MASTER GARDENER : la fin d’un chapitre

SYNOPSIS

Narvel est un horticulteur dévoué aux jardins de la très raffinée Mme Haverhill. Il prend autant soin des jardins de la propriétaire de cette somptueuse villa, que des désirs sexuels de cette dernière d’ailleurs. Mais un beau jour, elle lui demande d’enseigner son art floral à sa petite nièce, fraîchement arrivée en ville..

Lorsque Mme Haverhill l’oblige à prendre Maya comme apprentie, le chaos s’installe peu à peu dans le secteur. Des sombres secrets du passé de Narvel sont alors dévoilés, et désormais, plus rien ne sera pareil..

NOTRE CRITIQUE

Un nouveau film de Paul Schrader, c’est toujours quelque chose. Qu’on aime ou non ses œuvres, c’est un réalisateur qui a marqué le cinéma avec ses collaborations aux côtés de Martin Scorsese dans les années 70. Il est rapidement passé derrière la caméra et a vite su s’imposer en tant que metteur en scène.

La violence est une notion très familière du cinéma de Paul Schrader, elle a été présente dans la plupart de ses œuvres au fil des années. Avec notamment, des protagonistes ayant déjà été confrontés à cette dernière de manière frontale et brutale, essayant de vivre avec ou d’aller de l’avant. Et c’est le cas dans ce tout nouveau projet. Le nouveau long-métrage Master Gardener est un film très posé, à l’image de sa mise en scène, où on y trouve également très peu de mouvements de caméra. Chaque plan est parfaitement cadré, mettant admirablement en scène les personnages, que ce soit lors de discussions houleuses ou lors d’une simple balade. La caméra va les suivre de manière parfaitement fluide, sans le moindre écart. C’est un film visuellement très agréable à regarder, toujours subtile, aucunement inutile et sans jamais perdre ses ambitions esthétiques. À l’image de ses personnages toujours tranquilles et pragmatiques dans leur travail, se réfléchissant également dans leurs façons d’être.

On suit un protagoniste torturé, qui essaie de se racheter d’un passé plus que douteux. Sa relation avec Maya (la nièce de la propriétaire) est au cœur de cette quête de rédemption. Par l’apprentissage, ces deux personnages vont s’entraider dans une lutte salvatrice commune. Chaque secret dévoilé est une nouvelle étape à surmonter, les faisant évoluer aussi bien individuellement que dans leur relation. C’est un film d’une grande précision technique, permettant de parfaitement retranscrire la profondeur des personnages au cours de l’histoire. Chaque plan est millimétré, avec une lumière sublime tout du long. Un casting formidable sans aucune faute, l’acteur Joël Edgerton nous livre ici une de ses meilleures performances. Le réalisateur Paul Schrader offre, quant à lui, une merveilleuse conclusion à sa trilogie de la rédemption, et démontre une fois de plus tout son talent derrière une caméra. C’est un grand cinéaste, dont les films méritent beaucoup plus de visibilité et de reconnaissance. Cependant, si l’on est aussi pointilleux que ces jardiniers, on peut reprocher au film une vision dépassée de l’homme et de la femme. Ce sont des personnages que l’on a déjà vus auparavant, aussi bien chez Paul Schrader, que chez d’autres. Et on peut se poser la question de la nécessité, ou juste de la pertinence de raconter une telle histoire en 2023.

EN DEUX MOTS

4

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