CRITIQUE | SERIE

EMILY IN PARIS S4 : la baguette est trop cuite

Critique | Quatrième saison pour la plus américaine des personnages de Netflix dans la ville française la plus romantique. Plus de romances que de croissants à l'horizon, mais la série Emily in Paris, produit phare de ces dernières années sur la plateforme, commence-t-elle à s'essouffler ?

SYNOPSIS


Après un mariage désastreux et une vidéo devenue virale, Emily s’efforce de remettre de l’ordre dans sa vie sentimentale et professionnelle avant le tournoi de Roland-Garros. Gabriel, d’abord préoccupé, entre dans une vive colère lorsque Emily lui confie un secret lourd de conséquences. Pendant ce temps, Mindy fait une découverte bouleversante au sein de JVMA.

© Emily in Paris – Saison 4

Emily in Paris est une série télévisée américaine créée par Darren Star, diffusée mondialement sur Netflix depuis le 2 octobre 2020, y compris dans les pays francophones.

NOTRE CRITIQUE

Quatrième saison et déjà renouvelée pour une sixième par Netflix. La série Emily in Paris poursuit son petit bout de chemin, mais certainement pas avec le même engouement qu’en 2020. Pour cette nouvelle saison, découpée en deux parties comme aime le faire la plateforme de streaming américaine, on suit encore les péripéties amoureuses d’Emily et de son charmant voisin du dessous. Mais au fil du temps et des épisodes, la série perd de sa fraîcheur et de sa coquetterie. Fini les décors exceptionnels de Paris, Emily a déjà parcouru tous les plus beaux recoins de la capitale en évitant soigneusement la colline du crack, la gare routière de Bercy ou l’avenue Barbes. Que reste-t-il alors ? Une gigantesque toile de fond pour les placements de produits qui sont de plus en plus flagrants. On en prend plein la gueule surtout au début de chaque saison, là où les dialogues creux sont nombreux, où les intrigues sont inexistantes et où le taux de visionnage est le plus important pour Netflix. Un véritable business model bien rodé, où l’on semble oublier l’essentiel : ce qui se passe réellement devant la caméra. Là où la première saison avait su capturer l’essence des anciennes sitcoms et romcoms, avec un personnage naïf mais attachant, qui contrastait joyeusement avec la complexité d’une ville cosmopolite, ce charme s’est peu à peu dissipé au fil des saisons.

© Emily in Paris – Saison 4

On aimait arpenter les rues de Paris plastifiées pour l’occasion. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, car les histoires d’amour bidons ont désormais imprégné toute l’essence du parfum Emily in Paris. Ça fait presque cinquante fois qu’elle se rabiboche avec Gabriel, et ça n’a plus le même effet. Pire, ça devient carrément antifeministe. Oubliez l’image d’une femme forte qui s’émancipe loin de son pays natal. Emily incarne de plus en plus le cliché de la jeune femme prête à tout pardonner, qui ne cesse de se placer au cœur des problèmes créés par les membres toxiques de son entourage.. Démarche intéressante des créateurs de la série si cela était une critique, mais ce n’est clairement plus le cas. Pourtant, certains sujets auraient mérité d’être développés, comme la question des agressions sur le lieu de travail, pas assez explorée dans les épisodes de la première partie. Mais ces thèmes sont rapidement relégués au second plan, jugés trop glauques pour Netflix qui peine déjà à parler de sexe dans cette série rose bonbon. C’est finalement ce qu’on retient de cette nouvelle saison : tout n’est pas rose dans nos quotidiens et cela ne peut pas toujours coller avec la vision naïve du personnage principal. Emily ne peut plus détourner le regard quand le problème est littéralement posé sur son bureau. Heureusement, la série reste esthétiquement séduisante, en tout cas concernant les tenues toujours aussi travaillées et une musique 100% made in France. Et quand on pense que Brigitte Macron a mis une tempête en termes d’acting à pas mal de membres du casting..

À retrouver sur Netflix Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

Emily se retrouve seule face à ses romances qui gravitent autour d’elle, comme magnétisées par son aura américaine (lol). L’enfermement de Lily Collins dans un personnage de plus en plus caricatural, qui perd en capital sympathie par sa naïveté excessive face à des situations qui ne sont plus aussi légères.

1,5

Note : 1.5 sur 5.


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