CRITIQUE | FILM

VINCENT DOIT MOURIR : un survival pas comme les autres

Pour son tout premier long-métrage, le réalisateur Stephan Castang s'aventure dans la comédie satirique, s'entourant d'un casting de premier plan, notamment avec Karim Leklou et Vimala Pons. Pour l'occasion, il sera sélectionné pour la Semaine de la Critique à Cannes. Notre critique de 'Vincent Doit Mourir'.

SYNOPSIS


Du jour au lendemain, Vincent est agressé à plusieurs reprises et sans raison par des gens qui tentent de le tuer. Il suffit d’un seul regard pour faire vriller n’importe quelle personne qu’il croise dans son quotidien. Son existence d’homme sans histoires en est bouleversée et, quand le phénomène s’amplifie, il n’a d’autre choix que de fuir et de changer son mode de vie.

© Vincent Doit Mourir

Vincent doit mourir est un film fantastique franco-belge réalisée par Stéphan Castang, son tout premier long-métrage sélectionné pour la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2023.

NOTRE CRITIQUE

S’il y a bien une chose qui ne doit pas mourir, c’est ce genre de proposition dans le paysage du cinéma français. Fourni en références, Vincent Doit Mourir se présente comme l’une des expériences les plus originales du moment.

Le concept tient sur un bout de papier, mais se déploie de manière captivante pendant deux heures de long-métrage. Simple et efficace, lorsque l’acteur Karim Leklou croise le regard de quelqu’un, cette personne à automatiquement l’envie de le tabasser. Bref, un biopic sur Eric Zemmour. Avec ce postulat de départ, le réalisateur Stephan Castang propose une narration dynamique qui emporte la salle pendant la majeure partie du film. À chaque étape, aussi drôle que piquante, l’intrigue se développe de manière à rendre la fin difficilement prévisible, pour notre plus grand plaisir.  Mais ce projet ne serait certainement pas aussi savoureux sans le casting parfait de Karim Leklou, arborant une apparence de Monsieur Tout le monde, tout en captivant par son jeu burlesque. Plein de détresse, d’incompréhension et parfois d’amour. Dans ce film, il est soutenu par Vimala Pons, une actrice qui mériterait davantage de temps sur nos grands écrans. Elle attire l’attention sans effort, apportant une touche de bonhomie et d’insouciance à un monde de brute, un vrai de vrai pour le coup.

© Vincent Doit Mourir

Vincent Doit Mourir brille par son aspect défouloir, presque plaisir coupable, qui s’accompagne d’une multitude de références. Des clins d’œil aux films de John Carpenter, en passant par After Hours de Martin Scorsese, jusqu’au classique du genre Zombie de George A. Romero, le film nous gâte. Il n’oublie pas d’être à la fois piquant et pertinent dans son scénario, en décryptant (à la manière de Hugo) une société qui sombre peu à peu dans la violence, dans l’angoisse, que ce soit à travers les actions des personnages ou l’atmosphère générale. Notamment en intégrant de véritables répliques de plateaux de chaînes d’information en continu, même plus besoin d’acteurs pour cela. En revanche, ce nouveau long-métrage perd en rythme dans son dernier quart d’heure, nous laissant sur une note légèrement en dessous de nos attentes dans l’acte final. Le projet manque peut-être également d’une réalisation un peu plus marquée, mais pour un premier film, c’est cruellement prometteur.

EN DEUX MOTS

Une proposition pertinente pour le cinéma français, soutenue par de riches références. Un concept simple mais efficace, porté par le talent burlesque de Karim Leklou entre humour et profondeur. Même si on reste sur notre faim concernant la conclusion.

3,5

Note : 3.5 sur 5.


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