CRITIQUE | FILM

IRON CLAW : un K.O émouvant

Critique | Iron Claw sorti, en salle le 24 janvier, est un biopic retraçant l’histoire de la dynastie de célèbres catcheurs, les Von Erich. Pour ce nouveau projet, le réalisateur Sean Durkin nous livre l’émouvante et funeste histoire de cette famille de catcheurs ayant connu la gloire ainsi que de grandes tragédies.

SYNOPSIS

Iron Claw retrace l’histoire de la famille Von Erich, des débuts modestes dans le catch avec Fritz dans les années 1960 jusqu’aux tragédies et drames qui marquent chaque génération. Le film explore les réussites et les épreuves des fils, notamment la carrière de catcheur de Kevin, le rêve olympique brisé de Kerry, la mort tragique de David, et les lourdes épreuves subies par Mike. Les relations familiales sont complexes, marquées par la compétition et la pression du père.

© Iron Claw

Malgré les succès, la famille est confrontée à une série de drames et de blessures graves, exacerbant la croyance en une malédiction. Ils vont devoir se battre sur le ring et dans leur vie. Entre triomphes et tragédies, cette nouvelle pépite produite par A24 est inspirée de leur propre histoire.

NOTRE CRITIQUE

Iron Claw est un film particulièrement poignant qui nous plonge dans une famille de catcheurs qui serait victime d’une malédiction familiale. Dès les premiers instants, cette malédiction est évoquée et sera le fil conducteur de tout le film. Le cinéaste Sean Durkin nous immisce dans cette fratrie qui a pignon sur rue dans le milieu du catch, mais qui en dehors de l’attention publique est dysfonctionnelle. En explorant l’intimité, et notamment les entraînements des garçons de cette famille, on saisit rapidement d’où provient la source de cette malédiction qui est matérialisée par le père de famille. En effet, le patriarche entraîne sa progéniture dans un climat de compétition permanent habillé par une masculinité toxique, interdisant à ses fils de montrer leurs points faibles. Ce qui entraîne un manque de communication dans cette famille, et leur sera fatal… Bien que le patriarche ne soit pas le personnage principal, il prend une place conséquente par ses traits abusifs et toxiques, projetant sur sa progéniture ses ambitions non assouvies dans le catch, quitte à briser ses fils les uns après les autres. Mais ce film montre également la beauté, la force ainsi que la fragilité des liens fraternels, et ce même face au climat de compétition et aux décisions dictatoriales du père.

© Iron Claw

Par sa structure, le film est rythmé par des scènes de combat qui nous transmettent l’ambiance de ces événements ainsi que les coulisses de cette industrie parfois cruelle. Le film arbore au début une scène en noir et blanc retraçant le contexte de cette famille qui fut précaire, mais connu plus tard une ascension sociale par la discipline du catch, qui sera matérialisée par des couleurs chaudes puis déclinera en couleurs froides quand la famille enchaîne les tragédies. Mais c’est réellement la relation de ces frères qui perce l’écran et donne une grande profondeur au film. L’acteur Zac Efron, transformé physiquement pour le film, livre une prestation époustouflante, probablement l’une des meilleures de sa carrière. Son personnage, Kevin Von Erich, est un anti-héros protecteur qui tente de préserver ses frères des ambitions de son père sans pour autant y parvenir. Tout le long du film, nous suivons Kevin, qui face aux tragédies qui frappent sa famille, va commencer un cheminement psychique qui va le conduire à comprendre réellement l’emprise dont a fait part son père sur ses frères ainsi que sur lui-même. Aussi, Holt McCallany interprète avec brio le père tyrannique tout comme Jeremy Allen White, Harris Dickinson et Stanley Simons qui arborent sous leurs rôles les facettes différentes qui peuplent cette fratrie. Chacun devenant à leur manière rapidement attachant pour le spectateur. Enfin, Maura Tierney, moins présente dans le film que ses collègues masculins, joue avec aisance le rôle de Madame Von Erich, femme et mère effacée, loin d’être maternelle qui comme son mari se montre dure à l’égard de ses fils. Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

Un biopic aux thèmes forts avec une réalisation qui nous plonge dans l’esthétique des années 70 et 80. La colorimétrie suit l’ascension et la chute de cette famille de catcheurs, mais la profondeur est matérialisée par le jeu des acteurs subtil et fin, qui donne vie au film pour nous émouvoir. 

4

Note : 4 sur 5.


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