CRITIQUE | FILM

ROQYA : la traque de sorcière

Critique | C’est enfin la période de l’année où les films issus du festival Gerardmer envahissent les salles obscures. Roqya s’impose parmi 'When Evil Lurks', 'La Morsure' ou même encore 'En Attendant la Nuit' comme l’un des incontournables du genre pour ces mois de mai et de Juin.

SYNOPSIS

Nour subsiste grâce à un commerce illégal d’animaux exotiques, qu’elle fournit à des guérisseurs en quête de remèdes traditionnels. Mais un jour, une consultation tourne mal, et Nour se retrouve accusée de sorcellerie. Très vite, les habitants du quartier, effrayés et en colère, se retournent contre elle. Séparée de son fils et traquée par une foule enragée, Nour est poussée à fuir pour échapper à la vindicte populaire.

© Roqya

Sa fuite devient une course effrénée non seulement pour sauver sa propre vie, mais surtout pour retrouver et protéger son enfant. Ainsi commence une traque implacable, où chaque instant compte et chaque erreur peut être fatale. Roqya est un thriller français réalisé par Saïd Belktibia et sorti en 20231,2.

NOTRE CRITIQUE

Le nouveau thriller Roqya est une surprise d’une grande efficacité lorgnant vers le genre, tout comme le fantastique pour servir son propos religieux pas si inintéressant. Une traque poignante d’une bonne heure et demie portée par une actrice sensationnelle pleine de rage. En l’occurrence, Golshifteh Farahani que tu as déjà peut-être vu dans Tyler Rake, Pirates des Caraïbes ou encore Mensonges d’Etat. Le problème de Roqya ? C’est que l’on reste un peu sur notre faim. On aurait aimé que le réalisateur Saïd Belktibia aille au bout de certaines de ses idées et qu’il exploite un peu plus son potentiel de film anxiogène. Car certes, même si les séquences de poursuites et de chasse à l’homme (une femme ici plutôt) sont assez brutales, nerveuses et souvent très bien réalisées, on sent que le film se retient trop dans sa dernière partie. ll aurait clairement mérité un meilleur point culminant, un vrai climax de tension, plutôt que celui qui nous a été proposé.

© Roqya

Mais bon, Roqya, c’est aussi l’occasion de découvrir Jeremy Ferrari dans un registre bien différent de la comédie. Le voilà dans la peau d’un personnage plus sombre et aveuglé par la rancune. Et même si cette transition peut questionner, le comédien s’en sort avec les honneurs et aura même le droit à une séquence un peu trash qui fait tourner de l’œil. Le long-métrage sait s’affirmer quand il s’agit de parler de réalisation, mais peine à convaincre lorsqu’il aborde certains thèmes phares de notre société. De nos jours, il est rare de trouver un film qui parvienne à capturer de manière authentique l’effet des réseaux sociaux à l’écran. Malheureusement, ce défi est souvent mal relevé dans les longs-métrages, et celui-ci ne fait pas exception. Toutefois, le film parvient heureusement à être divertissant, offrant une bouffée d’air frais et une perspective innovante dans le paysage cinématographique francophone. Son originalité et son audace en font une œuvre singulière, qui se démarque nettement des productions habituelles. Une chose est sûre, on ne voit pas ça tous les jours.

EN DEUX MOTS

Du thriller, de l’horreur, du fantastique, Roqya nous emmène dans les recoins les plus convoités du cinéma de genre français pour nous faire passer un moment nerveux, riche en tension et en brutalité.

3,5

Note : 3.5 sur 5.


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