SYNOPSIS
Miss Novak rejoint un lycée privé où elle initie un cours de nutrition avec un concept innovant, bousculant les habitudes alimentaires. Sans qu’elle éveille les soupçons des professeurs et des parents, certains élèves tombent sous son emprise et intègrent le cercle très fermé du mystérieux Club Zéro.

Club Zero est un drame britanico-autrichien co-écrit et réalisé par Jessica Hausner, Il est présenté en compétition au Festival de Cannes 2023, et signe le retour de l’actrice Mia Wasikowska au cinéma.

NOTRE CRITIQUE
Après une sélection méritée dans la liste des films en compétition officielle du Festival de Cannes 2023, Club Zéro se présente enfin dans nos salles de cinéma. N’y allez pas avant manger.
Car même si ce n’est pas la thématique principale de ce nouveau long-métrage de Jessica Hausner, Club Zéro risque de dégoûter certains par son aspect très grinçant, notamment lorsqu’il est question de vomis (encore une fois). En empruntant une satire qui a fait mouche en 2022 avec Ruben Ostlund par exemple, la cinéaste autrichienne questionne son spectateur sur la thématique de l’embrigadement des enfants, et plus particulièrement des phénomènes de sectes. Non, le film ne parle pas vraiment de nutrition, d’enjeux écologiques ou de bien-être avec son corps. Tous ces éléments ne sont que des prétextes pour dénoncer les manipulations qui peuvent se manifester dans un cadre trop formaté. Dans ce lycée huppé, tout est standardisé, de la tenue jusqu’aux valeurs soi-disant avant-gardistes. Et cet environnement ultra formaté est la cause de la perte d’esprit critique des élèves, des professeurs et des parents. C’est bien ce que Jessica Hausner critique en premier lieu. En formatant tout, on perd sa boussole, son libre-arbitre ou son sens critique, et c’est une catastrophe loin du fantasme.

Un propos intelligent, mais aussi et surtout originalement traité, qui va légèrement à contresens des scénarios que l’on peut voir ces dernières années. Car la réalisatrice joue avec les stéréotypes et prend le risque de fâcher des spectateurs qui n’auront pas compris son sujet de prime abord. On y trouve tout un lot de personnages sarcastiques, qui sont convaincus d’être les meilleurs citoyens du monde, et qui ne se rendent même plus compte de la bêtise dont ils font preuve au quotidien. Elle s’attaque évidemment à l’élitisme, façon Ruben Ostlund, mais pas que, car elle sait nuancer son propos pour nous alerter sur le fait que personne n’est à l’abri. Toute cette démonstration est accompagnée par une esthétique léchée, un peu trop d’ailleurs, mais faisant du coup directement référence à la standardisation de ce monde -on vit vraiment dans une société.. Tous les plans sont millimétrés, que cela soit au niveau du cadre, comme des couleurs. Enfin, on se réjouit de retrouver l’actrice Mia Wasikowska qui, d’un plongeon parfait, s’imbibe de ce rôle principal à la fois effrayant et (bizarrement) fascinant.
EN DEUX MOTS
La réalisatrice Jessica Hausner prend à contre-pied tout ce qui se fait en ce moment dans le cinéma, avec une critique acide d’un monde formaté où même les plus nobles causes sont dévitalisées par la bêtise humaine.
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