CRITIQUE | FILM

ELEMENTAIRE : Pixar joue avec le feu

Le film Élémentaire réalise l'un des pires démarrages au box-office pour le studio de production Pixar, à relativiser vis-à-vis de la fréquentation des salles en ce moment. Après son beau succès en 2020 avec 'Soul', Pixar mise sur le feu, l'eau, le vent et la terre pour leur vingt-septième long-métrage d’animation. Apparemment, l’union des éléments est moins tentante pour les spectateurs. Notre critique du film 'Elémentaire'.

SYNOPSIS

Élément City est une ville qui accueille les peuples relatifs aux éléments naturels : feu, eau, terre et air. Chacun occupe la place qui lui revient. Chez le peuple du feu, Flam une jeune fille audacieuse qui travaille dans le magasin de son père. Les éléments Feu sont tous regroupés dans leur quartier, bien loin du cœur de la ville où tout se passe.

Brul et Flam © Pixar

Alors qu’elle fait face à tout un tas d’émotions, Flam déclenche une petite catastrophe dans son épicerie. C’est aussi l’occasion pour elle de faire la rencontre de Flack, un jeune garçon du peuple de l’eau qui est plutôt sentimental. Les deux chemins se croisent et nous mènent vers une relation interdite où tout les oppose.

NOTRE CRITIQUE

Il y avait tout pour nous convaincre, nous transporter dans un nouvel univers signé Pixar.. L’une des premières comédies romantiques d’un studio d’animation, Elémentaire parle de mixité sociale et d’amour impossible, mais ne réussit pas à nous donner une nouvelle interprétation de cette relation inaccessible.

Pourtant, tout commençait plutôt bien avec le départ des parents de Flam vers le début d’une nouvelle vie. La découverte d’un nouveau pays, motivé par la recherche de confort, de rêves et d’espoirs. L’ensemble immersif nous plonge dans une ville de contrastes, où les riches et les pauvres sont représentés par le peuple de l’eau et du feu. Deux éléments opposés dans la mesure où l’un supprime l’autre.. L’animation joue avec ces différences en offrant à chacun des groupes de population un design vraiment impressionnant, et pour cause, certaines scènes sont ancrées dans la mémoire -on pense notamment à celle de l’exploration dans le musée. On reconnaît bien la patte du réalisateur Peter Sohn, à la tête du Voyage d’Arlo (2015). Mais le spectateur ne va pas voir un film d’animation uniquement pour la beauté des paysages, il recherche également la mise en forme, qui elle, est bien trop conforme aux attentes, et ne surprend presque pas dans Elementaire.

Flam et Flack © Pixar

Mais si seulement cette histoire d’amour impossible, comme vue dans Roméo et Juliette ou encore Gatsby, parvenait à nous apporter un vent de fraîcheur et un soupçon d’originalité.. Malheureusement, les éléments naturels se heurtent à un schéma stéréotypé d’amour. Élémentaire reste un divertissement familial, bien que doux, mais beaucoup trop prévisible pour offrir une double lecture au spectateur, celle de l’enfant et de l’adulte. Hélas, Flam et Flack empruntent un chemin similaire à nos icônes d’amour impossible, l’histoire suit une relation romantique classique et banale. Il est vrai que les opposés s’attirent, et que ceux qui se ressemblent s’assemblent, mais peut-on s’agripper à une autre logique que celle qui mentionne symboliquement qu’il faut de tout pour faire un monde ? On s’attendait à du neuf avec ce tout nouveau projet Pixar, on s’attendait à des idées qui s’affranchissent des anciens standards de couples que l’on pouvait avoir par le passé. Mais ce n’est pas le cas.

Le métro Element City © Pixar

Et Élément City dans tout ça ? Quand on voit la bande-annonce, on s’imagine déjà virevolter au sein de la ville colorée, mais l’intrigue se déploie malheureusement qu’au sein des quartiers des Flamboyants (peuple du feu) et des Aquatiques (peuple de l’eau). Pourquoi les Terriens (peuple de la terre) et les Aériens (peuple de l’air) sont seulement représentés comme des pions scénaristiques utiles à faire avancer l’histoire ? Car oui, ces deux communautés oubliées ne sont que partielles, et n’entrent pas réellement dans l’histoire de Flam et de Flack. Lorsque l’on s’intéresse au vécu de Peter Sohn, on comprend que cette romance dépeint le multiculturalisme. À cette même hauteur, les traditions des différents peuples ne sont que brièvement évoquées, sans être explicitées. Ce qui est dommage, car ce sont ces éléments qui donnent corps au caractère des personnages. De la même manière, le récit manque l’occasion de développer de manière profonde une sous-thématique essentielle : celle de la construction et de l’émancipation d’un enfant issu de parents d’immigrés. Au final, Elémentaire apparaît comme une comédie romantique au scénario léger pour la quantité de matière à traiter. Il ne se révèle que long et présumable..

EN DEUX MOTS

Élémentaire est un récit animé injustement mal exploité. Une première comédie romantique de Pixar qui ne réussit pas à nous transporter dans cet énième univers riche en couleur, mais si joliment formaté.

2,5

Note : 2.5 sur 5.

Abonne toi au site !

Ils en parlent également : Geeksandcom, Culturellementvotre, Julieears ou Linfotoutcourt

(1 commentaire)

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.