CRITIQUE | SERIE

THOSE ABOUT TO DIE : un cirque sur Prime Vidéo

Critique | Avant le deuxième volet de Gladiator par Ridley Scott, Prime Video et Roland Emmerich nous offre un avant-goût de conspiration romaine. Those About to Die explore les tréfonds d'un empire gangrené par les jeux et le pouvoir, une bonne idée, mais beaucoup de défauts.

SYNOPSIS


Rome en 79 après Jésus-Christ : au cœur de l’Empire romain, la ville la plus prospère du monde connaît un afflux massif d’esclaves provenant des territoires conquis, chargés des tâches laborieuses. La population romaine, de plus en plus agitée, ennuyée et violente, est principalement contrôlée par deux moyens : des distributions de nourriture gratuite et des spectacles grandioses, notamment des courses de chars et des combats de gladiateurs.

© Those About To Die

Les courses du Circus Maximus sont dominées par quatre factions appartenant à des patriciens : les bleus, les rouges, les blancs et les verts, dont les actions sont parmi les biens les plus précieux de Rome. À mesure que les goûts du public en matière de divertissement deviennent plus blasés et sanguinaires, la nécessité d’un stade dédié aux combats de gladiateurs devient évidente : le Colisée. Ce stade colossal accueille des combats de gladiateurs et d’animaux d’une ampleur gigantesque, avec un vaste réseau souterrain abritant une économie florissante de paris. Sous les gradins, des milliers de personnes travaillent et vivent, parmi lesquelles nombre périront pour les jeux. Inspiré par le livre éponyme de Daniel P. Mannix.

NOTRE CRITIQUE

Anthony Hopkins dans le rôle de l’empereur romain Vespasien. Impossible de rater ça. Quoi ? Il n’a que vingt minutes à l’écran ? Oui, il va bien falloir trouver d’autres arguments pour défendre la nouvelle série de Roland Emmerich : Those About To Die. Pourtant, elle profite de l’aura de Ridley Scott qui plane depuis l’annonce de Gladiator 2. Mais avec cette nouvelle série, Prime Vidéo décide d’explorer cet empire romain par la voie des jeux et des paris. La ville est contrôlée par ceux qui détiennent les paris, quand le divertissement est un moyen efficace de contenir les soulèvements du peuple. Tout un art romain. L’ancêtre de Winamax, Tenax, l’a bien compris. On suit ce bookmaker aguerri qui tente par tous les moyens de se faire une place et de se rapprocher du pouvoir. En cela, Those About to Die a de quoi intéresser. Moins de violence gratuite que ses prédécesseurs, la série mise davantage sur les manigances et les enjeux pécuniaires des courses de chars organisées. Bien dommage que la série ne traite pas exclusivement de cela, car dès qu’elle veut apporter un peu d’action, un peu de combat, elle échoue tristement. Pas assez sûre d’elle pour éviter cet écueil, elle se force à proposer des duels de gladiateurs pas très impressionnants ou des combats de rue dignes d’un téléfilm. La faute revient aussi à un nombre de personnages trop élevé, chacun ayant sa petite histoire. C’est souvent inégal, ce qui affaiblit l’ensemble.

© Those About To Die

Il y a pire, comme par exemple la manière de mettre en scène. Dès les premières minutes, on traverse cette photographie bleutée où tout semble se passer dans une nuit artificielle d’un studio du pauvre. Les plans d’envergure censés nous montrer l’immensité de la cité ne font que ridiculiser davantage le tout. Rome n’a jamais été aussi artificiel et aussi peu explorée. Les décors sont réduits au strict minimum et la foule rappelle parfois les supporters fictifs dans FIFA 17. À croire que la ville est minuscule. Those About To Die ne retranscrit en tout cas jamais l’envergure titanesque du centre névralgique de cet empire. Un petit Rome, pour finalement une petite série. Cette saison se rattrape avec quelques personnages intéressants et des développements de relation qui se laissent suivre. Souvent à travers les duos, où les interactions sont basées sur de petits mensonges et des intérêts partagés, ou encore avec le duel fratricide pour le pouvoir suite à la mort de Vespasien. La lutte est mieux explorée à travers ces confrontations entre personnages, mais tout cela est affaibli par des antagonistes artificiels et inutiles, comme lorsque l’on introduit le passé obscur de Tenax. En définitive, cette première saison de Those About To Die possède quelques ambitions, mais elles sont bridées par des contraintes de production ou un cahier des charges qui impose une vision plus mainstream. Tous les chemins mènent à Rome, mais tous les chemins ne sont pas toujours bons à emprunter..

À retrouver sur Prime Vidéo Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

Rome n’a jamais été aussi petit. Si la série explore bien l’expression « du pain et des jeux », elle perd aussi toute crédibilité avec son aspect technique. C’est très moche, même pour du Prime Vidéo

2,5

Note : 2.5 sur 5.


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