SYNOPSIS
Inès Lénaud est une journaliste d’investigation qui n’a pas froid aux yeux. À la suite de morts suspectes en Bretagne, elle est envoyée sur une piste étrange qui serait liée à la prolifération d’algues vertes. C’est le début d’une enquête palpitante accompagnée de sa partenaire, et au fil de ses rencontres, elle réalise l’ampleur de la loi du silence qui entoure cette question environnementale.
Les Algues vertes est un thriller dramatique franco-belge réalisé par Pierre Jolivet et disponible au cinéma depuis le 12 juillet 2023. Il est adapté de la bande dessinée Algues vertes, l’histoire interdite, d’Inès Léraud et Pierre Van Hove et publiée en 2019.
NOTRE CRITIQUE
En bon film d’enquête qui se respecte, Les Algues vertes se situe dans une Bretagne charmante, mais noyée dans le mensonge. Il dénonce la prolifération due à l’élevage porcin intensif de ces « laitues de mer » dont les amas blanchis et croûteux dégagent de l’hydrogène sulfuré. Tout cela causant ainsi depuis 1989 la mort de trois hommes, un cheval, plusieurs chiens et bon nombre de sangliers après que ceux-ci aient inhalé un gaz hautement toxique rejeté par les marées vertes. Ce que les géants de l’agroalimentaire ont longtemps nié ou minimisé. Dans Les Algues Vertes, on s’attache vite à cette journaliste passionnée et on pressent qu’elle s’engage dans un sujet qui la dépasse. Le scénario ne fait pas dans l’originalité, le but est surtout de mettre en lumière la difficulté d’établir un dialogue entre agriculteurs, familles des victimes et lobbyistes. Chaque parti ayant son point de vue et ses arguments, pendant le personnage de Léna en devient le vecteur.
Avec une mise en scène assez sobre ponctuée de quelques moments de contemplation, et où l’on ressent un grand amour pour la Bretagne (on aurait presque envie de s’y installer aussi), le film garde un bon rythme et prend le temps pas à pas d’expliquer toute la complexité de la situation. Il tente de dévoiler l’immensité de la toile du mensonge et l’origine de ces algues meurtrières. La force de ce film est dans l’attachement que l’on se surprend à éprouver pour ces personnages, qui ont le courage d’enquêter et de prendre des risques pour faire éclater la vérité. Il n’y a pas de principal coupable, ils ont tous leurs raisons d’avoir peur et c’est cette ambivalence qui est particulièrement bien traitée. La performance de l’actrice Céline Sallette est également à noter, détentrice du prix Romy Schneider en 2013, l’actrice est parfaitement crédible en reporter sympathique, mais tenace. On peut presque dire qu’elle porte le film.
EN DEUX MOTS
Un film agréable à suivre, assez optimiste et chaleureux, malgré le sujet alarmiste. Un projet cinématographique nécessaire, qui nous rappelle la dure réalité des agriculteurs. Porté par un fort premier rôle, imparfait mais essentiel et intéressant !
3
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