SYNOPSIS
Ce soir-là, Mady, étudiant le jour et serrurier la nuit, voit son destin basculer lorsqu’il ouvre par erreur une porte fatale et se retrouve mêlé malgré lui à une affaire de grand banditisme. Dans une ville en effervescence, il n’a que quelques heures pour s’en sortir et retrouver Claire, celle qui a trahi sa confiance. Le temps presse…
La Nuit se Traîne est un thriller d’action belgo-français, coécrit et réalisé par Michiel Blanchart, sorti en 2024. Le film est dévoilé en avant-première mondiale lors du Festival International du Film de Biarritz – Nouvelles Vagues 2024, où il remporte le prix du public.
NOTRE CRITIQUE
Le long-métrage du cinéaste Michiel Blanchart démontre une nouvelle fois que le cinéma de genre européen en a encore sous le capot. Entre Collatéral de Michael Mann et Burn out de Yann Gozlan, le réalisateur belge s’immerge dans le monde de la nuit pour une poursuite effrénée en plein cœur de Bruxelles. Prendre son ticket pour La Nuit Se Traîne, c’est se laisser emporter par un rythme sans temps mort, aux péripéties s’accumulant sans relâche pour nous offrir des séquences de courses-poursuites d’une redoutable efficacité. Un roller coaster infernal n’hésitant pas à monter en crescendo dans sa violence et sa gestion de la tension pour tout relâcher d’une traite dans des moments d’action d’une pure violence, et toujours parfaitement filmés. La caméra de Michiel Blanchart est généreuse. Parfois, un peu trop. En résulte, quelques moments de réalisation un peu m’as-tu-vu, et un peu trop chiadés. Pourtant, c’est techniquement irréprochable. De sa colorimétrie jaunâtre, en passant par son petit coté underground, le film sait comment capter la rétine de son spectateur. Et il le fait via des petits plans-séquences efficaces et des jeux de points de vue intelligents.
Cette course-poursuite inarrêtable est en grande partie portée par les épaules de l’interprète principal : Jonathan Feltre, découvert dans Les Rascals. Il livre ici une parfaite performance et s’agrippe à son personnage de la plus brillante des manières. Ce gentil serrurier bénéficie d’un arc narratif, particulièrement intéressant. Faisant logiquement penser à celui de Jamie Foxx dans Collatéral, dont La Nuit Se Traine s’est sans aucun doute très inspiré. Notamment quand on découvre la dégaine des protagonistes ayant les mêmes attributs que le personnage de Tom Cruise dans celui-ci. Romain Duris est génialissime en chef de gang. Le pari était forcément risqué et pourtant, il est tenu haut la main. Certainement pas le genre de gars avec qui tu as envie de passer la soirée. À moins que tu ne sois son ami. Une chasse à l’homme est alors lancée dans ce Bruxelles sous tension. En plus de son pitch, Michiel Blanchart se permet d’ajouter un fond de manifestation anti-racistes. Nous renvoyant à ce qui s’est fait de mieux dans le genre ces dernières années. On pense bien entendu à Vermines de Sebastien Vanicek, qui a l’honneur de travailler avec Sam Raimi sur le prochain Evil Dead. C’est également le cas pour Michiel Blanchart, qui s’est fait recruter par le cinéaste. Bref, intelligent, survitaminé, violent et innarêtable, La Nuit Se Traîne est le film qui marquera la fin de l’été 2024.
EN DEUX MOTS
Le rythme est effréné, la spirale est infernale. Le cinéaste Michiel Blanchart fait de Bruxelles son terrain de jeu et propose une chasse à l’homme nerveuse, et diablement efficace portée par des personnages à fleur de peau. Le roller coaster qui mettra tout le monde d’accord.
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