CRITIQUE | SERIE

THE BOYS S4 : la saison la plus aboutie

Critique | Dans cette quatrième saison, le showrunner Eric Kripke montre toujours autant d’hémoglobine, de violence et de surréalisme dans des scènes encore plus démentes. Pourtant, derrière cette satire, se cache en réalité un traitement de l’actualité sociale et politique plutôt juste et pertinent.

SYNOPSIS


Le monde est au bord de l’effondrement. Victoria Neuman est sur le point d’atteindre le Bureau Ovale, manipulée par Homelander qui renforce son emprise. Butcher, condamné par une maladie qui ne lui laisse que quelques mois, a perdu le fils de Becca ainsi que son rôle de chef des Boys.

© The Boys S4

Les autres membres de l’équipe sont lassés de ses mensonges. Face à ces enjeux critiques, ils doivent impérativement trouver un moyen de coopérer pour sauver le monde avant qu’il ne soit trop tard.

NOTRE CRITIQUE

L’actualité mondiale ne fait que de nous bouleverser depuis plusieurs années. Mais entre les guerres, la hausse de la violence, du racisme, du sexisme (avec notamment le retrait du droit d’avortement dans plusieurs pays et plusieurs états américains), The Boys touche des points sensibles et appuie là où ça fait mal. On peut le dire, une actualité déprimante, mais avec une satire et un humour délicieux. Pour cette saison, on bascule dans les zones sombres de chacun de nos personnages principaux, pour y découvrir leur plus profonde humanité : la peur. Peur de l’abandon, peur d’un passé qui effraie, peur de ne pas plaire, peur de ne pas être utile.. La peur domine, car le monde va mal, et chacun a ses raisons. C’est là où The Boys est fort : on s’attache à tous les personnages, en les comprenant chacun à leur manière, sans nécessairement approuver leurs actes, qu’ils soient passés ou présents. Le tout avec un ton cru génial, dans ce monde où les héros sont les méchants. Car en définitive, la saison 4 est l’une des plus abouties en matière de maturité scénaristique. Fini les 7 qui sauvent l’Amérique et place aux antagonistes les plus badass. À commencer par l’arrivée de Sage, que l’on adore autant que l’on déteste. Fini également les zones d’ombre sur certains actes et certaines réactions incomprises de nos personnages. Place à une évolution intime sur les contours de chaque protagoniste, pour mieux comprendre leurs buts, et creuser cette bataille longue de quatre saison entre les Boys et Vought.

© The Boys S4

The Boys saison 4 revient après la série spin-off Gen V, plutôt épatante et réussie, qui nous a fait patienter en attendant cet avant-dernier acte. Et elle apporte à cette saison le sujet principal : le virus capable de tuer les super-héros. Avec cet élément central, l’écriture de la série est plus poussée, mais c’est aussi l’aboutissement de toutes les autres. L’heure n’est plus à la récréation où ils s’amusaient à tuer des gens en toute impunité. La tournure dramatique que prend cette saison apporte de la subtilité. La série prend le temps de développer différents arcs : Kimiko, Frenchie, Hughie, Butcher et Homelander/Ryan. Avec d’ailleurs toujours un immense Anthony Staar dans le rôle de Homelander et ses mille et une facettes qui font de lui un acteur hors-pair (qui impressionne de plus en plus). C’est comme si la série était scindée en plusieurs parties, et que chacune d’elles se concentrait sur les complexités de la nature humaine, entre trahison et vengeance, entre promesses et peurs.. Plusieurs émotions se bousculent en nous tout en appréciant toujours autant un show d’une rare qualité, faisant de The Boys l’une des meilleures séries de cette décennie. Elle explore les crises identitaires d’une Amérique fracturée ou d’un monde qui ne se trouve plus, elle s’affirme à travers une opinion politique forte et ne lésine pas sur les références (osées, mais jouissives). Donald Trump évidemment, si vous ne l’aviez pas compris dans les autres saisons, mais également d’autres référents (par exemple Johnny Depp). On rigole, on pleure, on est emporté dans cet univers, et The Boys ne cesse de nous surprendre. Et en bonus : un final exceptionnel. On ne peut que remercier Eric Kripke.

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EN DEUX MOTS

Même si la tournure de la série change drastiquement, on prend toujours autant de plaisir à suivre nos antagonistes et protagonistes favoris, en attendant le combat ultime. On patiente désormais pour un final grandiose, mais vu la fin de cette saison, la prochaine risque de tout casser.

4

Note : 4 sur 5.


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