SYNOPSIS
Dans un royaume monarchique médiéval-futuriste, ses habitants sont protégés par l’Institut des chevaliers d’élite, composé de chevaliers descendants de l’héroïne Gloreth et de ses chevaliers, qui, dans la légende, ont banni un grand monstre noir du royaume il y a 1000 ans. Ballister Boldheart est le premier roturier sur le point d’être fait chevalier, avec son amant, le descendant de Gloreth Ambrosius Goldenloin, alors que la reine Valerin tente de changer la tradition afin que n’importe qui puisse être un héros.
Au cours de sa cérémonie de chevalier, Valerin est assassiné par un mystérieux tir laser de l’épée de Ballister, qui est accusé du crime et chassé par l’Institut et son directeur, après qu’Ambrosius ait été contraint de couper le bras droit de Ballister.
NOTRE CRITIQUE
D’abord prévu pour le catalogue Disney, ce nouveau projet réalisé par Nick Bruno et Troy Quane a navigué dans les limbes pour finalement être rattrapé et sauvé par Netflix. Mais est-ce que tout cela en valait le coup ?
Il faut dire que Nimona démarre sur les chapeaux de roues avec un drame, pire un meurtre -ce que l’on voit assez rarement dans les films d’animation. Si les enjeux sont captivants dès les premières minutes, le propos et les messages du film se tiennent autre part. Tout est concentré dans cette rencontre entre Nimona la métamorphe et ce chevalier, tous les deux bannis à leur façon. Ici, le récit utilise les différents éléments déjà présentés pour mettre en lumière les gros problèmes d’acceptation ou de tolérance dans ce royaume, redonnant par ailleurs du volume à son chevalier. Sauf que tout cela est amené grossièrement, en tentant de maintenir un équilibre compliqué entre le script mature et une adaptation accessible aux plus jeunes. La dose d’humour générée par le personnage de Nimona apporte cependant un ingrédient essentiel à cette recette de monstres et d’épées, en ramenant du rythme comique et en permettant également une touche de sensibilité entre les personnages. Bref, Nimona tient clairement l’intérêt dans ce long-métrage. Ce personnage est la vraie réussite du projet, un protagoniste toute en singularité que l’on n’a pas l’habitude de voir en animation et qui se distingue par son originalité, ses humeurs et son côté rebelle qui fait plaisir à voir.
Ce qui est plus reprochable, en revanche, c’est bien l’intrigue principale qui tient à peine debout, enchaînant plusieurs raccourcis pour avancer à grands pas. Aussi, l’animation lisse et un peu trop satinée peut laisser quelques spectateurs sur le bas-côté, avec des designs parfois très clinique. C’est d’ailleurs le cas dans la mise en scène et les décors de ce royaume qui semblent bien insipides. De gigantesques bâtiments au plafond infini, mais très peu d’autres éléments qui pourraient créer un univers riche ou a minima identifiable. Néanmoins, ce nouveau long-métrage aura le mérite de fournir quelques plans de cinéma assez impressionnants. On retiendra par exemple l’ultime combat, en utilisant parfaitement l’élément central avec la statue. Le flash-back sur le passé de Nimona apporte également beaucoup, et crée enfin de l’émotion dans ce film qui avait du mal à embarquer son audience. Un peu tard, cela dit, mais il pourra se vanter d’avoir sauvé les meubles dans cet ultime acte, rendant le tout globalement passable. Si Nimona n’est pas le petit bijou d’animation que tout le monde veut bien le dire, il n’est certainement pas raté et met en avant des personnages que l’on voit trop peu au cinéma, ou en l’occurrence, sur nos écrans tv.
EN DEUX MOTS
Un long-métrage d’animation qui perd peu à peu de sa pertinence avec la naïveté de son script. Malgré quelques jolis plans, Nimona semble être un énième projet d’animation oubliable, sans être désagréable. De beaux messages de tolérance ne suffisent pas à faire un bon film, d’ailleurs ce n’est meme plus original..
2,5
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