CRITIQUE | FILM

LE CERCLE DES NEIGES : un film Netflix vertigineux

Pour entamer cette nouvelle année en beauté, Netflix enrichit son catalogue avec le dernier très bon long-métrage du réalisateur J.A. Bayona, celui qui nous avait déjà surpris avec Jurassic Park : Fallen Kingdom. Le cinéaste met la barre encore plus haute avec le biopic de ce crash dans la Cordillères des Andes. Notre critique du film 'Le Cercle des Neiges'.

SYNOPSIS

En octobre 1972, le vol Fuerza Aérea Uruguaya 571 transportant une équipe de rugby à destination du Chili subit un crash dans la cordillère des Andes. Les 16 rescapés, confrontés à des conditions environnementales hostiles, sont contraints de prendre des mesures extrêmes pour assurer leur survie.

© Le Cercle Des Neiges

Le film fait ses débuts mondiaux en tant que projection de clôture hors compétition à la Mostra de Venise 2023, et il est également présenté au festival Lumière. L’académie du cinéma espagnol le sélectionne comme le film représentant l’Espagne lors de la 96e édition des Oscars du cinéma.

NOTRE CRITIQUE

L’histoire vraie de cette équipe de rugbymen prise au piège dans la Cordillère des Andes a un énorme potentiel cinématographique, déjà exploité par Frank Marshall dans son film Les Survivants. Il faudra donc plus que de bonnes intentions pour le réadapter, et le cinéaste J.A. Bayona l’a bien compris.

Entre émotions intenses et mise en scène vertigineuse, le réalisateur nous plonge dans un huis clos à ciel ouvert avec un horizon blanc à perte de vue. Pas une seule minute d’ennui n’apparaît dans ce nouveau long-métrage de 2h25, où nous traversons les péripéties pleines de résilience de ces passagers survivants. Pour Le Cercle des Neiges, le réalisateur choisit son narrateur, mais ne lui attribut pas le rôle du héros, et c’est une très bonne chose. J.A Bayona prend le temps de développer chaque autre passager, en jouant sur les contradictions, les choix et les prises de positions de chacun pour les confronter à ces nombreux dilemmes. Tout cela dans l’unique but de retranscrire à l’écran une vraie volonté de survie, où chacun découvre une seconde nature face à l’adversité. Numa est le narrateur, mais pas souvent le faiseur. Il capte les détails et nous les raconte comme si l’on lisait un recueil sur ce drame aérien. Une approche particulièrement pertinente en termes d’immersion, mais solidement soutenue par mise en scène efficace et la qualité du travail sur le son.

© Le Cercle Des Neiges

On vit avec eux chaque expérience traumatique. Aucun corps découpé devant nous, pourtant, on ressent tout autant le dégoût qu’eux lorsque la première bouchée de chair humaine est avalée. On subit le temps (continuité et météo) avec eux aussi. D’abord les minutes, puis les heures, et bientôt les jours qui semblent insupportables face à la fatalité de la situation, notamment lorsque les recherches sont annulées. La musique joue un rôle extrêmement important dans Le Cercle des Neiges. Elle ne s’accapare pas l’écran, mais accompagne les actions répétitives, où chaque geste semble dérisoire face à la montagne imposante qui se dresse devant les survivants. Tout comme le travail sur le son, qui perce nos tympans et notre cerveau dès le crash aérien, comme un air terreur par le seul bruit de l’avion en chute. Même si la séquence du crash peut rappeler un mauvais clip de prévention routière, elle réussit à transmettre l’impact brutal de la situation. On ressent également le froid dès les premières minutes, avec des cris de froideur aussi poignants que les cris de douleurs d’une jambe cassée. Le réalisateur J.A Bayona habille toutes ces séquences avec des dialogues finement écrits, à la fois accessibles et puissants, abordant les thèmes centraux de son récit, où des grands gaillards se retrouvent perdus dans un territoire dépourvu de vie, sans espoir de survie.

Finalement, quel dommage que Le Cercle des Neiges ne soit pas diffusé en salles de cinéma, ça aurait pu être sur la sensation de l’année si c’était le cas..

EN DEUX MOTS

J.A. Bayona réussit brillamment à adapter l’histoire vraie de ce drame aérien, avec des séquences qui prennent aux tripes et une mise en scène vertigineuse. En plein un huis clos à ciel ouvert, le cinéaste propose une tragédie où la résilience est la clé de la survie. L’un des meilleurs films Netflix des ces dernières années.

4

Note : 4 sur 5.


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