CRITIQUE | FILM

ARGYLLE : un James Bond survolté

Critique | L’artisan, l’enfant terrible du cinéma d’action, l’amuseur amusé tels sont les nombreux adjectifs qui pourraient qualifier notre cinéaste du jour : Matthew Vaughn. Il revient sur les grands écrans de Cinéma pour une nouvelle comédie d’espionnage toujours très anglaise et bien farfelue avec Argylle.

SYNOPSIS

Elly Conway, l’autrice solitaire d’une série à succès de romans d’espionnage, trouve son bonheur dans une soirée paisible à la maison avec son ordinateur et son chat, Alfie. Cependant, sa tranquillité vole en éclats lorsque les intrigues de ses livres, mettant en scène l’agent secret Argylle luttant contre un réseau d’espions mondial, commencent étrangement à refléter les opérations réelles d’une organisation d’espions.

Argylle©

Accompagnée d’Aidan, un espion allergique aux chats, Elly n’hésite pas à prendre Alfie dans son sac à dos pour se lancer dans une course contre la montre à travers le monde. Leur mission : échapper à des tueurs dangereux et empêcher que les scénarios imaginaires ne deviennent réalité.

NOTRE CRITIQUE

On attendait le retour de l’enfant prodige. En effet, le réalisateur Matthew Vaughn de l’acidulé Layer Cake, du boudé Stardust, ou encore du cultissime Kick Ass, sort tout juste des tournages des trois excellents films de pur divertissement que sont les Kingsman.

Il retourne à ses origines sans pour autant trahir sa récente filmographie. Argylle est un gloubiboulga de la filmographie du bonhomme. Le scénario pétillant et rempli de rebondissements est suivi de près par un montage ne cessant les allers-retours dans le temps comme le faisait si bien Layer Cake. Les séquences d’actions lunaires qui ont fait la force des Kingsman sont présentes, sans parler des personnages en totale recherches d’identités comme l’étaient ceux du film Kick Ass issu du comics de Mark Millar. De quoi rendre heureux les fans du cinéaste et du cinéma d’espionnage anglais en général. Le combo avait toujours fonctionné, mais est-ce toujours le cas ? Cette pause entre deux Kingsman est-elle réellement justifiée ? En tout cas, pas de doute, il s’agit bien de Matthew Vaughn à la réalisation, même s’il semble se brider un tantinet et se contenter d’une mise en scène un peu plus sobre, la patte du cinéaste est facilement visible. Les lumières se rallument et on ne peut (comme à chaque fois avec lui) que se demander, en quelle quantité a-t-il consommé de la cocaïne ? Combien l’a-t-il payée ? Est-elle véritablement aussi bonne et surtout.. qui lui a vendu. Cette insolente aisance à créer des séquences d’actions aussi farfelues les unes que les autres et toujours aussi jouissives à regarder (on se souviendra de la séquence de l’église dans Kingsman) confirme le fait que cet artisan du cinéma d’action s’éclate à chacune de ses apparitions derrière la caméra.

Argylle©

Seulement, là ou ses derniers films nous embarquait dans un rythme tonitruant au sein d’une histoire follement entrainante, ici le tout laisse parfois de marbre. La faute à un rythme en dents de scie qui alterne entre une première partie bien ficelée, drôle et d’une grande classe, à un deuxième acte mou où s’enchaînent séquences de révélation pour la plupart assez prévisibles. Pour ensuite repartir en fanfare avec un acte final satisfaisant, mais assez décevant quand on sait ce que le bonhomme derrière la caméra est capable de donner. Argylle peut faire parfois office d’un acte manqué. Un film qui s’efface par moments à travers ses effets spéciaux un peu fragiles, et sa trame narrative vraiment foutraque où les lignes de scénario deviennent rails de coke incessants capables de donner une sacrée migraine au spectateur, en essayant toujours de saisir un semblant de logique dans ce foutu film. Heureusement on peut compter sur l’originalité de l’histoire et sur son affranchissement de cahiers des charges pour passer un bon moment. Plus en tout cas que nombreux blockbuster qu’on se coltine ces derniers temps. Malgré ses très nombreux défauts, ce laborieux Argylle n’a pas à rougir, même s’il est peut-être l’un des moins bons films de la filmographie de son auteur. Pourtant pour le reste.. beaucoup de voyants sont aux verts. Avec notamment un casting cinq étoiles qui donne envie d’en voir plus. Bryce Dallas Howard, touchant personnage confrontée à une thématique et un sujet qui peuvent hanter beaucoup d’auteurs. Ce qui nous mènera à des séquences d’une jolie tendresse où l’attachement que l’on a pour ces personnages se fait de plus en plus grands. Et c’est également sans compter sur l’humour qui fait mouche à chaque coup pour se démarquer, en proposant le plus de ridicule possible. 

Et on peut compter sur Lorne Balfe et les quelques musiques composées pour le film pour nous tenir éveillé. Rien que le titre « Electric Energy » nous démontre à quel point Matthew Vaughn semble prendre un malin plaisir à divertir son spectateur et à proposer du divertissement loufoque et barrée à son image. Pour le meilleur comme pour le pire. Triste situation que celle-ci. On a simplement hâte de retrouver Eggsy et Harry pour le troisième et dernier volet de la trilogie Kingsman. Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

Petite déception pour le nouveau film de Matthew Vaughn. Qui malgré des qualités indéniables et une folle envie de bien faire, s’enfonce dans un récit laborieux, parfois foutraque et aux effets spéciaux pas toujours réussis. Autrement, c’est fun et toujours aussi barré. 

3

Note : 3 sur 5.


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