JEUNESSE, MON AMOUR : dans les vestiges de l’adolescence

SYNOPSIS

Après plusieurs années, un groupe de jeunes adultes se retrouve. Le temps du lycée est révolu mais les amis tentent de rattraper le temps perdu. Lors de cet après-midi hors du temps, où les souvenirs et non-dits refont surface, chacun prend conscience que certaines choses ne sont plus comme avant.

NOTRE CRITIQUE

Le réalisateur Léo Fontaine livre avec son premier long-métrage un film sincère et une mise en scène naturelle. Le scénario nous plonge au cœur des retrouvailles d’une bande d’adolescents autrefois inséparables, désormais adultes aux destins divergents. Après tant d’années sans trop de nouvelles, quel est le bilan de ces retrouvailles ?

Le récit de Jeunesse, Mon Amour résonne déjà profondément auprès d’un large public, évoquant les souvenirs d’une jeunesse insouciante, de cette transition entre l’adolescence et le passage à l’âge adulte, un âge aussi bien ingrat que merveilleux. Léo Fontaine apporte une réelle touche de réalisme quant aux relations sociales, racontant la difficulté de ce passage, de l’entrée dans le monde des adultes en disant adieu à sa jeunesse, que l’on aime autant que l’on déteste. Même si l’histoire du film en laissera certains sur le carreau, c’est un beau premier film, un bel hommage à cette étape de la vie. Tout en montrant le temps qui passe, les amis qui deviennent des étrangers, le cinéaste ajoute à son premier film des airs de nouvelle vague, très poétique et philosophique avec une certaine légèreté nécessaire (ceux qui me connaissent savent à quel point cette période du cinéma français ne me laisse pas insensible, donc forcément ce film me parle). L’actrice Manon Bresch est excellente, déployant une palette d’émotion sublimes à l’écran. Certains sont un peu moins naturels, mais en tant que jeunes acteurs, on a un ensemble plutôt crédible, qui nous fait penser parfois à des archives, tant la spontanéité et le naturel ressort de Jeunesse, Mon amour.

Dans ce nouveau long-métrage français, la caméra est très intime, étant au plus proche des acteurs, nous faisant sentir comme un membre à part entière de cette bande d’amis. Des longueurs apparaissent vers la fin, mais en même temps, cette fin arrive trop promptement. On aurait pu en attendre plus sur me développement du récit, des personnages et de l’histoire, tant chaque minute se révèle captivante et riche en potentiel. C’est dans ce genre de retrouvailles que les rancœurs, jalousies, cachotteries et non-dits refont surface. On observe très vite un fossé entre ceux qui ont su avancer de leur côté, grandir et évoluer, et ceux qui restent bloqués dans un passé englouti par les souvenirs. La symbolique est forte dans ce que raconte Léo Fontaine, tout en étant discrète et subtile. Le temps qui passe, les gens qui changent, les chemins qui se séparent, les sentiments de regrets et la nostalgie sont très bien représentés et apporte une émotion pure et réelle au spectateur. Comment ne pas s’identifier à cette douce histoire quand on a vécu une jeunesse similaire ? En bref, un joli premier film, malgré quelques défauts, on passe un bon et tendre moment devant Jeunesse, Mon amour, tout en se remémorant avec amertume et joie notre propre jeunesse.

EN DEUX MOTS

3,5

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