CRITIQUE | FILM

SPACEMAN : un ticket pour l’ennui

Critique | L'une des plus grosses attentes de l'année sur Netflix, ce nouveau film de Johan Renck nous transporte à travers notre galaxie, mais certainement pas à la vitesse de la lumière. Adam Sandler a beau nous sortir le grand jeu..

SYNOPSIS

L’astrophysicien Jakub Procházka, mandaté par la Tchéquie pour une mission spatiale, doit étudier un nuage de poussière majeur près de Jupiter. Accablé par les médias la veille de son départ, Jakub préfère se retirer pour être seul. Pendant son long voyage vers Vénus, il découvre que sa femme Lenka l’a quitté.

© Spaceman

Isolé dans l’espace, il réfléchit à sa vie et à son passé : les liens de son père avec le parti communiste et la révolution de Velours, la mort accidentelle de ses parents, son enfance avec ses grands-parents et sa rencontre avec Lenka. Jakub remet en question sa vie entière sans se concentrer sur sa mission.

NOTRE CRITIQUE

La traversée de la galaxie n’a jamais semblé aussi interminable. Avec ce tout nouveau projet produit par Netflix, le réalisateur Johan Renck emmène les abonnés de la plateforme dans un long périple où la solitude est en pilotage automatique. Particulièrement poussif lors de son introduction, Spaceman ne suscite d’intérêt que par son postulat de base : le voyage introspectif à travers l’espace, au-delà de notre sphère. Se lancer dans une aventure pour en revenir transformé est un concept attrayant sur le papier. C’est le genre d’idée qui ferait crier « Waouuuuh » à tous les producteurs Netflix confinés dans leurs somptueux bureaux parisiens. Mais dans les faits et dans la technique, c’est bien plus laborieux. D’abord, parce que Johan Renck n’a pas le talent de James Gray pour nous embarquer dans une odyssée humaine, comme ce dernier la fait avec Ad Astra. Mais aussi parce que ce semi huis clos stagne pendant une grande partie de son récit.

© Spaceman

L’aventure prend un nouveau souffle à l’apparition de ce personnage mystérieux, Hanush. Malgré son potentiel, il reste largement sous-exploité, se résumant finalement à une simple présence à l’écran, sans grandes fantaisies.. Le spectateur se retrouve alors seul, en grande partie, avec le protagoniste principal qui, lui-même est seul dans sa misérable fusée. La solitude, thème central du long-métrage (obviously), ne trouve guère d’expression en dehors du prisme des relations amoureuses et de la déconstruction galactique d’un couple. Le récit souffre de longueurs et d’un manque d’inspiration dans la mise en scène, malgré l’univers parallèle intéressant choisi par le réalisateur. L’idée d’une guerre froide alternative entre la République Tchèque et la Corée du Sud est intrigante, mais elle n’est malheureusement pas pleinement exploitée visuellement ou narrativement. Heureusement, Spaceman offre un regain de tension à l’approche de l’objectif de la mission. Pendant une vingtaine de minutes palpitantes, les enjeux se multiplient et s’entremêlent, là où la finalité rejoint le commencement. Dommage que cela soit une henre et trente minutes trop tard.. Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

Un long voyage galactique teinté de solitude, mais qui souffre d’affreuses longueurs et d’un manque d’inspiration. Malgré un regain de tension vers la fin, l’exploration introspective et les enjeux tardent à captiver pleinement. Clairement pas le film de l’année, même pour Netflix..

2

Note : 2 sur 5.


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