CRITIQUE | SERIE

PRESUME INNOCENT : Jake Gyllenhaal en coupable idéal

Critique | Apple TV+ propose une nouvelle mini-série américaine retraçant une affaire criminelle complexe déjà bien connue de certains. "Présumé Innocent", inspirée du roman de Scott Turow, avait déjà été adaptée au cinéma par Alan J. Pakula en 1990. La série parvient-elle à surpasser le film ?

SYNOPSIS


Présumé Innocent (Presumed Innocent) est une mini-série américaine en huit épisodes, créée par David E. Kelley et diffusée depuis le 12 juin 2024 sur Apple TV+. L’intrigue suit un procureur qui devient le principal suspect du meurtre de l’un de ses collègues.

© Présumé Innocent

Il s’agit de l’adaptation du roman éponyme de l’écrivain américain Scott Turow, publié en 1987. Cette série constitue la première adaptation télévisée du livre, après l’adaptation cinématographique de 1990 avec Harrison Ford et Brian Dennehy.

NOTRE CRITIQUE

Si vous cherchez une mini-série à l’arc narratif aboutit, vous êtes bien tombé avec Présumé Innocent. La série retrace l’histoire d’un procureur devenant le principal suspect du meurtre d’un de ses collègues, et toute cette intrigue est finement ficelée. On suit brièvement l’enquête, mais on est surtout rapidement plongé dans le procès qui définira si le personnage principal est coupable ou non. L’intrigue expose toutes les pistes du potentiel coupable plongeant parfois le spectateur dans le doute, parfois le spectateur dans la certitude. La série regorge de personnages susceptibles d’avoir des mobiles : un collègue jaloux, un criminel condamné par la victime cherchant à se venger, un délinquant en liberté, le procureur (personnage principal) qui entretenait une liaison avec la victime, et la femme du procureur.. La liste des suspects est longue, parfois caricaturale ce qui est dommage, mais cela permet aussi d’instaurer le suspense durant tous les épisodes. A tel point qu’un plot-twist finement orchestré nous révèle la véritable identité du tueur. L’essence de cette série, du moins le mystère qui l’entoure, réside dans la caractérisation du protagoniste principal. Colérique, obsessionnel concernant sa liaison avec la victime, violent lorsqu’il perd le contrôle de la situation, mais irrémédiablement aimant envers sa famille qu’il tente de préserver de l’affaire.  Les enjeux entourant ce personnage complexe sont fascinants, et on peine finalement à déterminer sa culpabilité.

© Présumé Innocent

L’acteur Jake Gyllenhaal incarne brillamment ce procureur instable et père de famille aimant, apportant une profondeur remarquable à son rôle. Malheureusement, l’intrigue est ternie par des flashbacks retraçant l’idylle des amants et les images du meurtre, ce qui ralentit le rythme de la série. Ces flashbacks, utilisés pour faciliter les transitions, deviennent très lassants à la longue et casse complètement la cadence. On peut en dire autant au sujet des personnages secondaires. Ils sont peu développés, ce qui entretient le mystère autour de leurs zones d’ombre, mais souligne aussi une certaine faiblesse du récit. En termes de réalisation, l’intrigue est bien mise en valeur. Telle une toile d’araignée, la caméra explore méthodiquement les pistes potentielles. À travers le procès, on est plongé dans le système judiciaire américain, révélant que pour notre personnage, cela pourrait être une échappatoire potentielle pour prouver son innocence. Les plaidoiries et les rebondissements apportent un nouveau souffle au rythme de la mini-série. Le showrrunner David E. Kelley réalise un bon travail avec ce projet. Présumé Innocent propose une colorimétrie froide, mais maîtrisée ainsi qu’une bonne gestion des plans. Ce qui est le plus troublant et enivrant dans cette œuvre, c’est qu’elle remet en question toutes les valeurs fondamentales de l’Amérique. En effet, dans les séries américaines, on est souvent habitué à voir un couple bien ordonné avec des enfants tout aussi exemplaires. Vous pouvez oublier ça dans Présumé Innocent. La série explore l’infidélité tout en mettant en lumière l’amour et l’attachement au sein du couple. Elle aborde également le monde politique corrompu et les faux-semblants dans lesquels tout le monde est impliqué. Une nouvelle proposition d’Apple TV+ qui saura captiver en seulement huit épisodes.

À retrouver sur Apple TV + Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

Présumé Innocent est une série finement ficelée, à l’intrigue captivante et au plot-twist saisissant. Bien loin des stéréotypes de séries judiciaires américaines. Seulement, elle perd de l’ampleur avec des flashbacks pénibles et un manque de profondeur des personnages secondaires.

3,5

Note : 3.5 sur 5.


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