CRITIQUE | FILM FESTIVAL DE CANNES

FURIOSA : la panne sèche

Critique | Neuf ans après la claque désormais culte : Mad Max – Fury Road, George Miller revient. Le papa de l’univers post-apocalyptique décide de rempiler pour un préquel au film de 2015 centré sur le personnage de Charlize Theron, nommé Furiosa.

SYNOPSIS

Dans un monde en déclin, la jeune Furiosa est arrachée à la Terre Verte et capturée par une horde de motards dirigée par le redoutable Dementus. Alors qu’elle tente de survivre à la Désolation, à Immortan Joe et de retrouver le chemin de chez elle, Furiosa n’a qu’une seule obsession : la vengeance.

© Mad Max : Furiosa

Furiosa : Une saga Mad Max est un film de science-fiction australo-américain co-écrit et réalisé par George Miller, sorti en 2024. C’est la cinquième itération de la série Mad Max. Il s’agit à la fois d’une préquelle et d’un spin-off au film Mad Max: Fury Road. Il est centré sur le personnage Furiosa. L’actrice Anya Taylor-Joy succède à Charlize Theron dans le rôle-titre.

NOTRE CRITIQUE

Potentiellement l’un des films les plus attendus cette année, et il se dévoiler au Festival de Cannes 2024. L’occasion de retourner dans cette terre dévastée et d’effectivement découvrir cette fameuse épopée d’un personnage badass et foutrement iconique, dans un film qui n’a pas pris une ride.

La question que l’on se pose ? Est-ce que Furiosa pourra jouir du même statut que son grand frère ? Pour nous, la réponse est une évidence : Non. Loin de là. Furiosa manque de panache, de corps et est beaucoup trop gentillet pour se mesurer au film de 2015. Mais est-ce grave pour autant ? On salue l’effort qui a été fait par l’équipe pour rendre cette aventure complètement différente de Fury Road. Les bandes-annonces laissaient présager un copier-coller, et il est bon de constater (très vite) que ce n’est pas le cas. Furiosa est à l’image de son héroïne, un film complètement indépendant et ayant besoin d’une narration bien plus large pour pouvoir mener à bien son récit faisant office de rite initiatique. Et on peut dire que ça commence fort ! Le film s’ouvre sur une séquence décoiffante dévoilant une nouvelle face d’un univers que l’on pensait déjà bien connaître. La patte de George Miller fait mouche et on sent le cinéaste plus motivé que jamais pour développer sa fresque post-apocalyptique à travers une imagerie somptueuse et des poursuites efficaces. Une introduction qui mettra également en place l’antagoniste du film interprété par Chris Hemsworth qui s’en sort à merveille proposant alors un méchant d’envergure aussi drôle que menaçant.

© Mad Max : Furiosa

L’épopée est lancée et on se dit que si le film fait un sans faute dans son démarrage, il n’hésitera pas à forcer le frein à main pour piler net en cours en pleine autoroute. Et là, c’est la douche froide. Furiosa n’arrive jamais à atteindre l’épique d’un Fury Road, ni même d’un film de la saga original. Les séquences d’action se font désirer, et quand elles arrivent pour faire rugir le moteur, elles calent et s’arrêtent, nous laissant comme des cons dans le fauteuil passager à se demander quand on va pouvoir se lancer dans la course. Peut-être la prochaine ? Peut-être que le film se réserve pour le climax ? Il n’en est rien, Georges Miller propose un anticlimax frustrant de quelques minutes seulement pour finalement comprendre que le véritable climax de ce film ne sera nulle que Mad Max : Fury Road. Dieu que c’est frustrant. Tout était là pour rendre le tout aussi mémorable que n’importe quel film de la franchise. Heureusement qu’Anya Taylor-Joy s’empare du personnage et que l’on sent le cinéaste fasciné par son projet. Mais la faute à un scénario un peu fouillis qui ne sait jamais réellement poser ses enjeux et qui n’est pas aidé par le montage ou la bande originale signée Junkie XL en panne sèche d’inspiration. Il essaye littéralement de recopier ses propres thèmes du film de 2015 sans réitérer l’exploit.

On pleure de nerfs devant tant de frustration. On sent le projet abouti, on sent la passion et le talent d’un cinéaste qui n’a plus rien à prouver, mais on a du mal à se dire que l’on a eu le droit a si peu. Surtout après la claque de 2015.

EN DEUX MOTS

Décevant par son scénario qui manque d’enjeux. Les intentions sont honorables, mais le tout sonne creux et oubliable malgré une première partie complétement décoiffante.

2,5

Note : 2.5 sur 5.


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