CRITIQUE | FILM

HUNGER GAMES 5 : une adaptation fidèle de Coriolanus Snow

Huit ans après 'Hunger Games la Révolte partie 2', le grand dénouement, la célèbre saga dystopique Hunger Games revient en salles pour un tout nouveau long-métrage, adaptée du roman de Suzanne Collins. Notre critique de 'Hunger Games : La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur'.

SYNOPSIS


Non, il n’est pas question de poursuivre les aventures de notre héroïne de coeur Katniss Everdeen, cette fois-ci Francis Lawrence revient à la réalisation pour nous fournir un préquel sur les origines des jeux de la faim, en y mettant au centre de son intrigue le célèbre antagoniste de la saga, Coriolanus Snow. 64 ans avant la grande rébellion de Katniss Everdeen, le jeune Coriolanus Snow, 18 ans, est au coeur de l’intrigue. Meilleur élève de l’académie du Capitole, Il est proche de remporter le prix Plinth, sa porte d’entrée pour l’université.

© Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur

Quand, Casca Highbottom, le célèbre créateur des jeux, décide de changer le plan… Il n’y aura un vainqueur du prix seulement pour le mentor du tribut vainqueur de cette 10ème année de combat d’arène. Coriolanus se voit assigné à la tribut du district 12, Lucy Gray Baird. Lorsqu’il voit son potentiel et charisme, il est prêt à tout pour l’aider à gagner. Luttant contre sa nature, il s’enrôle dans un réel combat interne. alors vers quel côté penchera t-il : oiseau chanteur ou serpent ?

NOTRE CRITIQUE

Après une saga dystopique à succès que représente The Hunger Games, l’espoir des spectateurs de retrouver l’enthousiasme d’autrefois, et le respect de l’univers ont fait des siennes. L’enjeu est grand, Francis Lawrence peut-il en 2H40 nous livrer une intrigue digne de ses prédécesseurs ? Les spectateurs réussiront-ils à plonger au cœur de l’aventure de son antagoniste Coriolanus Snow ? Tom Blyth est-il à la hauteur de son personnage ?

La réponse est oui. Bien sûr que oui, La Ballade du Serpent et de l’Oiseau Chanteur répond à son enjeu ultime d’un traitement de la figure ambivalente du anti héros que représente Snow, un adolescent aux allures pré-tyranniques aux prémisses d’un monde rempli de chaos. Le long-métrage s’émancipe de l’héroïne de la rébellion Katniss Everdeen en nous fournissant des clés de compréhensions efficaces aux premiers dysfonctionnements de ce système cruel d’arène, où le combat à mort de jeunes enfants est autorisé en guise de punition. C’est un bel état des lieux de la fonction de mentor, qui est mis en place pour la première fois par les organisateurs des jeux, en direct animé par un présentateur télé incarné par Jason Schwartzman, Lucky Flickerman. Il n’est donc pas question de champ de force (Hunger Games l’embrasement), d’hologrammes, de mutations génétiques (Hunger Games) et d’utilisation d’une technologie quelconque digne d’un grand divertissement de masse. L’histoire de Coriolanus Snow s’inspire de nos années 50 à 70 au travers d’un Panem en pleine expansion notamment par les paysages du district 12 tourné en grande partie à Berlin, ou encore des costumes signés Trish Summerville.

© Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur

Mais le long-métrage est-il suffisamment fidèle à l’œuvre éponyme ? Oscillant entre trois parties distinctes et similaires au découpage du livre, le nouvel opus s’empare au détail près des dialogues. Côté mise en scène, Francis Lawrence reste dans sa zone de confort en empruntant les mêmes codes filmiques de cadrage et d’effets caméras que ses précédentes réalisations, mais cette simplicité est amplement suffisante. L’atmosphère créée est pointilleuse, et n’importe quel lecteur peut être satisfait de la reconstitution des scènes, qu’il s’agisse du cadre du district 12, d’un capitole en pleine expansion (10 ans après les jours sombres, la grande guerre de l’univers), de l’appartement des Snow ou bien encore de l’une des premières arènes. Tout est tiré des ouvrages de Collins, c’est une évidence. Malgré cette fidélité confirmée, l’équipe a tout de même un parti prit scénaristique qui insère une certaine forme de dynamisme à la narration, presque cousue au fil. En effet, du côté du roman les successions d’événements sont moins flagrantes durant les jeux et le grand final. Les choix scénaristiques apparaissent en majorité durant la dernière partie (notre favorite), conduisant à un enchaînement de circonstances sans pour autant rendre le récit incompréhensible, mais il faut rester très attentif. Sans aucun doute, l’omission d’évènements comme l’importance des geais moqueurs, l’examen de Snow, le focus sur les Coveys ou encore l’échange de lettres avec Tigris Snow peut frustrer les lecteurs, mais n’empêche en aucun cas de suivre la descente psychologique de notre anti héros Coriolanus Snow.

© Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur

Le futur président de Panem, incarné par Tom Blyth, s’attèle à l’interprétation d’un personnage ambivalent, qui se présente comme un jeune lycéen brillant à la carrière prometteuse. D’abord mentor, analyste d’un monde d’après-guerre qui n’est pas sans conséquence, avec prestance et avidité, Snow s’engage dans un réel conflit interne : liberté ou pouvoir, qui au final fait sens dans un parallèle au titre. L’acteur Tom Blyth se présente alors comme le candidat idéal pour interpréter les trois temps évolutifs de l’anti héros des Hunger Games. Quant à l’actrice Rachel Zegler, qui interprète de Lucy Gray Baird, elle emprunte sa guitare et sa voix dès qu’elle le peut. Cela n’en fait pas moins une comédie musicale, détrompez-vous, chacune des chansons font sens et référence à la saga en elle-même. Côté acting, Rachel Zegler ne se retrouve pas dans son meilleur rôle, et use de surplus d’émotions pour nous incarner un personnage phare de la future rébellion, ce qui déçoit. Les personnages secondaires parfois plus suggérés que traité font leur part du marché, Tigris Snow (Hunter Schafer) la cousine styliste de la lignée Snow, Casca Hightbottom (Peter Dinklage) le grand créateur des jeux de la faim, ou encore Docteur Gaul (Viola Davis), professeure à l’académie et grande antagoniste.

© Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur

Si l’histoire “d’amour” n’apparaît qu’au second-plan de notre long-métrage, ce qui pourrait par ailleurs assouplir la relation de Lucy Gray et de Coriolanus, ce n’est que pour éviter de tomber dans une “romantisation” interdite. Même si les personnages montrent quelques points communs dans le livre, la profondeur relationnelle est plus travaillée. En effet, il est difficile de retranscrire en 2H40 de récit, une relation lorsque le centre d’intérêt se porte sur un personnage plutôt que sur ces interactions. Dans une même mesure, les musiques incorporées au récit, inévitables (nous pouvons en compter 6 à 7) sont des clés de compréhensions supplémentaires pour ainsi faire un rapprochement entre Lucy Gray (l’oiseau chanteur) et Snow (futur serpent), tout comme le façonnement de la future guerre Katniss/ Snow. Au-delà des chansonnettes, en matière de bande originale, l’équipe a puisé dans une atmosphère semblable à la saga originelle, mais qui offre un résultat satisfaisant. En attendant des nouvelles de Collins sur un éventuel nouveau livre préquel sur l’un des vainqueurs d’un quelconque district, nous pouvons d’ores et déjà revoir l’ensemble de la saga, ou lire les livres.

EN DEUX MOTS

L’une des meilleures adaptations de la saga, oscillant entre traitement de la figure ambivalente de Snow, et une reconstitution visuelle empreinte du livre éponyme. Tom Blyth interprète un antihéros avide comme on l’imaginait, en quête de sa véritable nature humaine. Ce film dispose de toutes les clés de compréhensions utiles au début dela rébellion du geai moqueur.

4

Note : 4 sur 5.


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