CRITIQUE | FILM

MOTHER LAND : retour d’Alexandre Aja décevant

Critique | Les salles de cinéma ont manqué à Alexandre Aja, qui s’est installé aux US pour servir Hollywood. Ce cinéaste, papa de 'Haute Tension', de l'excellent remake 'La Colline a des Yeux' et de la petite pépite de série B 'Crawl', signe son grand retour après un détour éclair, et plus que discutable, sur Netflix avec 'Oxygène'.

SYNOPSIS

Une mère et ses fils jumeaux sont tourmentés depuis des années par un esprit maléfique. Mais lorsque l’un des garçons remet en question l’existence de ce Mal, le lien sacré qui unit la famille se brise. Dès lors, tous trois se retrouvent plongés dans une lutte périlleuse pour leur survie.

© Mother Land

Mother Land est un film américain réalisé par Alexandre Aja, sorti en 2024. Ce thriller psychologique et familial, présenté sous forme de conte, explore un Mal qui prend racine à la fois dans les troubles psychologiques et psychiatriques de la mère, ainsi que dans des phénomènes surnaturels.

NOTRE CRITIQUE

Alexandre Aja débarque au cinéma avec Mother Land, nouvelle série B menée par Halle Berry aux allures shyamalanesque au possible. Au programme : du mystère, du mystère et encore du mystère, nous ramenant une fois de plus dans le genre du film à twist. Alors ? Retour tonitruant ou échec industriel. Une fois n’est pas coutume chez Watchbuddy, nous pensons à la deuxième option. Plus le Mother Land avance, plus on comprend pourquoi la promotion du film a été si discrète. Le nouveau long-métrage du réalisateur français, qui ressemble davantage à un film de commande, nous interroge sur le traumatisme intergénérationnel d’une bien curieuse manière. Mother Land est chapitré. À notre plus grand malheur. Et il est bien difficile de comprendre pourquoi, car ce découpage en trois actes n’apporte strictement rien, ni à l’intrigue, ni aux personnages. Le film tombe dans le fameux piège du rythme en dents de scie et n’arrive pas à égaliser la cadence de ses trois différentes parties qui se succèdent sans réelle compréhension. Comme s’il fallait un titrage pour essayer de sauver les meubles quand il faut parler de la narration du film. Difficile de ne pas y voir une forme de fainéantise, comme si cette voix-off était un pansement désespéré pour sauver la trame narrative bancale.

© Mother Land

La caméra d‘Alexandre Aja peine à exprimer clairement son point de vue ou ses intentions avec cette nouvelle production horrifique. Le résultat est un film où tout est bien trop sur expliqué et balisé, empêchant le spectateur de se perdre dans cette immense forêt aux côtés des personnages pas si intéressants que cela, même si bien interprétés. On pense bien sûr à Halle Berry, plutôt convaincante en maman surprotectrice. Pour le reste, on voit plus ou moins tout venir. Quant à l’intrigue, elle reste prévisible, avec des rebondissements qui manquent de panache et peinent à surprendre. En dehors d’une seule séquence marquante, le film plonge dans une sombre monotonie. Mother Land n’a que ses vilains jumpscares pour faire peur. Alexandra Aja, pourtant maître du slasher et du survival, peine à instaurer une véritable ambiance oppressante. Préférant se réfugier dans une multitude de screamers visuels et sonores un peu trop présents à notre goût. On en demande plus au cinéaste de Haute Tension, qui n’en est plus à son coup d’essai dans le genre. Ce nouveau thriller est finalement rien qu’un long fleuve tranquille, manquant sévèrement de tranchant et d’évolution pour nos trois protagonistes, malgré des thématiques fortes et surtout riche en potentiel horrifique. S’il y a bien un film qui lui ressemble cette année, c’est Les Guetteurs. Le film de la fille Shyamalan, qui, lui aussi, propose un concept alléchant, mais échoue quand il s’agit d’exploiter son potentiel comme il se doit. La différence, c’est qu’Alexandre Aja est déjà solidement établi dans le cinéma d’épouvante. Donc au final, Mother Land est une belle déception.

EN DEUX MOTS

Retour en salles décevant pour Alexandre Aja. Le réalisateur maître du cinéma survivaliste et du slasher nous livre un projet d’une décevante monotonie. Manquant de fulgurances et de rebondissements pour pouvoir nous embarquer pleinement dans son univers pourtant prometteur.

2

Note : 2 sur 5.


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