CRITIQUE | FILM

LA MAISON DU MAL : on ne choisit pas sa famille

Le réalisateur Français Samuel Bodin débarque pour la première fois au cinéma, avec un long-métrage horrifique plein de promesses. De quoi susciter notre curiosité, et de vous partager l'expérience. Notre critique du film 'La Maison du Mal'.

SYNOPSIS

Peter, âgé de huit ans, est tourmenté par un bruit mystérieux et incessant de tapotement provenant du mur de sa chambre – mais ses parents affirment que ce n’est que le fruit de son imagination.

© La Maison du Mal

À mesure que sa peur s’intensifie, Peter se persuade que ses parents lui cachent un terrible secret et perd toute confiance en eux, ce qui ne fait qu’accroître son angoisse et ses terreurs…

NOTRE CRITIQUE

On pensait visionner un énième film d’épouvante bas de gamme que les studios ne pouvaient pas s’empêcher de fournir au moins une fois dans le mois, mais c’est avec stupéfaction que nous constatons qu’ils dérogent enfin à la règle pour juillet 2023. 

Malgré son titre annonciateur d’une qualité inexistante (comme avec « La Chapelle du diable », « Demon Inside« ..), c’est contre toute attente que cette maison du mal, ou « Cobweb » en version originale, est une surprenante réussite. Réalisée par Samuel Bodin, cinéaste ayant mis en scène la série Netflix française à succès Marianne, cette nouvelle production horrifique surprend sur de nombreux aspects, notamment avec son scénario. Pour cela, nous vous invitons à vous rendre dans les salles obscures vierges de toute information concernant le long-métrage. Car oui, le film prend des dimensions que nous n’attendions tout simplement pas. Habitués des petits films d’horreur grand public du dimanche, nous pensions encore être les spectateurs de quelques portes qui claquent et d’ampoules qui clignotent. Mais il n’en est rien. Bon d’accord, certaines portes claquent et grincent comme ce n’est pas permis, mais tout le film ainsi que ses procédés horrifiques ne reposent pas là dessus.

© La Maison du Mal

Pour commencer, le film est armé de plusieurs atouts. Premièrement, d’une imagerie intéressante qui recèle de bonnes idées d’éclairages, rendant le tout très effrayant par instants. Beaucoup de choses se passent dans la pénombre et lorsqu’il s’agit de la filmer, Samuel Bodin excelle dans l’exercice tant de nombreux plans font froid dans le dos. Le cinéaste s’amuse comme un fou dans sa mise en scène en demie teinte. Tantôt surprenante, arrivant à dissimuler des jumpscares subtilement placés au sein du récit. Action d’arrière-plan bien creepy sans aucune surenchère sonore, met en scène des personnages aux physiques particuliers d’un naturel étonnant, rendant la chose encore plus terrifiante qu’à l’accoutumé. Et surtout, Samuel Bodin à l’intelligence de ne pas filmer la menace du récit et décide de lui donner un visage que très subtilement. Le cinéaste mélange tout de même sa tonne de bonnes idées à du mauvais goût, académique par moments. Il se peut que le metteur en scène ne soit pas toujours inspiré et soit pris de paresse. Si bien, qu’il copiera un peu ces films d’horreur bas de gamme lorsqu’il s’agit de mettre en scène l’épouvante, alors qu’il vaut mieux que cela.

© La Maison du Mal

Vous pensiez voir un film sur le paranormal avec des esprits ? De l’exorcisme ? Pas du tout. Ici, on reste terre à terre et on nous propose un conte macabre, mystérieux et très réaliste. Une première partie d’exposition avec l’introduction de personnages d’où en découlera plusieurs retournements de situation, qui nous auront au final bien surpris. Le long-métrage a de grosses fulgurances scénaristiques quand il s’agit de présenter la menace, ou même les terreurs nocturnes d’un jeune garçon. Difficile de vous parler de la qualité du scénario sans vous dévoiler les éléments essentiels de l’intrigue. Cependant, le film regorge de petits hic dans son écriture. Ici également, quand le tout se fait vachement original et au dessus de plusieurs petites productions, le scénario peut également être atteint de paresse et décide de se vautrer la tête la première dans un cliché convenu et banal (le gosse un peu introverti qui se fait harceler à l’école, mais sauvé par sa remplaçante). Cette première partie de film ne fait pas de cadeau quand il s’agit de s’enfoncer dans le cliché, mais se relèvera petit à petit de ses erreurs pour proposer un crescendo horrifique surprenant, qui vous donnera la chair de poule. Assurément.

Gros point fort pour le casting également, avec l’acteur Anthony Starr diabolique et complètement effrayant. À l’image du film. Les scénaristes devraient potentiellement prendre rendez-vous pour une thérapie. Le genre de surprise qui fait du bien et qui renouvelle notre intérêt pour ce genre de films. Et malgré ses défauts apparents, Samuel Bodin nous livre un film d’une redoutable efficacité.

EN DEUX MOTS

Surprenant. Alors que l’on s’attendait à voir un énième film d’esprits, on se retrouve devant un conte macabre assez effrayant. Samuel Bodin filme le creepy avec brio et malgré ses évidents (nombreux) défauts, on ne peut se résoudre à avoir beaucoup de sympathie à l’égard de ce film qui se démarque d’autre production horrifiques grand public.

3,5

Note : 3.5 sur 5.


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