CRITIQUE | FILM

POOR THINGS : Bella au pays des hommes

Critique | Annoncée depuis 2020, cette adaptation du roman éponyme d’Alasdair Gray était la grande attente de 2024 pour beaucoup. Ce film marque son retour avec un projet comportant de grandes promesses visuelles et un rôle expérimental d’envergure pour Emma Stone.

SYNOPSIS

Bella, une jeune femme ressuscitée par le brillant mais peu conventionnel Dr Godwin Baxter, éprouve un insatiable désir de connaissance sous sa tutelle protectrice.

© Poor Things

Désirant explorer un monde qu’elle méconnaît, elle s’échappe en compagnie de Duncan Wedderburn, un avocat astucieux mais débauché, entamant ainsi une époustouflante odyssée à travers différents continents. Déterminée à défier les préjugés de son époque, Bella refuse de compromettre ses principes d’égalité et de liberté.

NOTRE CRITIQUE

Tous les ingrédients sont réunis dans Poor Things pour nous intriguer, avec au casting Willem Dafoe, Mark Ruffalo et Margaret Qualley, sans oublier la lumineuse Emma Stone. Mais est-ce que la hype est justifiée ?

La première chose qui nous marque dans le film c’est sa direction artistique. En effet, ces immenses décors dans le style néo-victoriens sont bluffants. On est ainsi immergé dans un monde de rêve aux couleurs vives complètement idéalisé. On remarque également que les costumes de Holly Waddington sont pensés pour suivre l’évolution de Bella au fur et mesure qu’elle prend en main sa vie. Au début, ses vêtements sont amples et de couleurs vives, c’est la phase de la découverte. Bella s’émerveille de tout et veut découvrir le monde. Puis, plus elle s’assagit et plus les vêtement se resserrent, s’assombrissent tout comme les décors qui deviennent de plus en plus réalistes. A l’instar de l’ambiance sonore très expérimentale collant parfaitement avec le reste du film, inachevée et tâtonnante comme Bella. L’actrice Emma Stone campe son rôle de bout en bout et elle est bluffante, elle y investit tout son corps et rend cette créature de Franken Woman crédible. Par son jeu, elle donne vie à une identité corporelle unique et complètement caractéristique du personnage.

© Poor Things

On pense particulièrement à une scène de danse burlesque et mémorable. De nombreuses références à l’univers de Frankenstein apportent un côté ludique et familier à ce film qui part dans beaucoup de directions. De plus, le film aborde des thématiques philosophiques très vastes : ce qui fait un corps, ce qui fait une femme, ce qui détermine l’épanouissement personnel et la recherche de soi. Bella est un personnage affirmé et franc, les dialogues sont écrits avec des tournures de phrases très factuelles on est dans des constats continus sur ce qui les entoure et ce qu’ils en pensent. Poor things c’est la quête d’une femme pour s’approprier son corps, son esprit et sa vie. Passant entre les mains d’hommes en hommes, elle recompose les morceaux de son existence. C’est un film très cru dans son approche du corps avec beaucoup de scènes de sexe sans concession. Néanmoins, le fait que son émancipation passe trop par la sexualité atténue le message féministe et nous laisse avec une impression étrange au sortir de la séance. Sans oublier un moment de flottement vers le milieu du film, où la situation tourne trop en rond, ne faisant alors plus avancer l’intrigue. Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

Un film bluffant visuellement avec un casting à la hauteur de sa réputation. Emma Stone livre une de ses plus grandes performances. On déplore un message féministe un peu confus qui aurait gagné à moins se focaliser sur un aspect trop démonstratif et plus développer le fond du personnage de Bella.

3,5

Note : 3.5 sur 5.


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