CRITIQUE | FILM

UNE ANNEE DIFFICILE : Life in plastic, it’s (not) fantastic

Se rendre au cinéma pour se confronter aux angoissants problèmes quotidiens, l’inflation, les dérèglements climatiques.. Le cinéma se heurte aux problèmes qui touchent toutes les générations, mais est-ce que ce nouveau film arrive réellement à être efficace ? Notre critique du long-métrage 'Une Année Difficile'.

SYNOPSIS

Deux amis, Albert et Bruno, font la connaissance dans le milieu associatif de jeunes militants écolos. Les deux associés sont initialement plus attirés par les pots d’accueil que par les arguments écologiques. Sans réelles convictions, ils vont cependant peu à peu intégrer le mouvement et se rallier à la cause.

© Une Année Difficile

Une Année Difficile est un film français écrit et réalisé par Éric Toledano et Olivier Nakache, sorti en 2023. Il s’agit de la huitième collaboration entre les deux réalisateurs, après Hors normes, sorti en 2019.

NOTRE CRITIQUE

Le propos que soulève Une Année Difficile se veut moralisateur ou juste une surface au nouveau film des deux réalisateurs Olivier Nakache et Éric Toledano, pour rester dans leur branche narrative commune après Intouchables, le Sens de la Fête et Hors Normes. Bref, parler de ce qui est bien réel, et où la société ferme délibérément les yeux. Après trois films reposant leur narration sur les problèmes sociaux et les inégalités, le duo de réalisateurs revient pour dévoiler un film extrêmement ancré dans les questions d’aujourd’hui à travers une comédie dynamique et drôle sous un premier aspect, mais cela en est seulement le packaging. Une Année Difficile est un long-métrage moins vert que Matrix, alors que c’était bien parti sur le papier. Un film qui porte les traits de militantisme écologique où les réalisateurs prennent plus ou moins de risques. Les termes d’éco-anxiété sont clairement définis et il y a une bonne identification au jeune public à n’en pas douter. Le film démarre rapidement avec cette scène de Black Friday, dansante et virevoltante qui désacralise ce phénomène de surconsommation et le tourne au ridicule sous les airs de la chanson de Jacques Brel « valse à milles temps ». Le trio principal que s’offre le film, Noémie Merlant (Valentine dit Cactus), Pio Marmai (Albert) et Jonathan Cohen (Bruno) est solide.

© Une Année Difficile

Même les personnes hermétiques à l’humour de ce dernier devraient apprécier la performance -même si c’est parfois irrégulier. Il y a cependant des défauts évidents. Le film se veut long à cause d’un mauvais rythme alternant entre scènes sans saveur et plus équilibrées qui ne desservent pas le propos. L’humour est creux, il va même flirter avec des sujets graves en les décomplexant de façon assumée. Par exemple, cette vanne sur cette femme qui force pour embrasser le personnage de Jonathan Cohen, mais lui refuse. On souffle. Une Année Difficile reste bon, mais plat dans sa mise en scène, la longueur des scènes et le mauvais rythme fait que le spectateur se perd rapidement. La seule séquence qui attire notre attention est finalement la dernière : légère, poétique, qui rappelle frontalement la période du confinement (où chaque entreprise a été mise à l’arrêt, bon parallèle, mais ici suggère une romance fantasmée pour les personnages de Pio Marmai et Noémie Merlant). Prise de conscience volontaire ou non que le film veuille pour son public, il tire son épingle du jeu à travers sa proposition de message social. Mais la teinture trop politique sous-jacente fait qu’il n’impacte pas plus, pas autant que ses précédents films. Intouchables (2011) reste un film majeur dans la culture cinémathèque française contemporaine. Au final, Une Année Difficile se perd dans son propos, qui reste en tête seulement pour la phrase de Mathieu Almaric.

EN DEUX MOTS

Une Année Difficile aborde des questions sociales et écologiques actuelles sous un emballage comique, mais souffre de problèmes de rythme et d’humour creux. Le trio principal offre de solides performances, mais le film ne parvient pas à maintenir un bon rythme, alternant entre des scènes fades et d’autres plus équilibrées. Dommage.

2,5

Note : 2.5 sur 5.


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