bon vin. Son business à elle, c’est plutôt les sauterelles. Oui c’est comestible pour info. Miaaaam, ça crépite sous la dent.

Le problème, c’est que son élevage de sauterelles commence à prendre un peu trop de place dans la famille. Virginie commence à être obnubilée par ces petits insectes. A tel point que sa fille et son fils ne la reconnaissent plus.. Un lien bizarre est en train de se créer entre Virginie et ses minuscules bestioles. Pas le genre où tu es trop amoureux de ton animal de compagnie, au point de lui créer son propre compte insta par exemple. Non, avec Virginie c’est un peu plus chelou..

Notre humble avis
J’ai bien fait de ne pas du tout m’informer sur la teneur du film, la surprise est encore plus grande. Croyez-moi, ce film est à voir rapidement, car il ne ressemble à aucun autre projet de cette année.
Que se passe-t-il dans ce film ? De la folie. Pas forcément sur l’aspect technique et réalisation, mais bien dans la tête du personnage principal. Une folie mesurée, une descente aux enfers presque silencieuse. Bref, Virginie est un personnage complexe, qui va passer petit à petit du côté obscur. Un personnage fort qui va porter le film du début à la fin. On ne voit que par son prisme, mais on voit les dégâts qu’elle cause dans son entourage.

Au-delà de la sensibilisation à la question des agriculteurs, La Nuée est aussi et surtout un film d’horreur (après la première heure de film). Tous les ingrédients sont là. Petit à petit, on fait monter la pression, on installe la tension. D’abord ressentie par à sa fille, puis par l’ami de la famille. Ils commencent tous à sentir le coup fourré et le mal-être de Virginie. Tout ça jusqu’à l’apothéose et ces trente dernières minutes de film. Cette atmosphère est parfaitement gérée par des acteurs irréprochables. Franchement, le casting est parfait, mention spéciale pour Suliane Brahim.
Un film qui maîtrise son sujet, on appréciera la tournure gore et les prises de risque à ce niveau. La réalisation prend son temps, il y a un vrai déclic au bout d’une heure de film. On passe du documentaire Arte à littéralement un film d’horreur bien gore. Dommage que le film n’aille pas au bout de cette idée, notamment sur la résolution de l’histoire –qui trahit un peu ces ambitions.
EN DEUX MOTS
Vous risquez de détourner le regard sur quelques séquences, mais c’est déjà trop tard. Certaines scènes vont vous marquer et c’est fait pour !
3,5