CRITIQUE | FILM

ROAD HOUSE : le remake en carton 

Critique | Après le très bon 'Edge of Tomorrow' et le moins bon 'Chaos Walking', le cinéaste Doug Liman revient sur nos petits écrans avec le remake de 'Road House', en remplaçant Patrick Swayze par un Jake Gyllenhaal plus plastique que féroce.

SYNOPSIS

Lorsque la propriétaire Frankie voit tous les videurs de son bar, le Road House, se défiler et abandonner leur poste, elle se retrouve dans  l’incapacité de protéger son bien d’un gang de criminels. Elle fait appel à James Dalton, ancien boxeur professionnel coincé dans son passé.

© Road House

Dalton tente son ‘nouveau départ’ au  relais routier qui longe les routes de Floride.  Ambiance paradisiaque, festivités et soleil, tous les éléments sont réunis pour l’aider. Seulement, lors de l’arrivée de Knox, impitoyable tueur à gages, la donne change.

NOTRE CRITIQUE

Neuf ans après La Rage au Ventre, l’acteur Jake Gyllenhaal revêt à nouveau son costume de boxeur, mais cette fois-ci, en mode retraité pour jouer James Dalton. Il récupère alors le flambeau de Patrick Swayze dans une version remasterisée de Road House.

Si l’acteur à la carrière d’or n’a plus rien à prouver (Le Secret de Brokeback Mountain, Prisoners, Donnie Darko..), certains accrocs de sa filmographie viennent ralentir son ascension. Road House est cette entorse filmographique, qui ne souligne rien de plus, si ce n’est une version plus que solaire de lui-même. On se souvient encore de la blancheur de ses dents et de la sueur de ses abdos pour tout vous dire. Avoir un acteur de qualité en tête d’affiche, au sourire scintillant, ne suffit malheureusement pas à l’obtention d’un combo de merveilles, et encore moins lorsque l’entièreté du long-métrage repose sur une superficialité de l’image, et d’une utilisation à outrance d’effets spéciaux. L’environnement dans lequel l’intrigue s’inscrit n’a rien de réaliste, même si les îles paradisiaques ne laissent jamais vraiment place au naturalisme, le cadre fait très carte postale et très retouché pour permettre à l’acteur de s’y glisser durant l’ensemble des plans. Les effets spéciaux s’invitent bien évidemment à la table des accusés : les images de synthèse sont beaucoup trop généreuses pendant des scènes d’action assez immersives ce qui appauvrit les séquences de leur intérêt (on pense notamment à la scène du bateau).

© Road House

La plasticité est plus qu’au rendez-vous dans ce divertissement comique, où les coups de poings se perdent pour notre plus grand bonheur. Car oui, l’aspect comique est renforcé par les interactions entre protagonistes et ennemis, sans oublier les chorégraphies de baston linéaires et dynamiques, parfois même un peu trop. Explosion de bateau, propulsion de voitures, pirouettes dans un bar, Road House multiplie sa profusion de distraction, mais est-ce pour le meilleur ou pour le pire ? Plus l’intrigue se déploie, plus elle se jalonne aux traditionnelles histoires de baston entre criminels jusqu’à nous sortir de notre accroche. Sur les pas de Fast and Furious, James Dalton n’est-il pas un cousin caché de Dominic Toretto ? N’y-a-t-il pas un pauvre multivers entre ses deux histoires ? Les antagonistes n’ont aucune allure et clarté, seulement la violence comme caractéristique. Oui, Conor McGregor est gonflé, sourcils froncés, sans cervelle. Pourtant, Road House aurait pu renforcer ses antagonistes pour offrir plus de teneur à son final. Le long-métrage ne réussit pas à nous apporter un semblant psychologique à notre protagoniste, pourquoi s’accroche-t-il à son dernier combat ? Quelle est sa relation à la violence ? Doug Liman préfère miser sur une histoire de romance sans alchimie, sans pour le moins innover.

James Dalton devient alors un personnage trop ardent qui fait des choix plus rapides qu’un Sims, et cela est en partie dû au fait que le réalisateur propose un montage beaucoup trop violent, comme le rythme qu’il a décidé d’adopter. À la fin de notre visionnage, on souffle vis-à-vis des incohérences, car notre cerveau est en ébullition de bêtises.

EN DEUX MOTS

Road House souffre d’un ultra-dynamisme de réalisation, et d’une abondance d’effets spéciaux  sans laisser place à une courte psychologie de notre protagoniste. La prestation de Jake Gyllenhaal en totale concordance avec Dalton, et le comique de baston, ne suffisent pas à en faire oublier les pots cassés.

2,5

Note : 2.5 sur 5.


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