CRITIQUE | FILM

NOWHERE : le film tombe à l’eau

Le 29 septembre dernier, a débarqué sur Netflix un nouveau long-métrage espagnol réalisé par Albert Pinto. Il se présente comme un survival en mer comme on en voit rarement. Mais cette fois-ci, le pari n'est malheureusement pas réussi, et le tout tombe très vite à l'eau.. Notre critique du film 'Nowhere'.

SYNOPSIS

Lorsqu’une dictature impitoyable s’installe dans leur pays natal, un couple désespéré décide de fuir en faisant appel à des passeurs pour rejoindre l’Irlande. Ils se retrouvent embarqués dans des conteneurs rouillés qui pourraient refourguer le tétanos à chaque friction, et leur voyage se transforme très rapidement en un cauchemar en mer.

© Nowhere

Séparés par les passeurs, la femme se retrouve seule, enceinte de son deuxième enfant, et doit lutter pour survivre alors qu’elle est prisonnière d’un conteneur à la dérive. Mais au bout de ce périple éprouvant, la liberté les attend. Une histoire de courage, de survie, et de la recherche désespérée de la liberté.

NOTRE CRITIQUE

Netflix s’offre un survival en pleine mer pour ce mois d’octobre. Porté par une éblouissante Anna Castillo, le film n’arrive pourtant jamais à nous emporter..

Le cinéaste Albert Pinto tente pourtant de nous embarquer dans un périple rythmé dès son introduction. Pas le temps de souffler, on est perdus parmi les conteneurs à chercher le nôtre pour effectuer le voyage. Les personnages courent dans les allées, terrifiés à la vue d’un hélicoptère de police. La scène aurait pu être intéressante si elle ne ressemblait pas tant à une séquence de jeu vidéo à la manière de The Last of Us. Et cela n’est que le début du calvaire.. Car toutes les scènes de dialogues sont imprégnées d’un pathos extrême, uniquement destinées à fournir des clés de compréhension au spectateur. Rien ne semble naturel, et cela a la fâcheuse tendance à nous sortir du film. Le réalisateur s’en est peut-être rendu compte, d’ailleurs, car il décide très rapidement d’éliminer tous les personnages secondaires de son film pour nous plonger dans un huis clos solitaire en pleine mer. Mais même dans ce registre, il échoue..

© Nowhere

Ici aussi, son objectif semble clairement être de nous arracher une larme, comme s’il n’y avait pas déjà assez de flotte autour du personnage principal. Forcémment, comme tout bon survival qui se respecte, on s’attend à enchaîner les péripéties de survie, avec des problèmes qui se succèdent, comme le dirait Julien Tanti. Sauf que, sans antagoniste et sans véritable mouvement, on s’ennuie rapidement avec ce récit mal fichu. Les seuls événements intéressants paraissent finalement très peu probables. Et lorsque la crédibilité en prend un coup, on passe son temps à se demander : « non mais la c’est abusé ?! ». C’est dommage car le film Nowhere possède de bonnes idées de mise en scène, notamment avec les plans dans le conteneur semi-immergé et l’utilisation astucieuse de la lorgnette pour les scènes de violence et de contexte. Par ailleurs, le film est porté par une bonne actrice, Anna Castillo, dont le talent et la performance sont clairement indiscutables sur ce coup. Finalement, ce nouveau long-métrage Netflix semble trop ambitieux (ce qui est ironique pour une plateforme de svod).

En tout cas, il ne parvient jamais à maîtriser pleinement son sujet, ni à concrétiser ses idées pour créer un récit crédible et surtout captivant. Rien de vraiment nouveau sous le soleil de Netflix, mais assurez vous tout de même d’avoir de la crème solaire à portée de main, au cas où.

EN DEUX MOTS

Après une introduction digne de jeux vidéo, ce nouveau film se perd en mer et en ennui par la lourdeur de ses péripéties et la naïveté de ses dialogues. Et cela, malgré quelques vraies idées de mise en scène et une bonne performance d’Anna Castillo. 

2

Note : 2 sur 5.


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