CRITIQUE | FILM

LARGO WINCH 3 : le héros ringard

Critique | Après deux premiers longs-métrages réalisés par Jérôme Salle durant les années 2010, la franchise française Largo Winch fait son retour sur grand écran. L'acteur Tomer Sisley incarne à nouveau le riche et grand patron d'entreprise, après avoir refusé des rôles dans James Bond, Game of Thrones et bien d'autres. Quelle chance nous avons !

SYNOPSIS

Depuis l’enlèvement brutal de son fils Noom, Largo Winch est la cible d’une machination implacable visant à le détruire ainsi que le groupe W. Pour découvrir la vérité et retrouver son fils, Largo entame une traque incessante. Des forêts canadiennes à Bangkok, en passant par les profondeurs des mines birmanes, il ignore encore qu’il devra affronter les démons de son passé.

© Largo Winch : Le Prix de l’argent

Largo Winch : Le Prix de l’argent est un film franco-belge réalisé par Olivier Masset-Depasse, sorti en 2024. Ce film est la suite de « Largo Winch 2 », sorti en 2011, et est adapté de la bande dessinée éponyme de Jean Van Hamme et Philippe Francq.

NOTRE CRITIQUE

Les premières minutes du long-métrage annoncent la couleur. Des grands accélérés pour pointer vers le corps luisant et sculpté de Largo Winch, comme un véritable symbole de la renaissance d’une franchise que personne n’attendait (ou ne souhaitait). Ce troisième volet s’annonce déjà pénible avec cet introduction tout droit sorti d’un vieux blockbuster d’action des années 2000. Et la comparaison ne s’arrêtera pas là.. Le réalisateur Olivier Masset-Depasse a puisé son inspiration principale dans le mauvais cru du début du 21e siècle. Un regard paternaliste avec le traitement de sujets ringards depuis dix ans. Encore une fois, on explore la relation père-fils avec un héros qui doit dévoiler sa « véritable nature ». Il y a forcément un peu de Taken là-dedans (même la scène au téléphone), et on se lance dans une traque qui ne ressemble à rien. Car le premier défaut de Largo Winch, c’est bien son scénario totalement bancal. Entre des raccourcis scénaristiques grossiers et des personnages secondaires caricaturaux, tout était prévisible rien qu’à l’annonce du projet. Si le film était sorti en 2010, il serait déjà ringard. Il passe son temps à provoquer sur un ton paternaliste, avec un personnage principal pédant et complètement antipathique, qui s’amuse à se moquer des « jeuns sur leur téléphone ». Comme ton père qui disait la même chose il y a dix ans et qui passe maintenant ses journées sur fassedebook.

© Largo Winch : Le Prix de l’argent

Heureusement, quelques décors rappelant l’ère des James Bond de Pierre Brosnan apportent un peu de nostalgie bienvenue. Comme un air de film d’aventure/thriller où l’on traverse le globe à coups d’avions supersoniques (très moches en effets spéciaux). Les scènes d’action s’en sortent avec les encouragements, tandis que d’autres séquences sont à vomir. On a rarement vu aussi moche que la scène dans le metaverse, pourtant on a vu Madam Web cette année. Le scénario, inspiré de la bande dessinée, ne prend jamais sur notre grand écran, en grande partie à cause d’un antagoniste complètement raté. Peut-être l’un des pires vus au cinéma depuis quelques années, pourtant on a vu Madam Web cette année. Ce n’est pas la faute de James Franco, qui sait jouer lui au moins, contrairement à Tomer Sisley. Parce que même s’il a volé des blagues en tant qu’humoriste, c’est certain qu’il n’a volé le talent de personne en tant qu’acteur. En revanche, l’écriture du grand méchant du film est catastrophique. On en apprend plus grâce à des flashbacks horribles, et celui qui révèle son origin story semble tout droit sorti d’une parodie de 007. Au final, plus on avance dans le récit, plus on lâche prise. Le cinéaste Olivier Masset-Depasse oublie peu à peu l’action au détriment d’un développement d’intrigue qui s’enfonce à chaque minute d’écran, le tout concluant sur une séquence vraiment faible qui confirme le manque de tension et d’enjeux tout du long.

Mais le piètre spectacle ne s’arrête pas là. Alors qu’il avait entre les mains l’angle du deuil qui pouvait justement apporter un peu plus de profondeur au scénario, ils décident de bafouer cela pour s’offrir une porte de sortie : une potentielle suite. Comme quoi, même quand ils ont une bonne idée, ils ne s’en rendent pas compte.

EN DEUX MOTS

Sans surprise, Largo Winch : Le Prix de l’Argent est un vieux film, dans tous les sens du terme. Le héros préféré des entrepreneurs revient dans un rôle paternaliste qui ne fait rêver plus personne. Un scénario ringard qui s’effondre sous le poids d’un duel entre deux personnages profondément antipathiques à l’écran.

1,5

Note : 1.5 sur 5.


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