CRITIQUE | FILM

WONKA : un bonbon un peu amer..

18 ans après la sortie du confort-movie parfait pour Noël, Charlie et la Chocolaterie, son successeur réalisé par le cinéaste Paul King propose un agréable moment visuel, qui s'accommode admirablement avec les fêtes de fin d'année, mais qui n'est pas sans reproche. Notre critique du film 'Wonka'.

SYNOPSIS

Willy Wonka, mystérieux jeune homme tantôt chocolatier tantôt magicien, tente de mettre en place sa chocolaterie en ville. Mais ce n’est pas à n’importe quel endroit qu’il souhaite lancer son commerce, mais bien aux côtés des plus célèbres chocolateries du monde !

© Wonka

Le défi s’annonce plus difficile que prévu quand le cartel du célèbre chocolatier voit en Wonka une menace. Il est vrai que ces bonbons révèlent plus d’un secret, notamment des ingrédients venant tout droit des terres des Oompas Loompa. D’un autre côté, Wonka est animé par l’un de ses rêves, d’un autre il n’a pas un sous en poche, alors comment va-t-il réussir à tenir tête à cette mafia du chocolat ?

NOTRE CRITIQUE

Wonka est un projet de grande envergure, non seulement parce qu’il est le successeur de Charlie et la chocolaterie (2005), mais aussi et surtout de la version de 1971, porté dans l’imaginaire des familles par les innombrables caractéristiques de la magique chocolaterie de Willy Wonka.

Et tout aussi, par le choix de l’interprète de Wonka : Timothée Chalamet. L’origin story de Willy suit l’histoire du roman de Roald Dahl avec son ambiance colorée et familiale que l’on retrouve dans le long-métrage de Mel Stuart, passant notamment par les costumes du protagoniste, avec une veste symbolique de son violet velours. Le côté familial, quant à lui, est malheureusement soutenu par une teneur beaucoup trop simpliste pour être pertinent. Lorsque nous nous plongeons dans cet univers doux et pastellisé, nous recherchons tout sauf un côté sérieux et défini, c’est plutôt l’aspect vaste et infini. Dans Wonka, cette immensité de couleurs s’exprime en surface et n’est qu’un prétexte à desservir le côté plus ou moins poétique de l’œuvre par les innombrables danses et chants parfois même sans saveur. Et si Timothée Chalamet espère démontrer une autre facette de ses talents d’acteur, nous ne sommes pas convaincus par ses performances artificielles et trop anticipées pour y croire. Son modelage à la comédie musicale simpliste et trop cousu ne lui offre pas la performance tant attendue. Même si ce prequel n’est pas une usine à référence comme Mario ou encore Barbie, le cinéaste Paul King se noie dans son essai en tentant de se différencier de l’univers de Tim Burton, et faire honneur au long-métrage de Mel Stuart. Mais comment réussir à créer un lien entre deux films aux antipodes ?

© Wonka

Si le Willy Wonka de Paul King semble prendre ses distances avec la version de Tim Burton, c’est en partie en raison d’une colorimétrie contraire, et de la légèreté scénaristique retrouvée. Le Willy Wonka ambigu et sombre de Tim Burton n’est pas la suite du Wonka de Paul King, il faut donc se référer à la version de 1971 pour comprendre l’antithèse. Cependant, le réalisateur prend pour référence la version de 1971, mais il n’arrive jamais à l’égaler. Les séquences dans la chocolaterie sont immersives et visuellement éblouissantes, mais la structure filmique ne réussit pas à en faire autant. La présence d’Hugh Grant n’est qu’anodine en tant que Oompa Loompa, puisqu’il apparait seulement dans la seconde partie du film, comme une résolution à problème anticipé pour la suite des aventures. Même si l’acteur est plutôt convaincant dans son rôle, la séquence flashback Oompa Loompa est trop brève pour apporter un plus à l’histoire. Deux heures de récit uniquement portées sur une intrigue enfantine, à peine complémentaire au Charlie et la chocolaterie, et tout cela nous noie dans un condensé de péripéties prévisibles, perdant séquence après séquence l’intérêt généré par la qualité visuelle du long-métrage. Certaines scènes se rapprochent du rêve puéril teinté de saveur, notamment la séquence finale, quand d’autres se heurtent à un schéma oubliable et monotone.

Le secret du chocolat se cantonne à une morale légère à la sauce Disney, plutôt que de fournir un message important. Une double lecture du film, une pour les enfants comme Wonka et une plus mature aurait été un élément de renforcement au protagoniste dans son combat interne et ambivalent.

EN DEUX MOTS

Wonka se présente comme un long-métrage pastellisé et familial, à la sauce Disney en format live-action, avec des qualités visuelles qui ne s’équilibrent pas vraiment à la légèreté scénaristique. Une comédie musicale cousue au fil, mais finalement assez oubliable. 

2,5

Note : 2.5 sur 5.


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