GOLO ET RITCHIE : partent en échappée

SYNOPSIS

Golo et Ritchie ont grandi ensemble dans le quartier de la Grande Borne à Grigny, où ils ont développé une amitié hors du commun. Ritchie, qui est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme, est traité par Golo avec la même affection et considération que n’importe quel autre ami.

Lorsque Ritchie est exclu de son centre éducatif, Golo lui propose un défi : quitter leur quotidien de la cité et traverser la France à vélo. Une aventure humaine empreinte de sensibilité pour ces deux amis exceptionnels. Golo et Ritchie est un film français co-réalisé par Martin Fougerol et Ahmed Hamidi sorti en 2024.

NOTRE CRITIQUE

On ne sait pas trop comment qualifier ce film. Est-ce un pur documentaire ? Une fiction autour de deux influenceurs ? Peut-être un peu de tout ça. Ce qui est sûr, c’est que Golo & Ritchie réalisé par Ahmed Hamidi et Martin Fougerol est un ovni parmi la sélection de cet été. Loin des productions clichées et mal intentionnées sur la vie (ennuyeuse) d’influenceurs, ce long-métrage est une véritable ode à l’amitié, à l’acceptation, à la tolérance et surtout à l’amour. D’abord, par sa plongée dans le quartier de La Grande Borgne (oui, bite sur l’épaule, comme on dit là-bas), où l’on découvre l’engagement de Golo auprès des personnes handicapés. Personnage atypique au passé carcéral, Golo s’efface rapidement devant l’insouciance et la spontanéité de Ritchie, son fidèle acolyte. Et très vite, le film propose une douce bromance comme on en voit rarement au cinéma. Contrairement à d’autres documentaires qui pourraient être téléguidés avec des « fakes personnalités« , ici, on ressent tout de suite une complicité de très longue date. Si vous cherchez quelque chose de sincère, vous le trouverez ici. Pas de cinéma, pas d’opportunisme pour faire du like, le duo dinfluenceurs partage son quotidien comme il l’est, sans artifices. Une authenticité sublimée par Ritchie, qui, derrière son personnage parfois excentrique, prend un malin plaisir à nous faire rire.

Puis, le film nous embarque dans un road-movie à l’allure de Tadej Pogačar. À coup de pédales, on traverse la France avec ce duo auquel on s’est déjà attaché (si ce n’était pas déjà le cas grâce à leurs vidéos sur les réseaux sociaux). Loin des clichés banlieue versus province, Golo et Ritchie redécouvrent le monde avec un profond sentiment de liberté qui s’échappe de chaque plan. Une vraie bouffée d’air frais, qui met en lumière ce constat simple de la marginalisation des banlieues en France, mais surtout celle des personnes handicapées. Ici, ce n’est jamais le cas. Tout le film repose sur une sincérité à l’écran qui n’oublie pas non plus de bien mettre en scène. Les cinéastes ne se contentent pas de suivre passivement les deux protagonistes. Au contraire, ils osent et proposent des jolies plans en vélo qui pourraient faire rougir d’autres road-movies plus renommés. On ressent surtout le contraste entre les premières minutes en banlieue parisienne, où l’architecture semble oppressante, à une sensation d’espace infini lors des balades à vélo et les visites de petits patelins. Ce n’est pas tant l’humour qui démarque ce film. Parfois, les blagues ne sont là que pour donner du rythme, et ceux qui s’attendent à une grosse comédie se rendront vite compte que ce n’est pas le cas. Golo &Ritchie, c’est plutôt l’histoire de deux amis éternels qui peinent à se dire : je t’aime. Et malgré quelques longueurs et répétitions, on passe un très bon moment devant, une bonne surprise que l’on n’attendait pas. Il pourrait peut-être souffrir, avec le temps, d’un manque de structure scénaristique, c’est libre comme l’air, un peu désordonné, mais c’est aussi ce qu’on aime au cinéma.

EN DEUX MOTS

3,5

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