SYNOPSIS
Black Mirror est une télévisée britannique, créée par Charlie Brooker. Les épisodes sont liés par le thème commun de la mise en œuvre d’une technologie dystopique. Le titre Black Mirror fait référence aux écrans omniprésents qui nous renvoient notre reflet. Sous un angle noir et souvent satirique, la série envisage un futur proche, voire immédiat.

Elle interroge les conséquences inattendues que pourraient avoir les nouvelles technologies, et comment ces dernières influent sur la nature humaine de ses utilisateurs et inversement. Mais pour cette sixième saison, la série s’éloigne de son thème de prédilection, pour s’intéresser d’encore plus près à la nature humaine.

NOTRE CRITIQUE
Rappelons le principe de Black Mirror : chaque épisode possède sa propre intrigue et est indépendant des autres épisodes. Mais ils ont tous un point commun, ils traitent des comportements humains face aux dérives des nouvelles technologies.
Énième saison d’une série Netflix, nous ne sommes plus vraiment surpris des nombreux renouvellements d’œuvres, et ils ne sont pas vraiment dérangeants lorsqu’ils s’apparentent à du contenu intrigant et inventif. Black Mirror a su au fil des saisons nous livrer des histoires ambitieuses, parfois (souvent) même alarmantes. Pour cette ultime saison, chacun des épisodes à tendance à perdre de vue l’objectif de la série. Quand l’un traite, de manière fantastique, un récit autour de paparazzi et de loup-garou, l’autre se concentre sur une série de meurtres accompagnée d’une amitié entre démon et humain. Dans Loch Henry, l’histoire est policière, et le récit prend son temps à dévoiler sa singularité. Puis, nous retrouvons une part de fiction dans Beyond the Sea, entre humanoïdes et êtres humains. Le problème de cet amas de genre, c’est la création d’un détachement au concept même de Black Mirror, jusqu’ici respecté. La dérive des nouvelles technologies est alors quasi inexistante au sein de Mazey Day, l’avant-dernier épisode. Puisqu’il est en effet question d’une critique sociétale bien plus que technologique. De quelle façon les paparazzis impactent-ils la vie des stars ? Dans cette boucle infernale de la recherche d’informations et de clichés croustillants, Black Mirror cherche à mettre en cause cette abondance et l’impact sur la santé mentale de la multiplication des photos et vidéos de la vie privée des célébrités.

Curieusement, la satire des technologies n’est exploitée ici qu’en filigrane à travers du beaucoup de fantastique. Loch Henry n’est pas différent, puisqu’il plonge au cœur d’une histoire criminelle rythmée par deux jeunes cinéastes dans la réalisation d’un documentaire. À l’aide de vieilles bandes de films, ils retracent un sombre fait divers. Ici, Black Mirror expose une satire bien conçue, celle des documentaires disponibles sur Netflix, et l’envie de toujours vouloir découvrir des mystères non résolus. Le dernier épisode, intitulé Démon 79, n’a rien à voir avec les nouvelles technologies, et c’est le plus morbide. Donc, à moins qu’il ne soit destiné à choquer les téléspectateurs et à maintenir l’identité de la série, le concept est inutile. Beyond the Sea, est l’un des épisodes les plus intéressants de la saison de par son habileté à respecter l’essence de Black Mirror, tout en offrant une ambiance haletante sur une durée similaire à un long métrage. Un robot remplace-t-il vraiment l’humain ? Et le tout premier épisode est le plus ancré dans notre actualité face à la consommation de masse et aux plateformes de streaming. Dans Joan is anwful, ce sont les accords de confidentialité que personne ne lit qui pourront causer du tort.

Face aux multiples prises de risque, certains épisodes explosent l’écran pendant que d’autres s’y heurtent. Le moins intéressant, en première position est Démon 79, et sans la moindre hésitation. Comment apprécier une histoire de meurtres aussi longue qu’embarrassante.. Joan is awful est le suivant sur la liste. Bien que l’humour satirique autour de Streamberry (la jumelle de Netflix) soit pertinent. Mais finalement rien n’est vraiment crédible, de près ou de loin, et aucun suspense n’est détecté. Cet épisode peut être anticipé de À à Z…. Mazey day suit ce top, mais a au moins le mérite d’être beaucoup plus audacieux. C’est le côté fantastique au sens implicite qui apparaît too-much et qui déséquilibre la mise en contexte talentueuse. Loch Henry, un épisode pas très apprécié par les internautes, mais apprécié par notre rédaction. Il est marquant par son climat étrange, avec notamment un retournement de situation angoissant, comme on aime chez Black Mirror ! Et enfin notre épisode préféré et sans aucun doute : Beyond the sea. Celui-ci est porté par le très talentueux Aaron Paul et il raconte un concept novateur à la finalité tragique.
À retrouver sur Netflix.
EN DEUX MOTS
En bref, cette sixième saison de Black Mirror est inégale, et hétéroclite. La série s’étouffe de plus en plus. ‘Beyond the Sea’ apparaît comme la plus grande surprise quand ‘Démon 79’ se présente comme hors de propos.
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