SYNOPSIS
L’incroyable parcours de Lee Miller, ancienne mannequin pour Vogue et muse de Man Ray, devenue l’une des premières femmes à photographier la guerre. Engagée sur le front, déterminée à documenter les atrocités de la Seconde Guerre mondiale, elle a transformé la perception du monde grâce à son courage et son rejet des conventions.

Lee Miller (Lee) est un film biographique britannique réalisé par Ellen Kuras et sorti en 2024, qui retrace la vie de la photographe Elizabeth « Lee » Miller. Le film est présenté en avant-première mondiale lors du Festival international du film de Toronto en 2023, mais sa sortie internationale n’a lieu qu’un an plus tard.

NOTRE CRITIQUE
Lee Miller, ça ne vous dit rien ? Normal, c’est une femme, et on a tendance à invisibiliser leur travail depuis un petit bout de temps. Pourtant, elle est l’une des plus impressionnantes reporters de guerre de l’histoire. Ce nouveau film d’Ellen Kuras est une véritable lettre d’amour et de reconnaissance envoyée à cette figure marquante de Vogue dans les années 1940. Quand on pense au parcours de Lee Miller et à la tonne d’histoires qu’elle a capturées à travers son objectif, on se dit qu’un seul film pour retracer sa vie semble presque insuffisant. Pourtant, ce projet tombe parfois dans l’excès de l’hommage, au point d’oublier le spectateur en chemin. La faute à une structure narrative qui manque souvent de clarté, à un rythme brouillon, et à une réalisation très timorée. En cherchant à trop bien faire, Ellen Kuras finit par rester dans des standards un peu trop conventionnels, ce qui appauvrit par ricochet l’aspect visuel du film. Bien heureusement, elle a réussi à dénicher Kate Winslet dans le rôle principal. Sans elle, le film aurait une saveur encore plus fade. Car l’actrice s’investit à 200% dans cette aventure complexe et tortueuse, donnant toute sa profondeur au personnage. Pas sûr en revanche que le reste du casting possède la même artillerie de talent.. On ne pourra pas s’empêcher de grimacer devant la prestation de Marion Cotillard dans la seconde moitié du film, mais bon…

Autrement, Kate Winslet insuffle au personnage tout un tas d’attributs qui force le respect sur tous les points. Rare exemple dans les films de guerre avec des protagonistes féminins, où les femmes sont souvent réduites à leur empathie et à leur sensibilité. Ici, c’est presque tout l’inverse et ça fait du bien. Dans Lee Miller, c’est bien David Schwerman, interprété par Andy Samberg, qui fond en larmes sur l’épaule de Lee et pas le contraire. Une vraie direction féministe et moderne qui ne se contente pas de placer une femme au cœur du récit, mais qui lui définit un périmètre bien plus large et nuancé. Alors oui, sur le papier, c’est tout beau et on s’attend à un grand film, mais c’était sans compter ses grosses carences narratives. Certaines scènes ne sont pas assez claires, d’autres un peu trop, parfois c’est brouillon, parfois c’est simplet.. Lee Miller peine à trouver le bon équilibre pour transmettre ses messages, ce qui peut parfois faire décrocher le spectateur. Malgré cela, les épreuves que traverse le personnage principal, déterminé à raconter coûte que coûte les histoires qu’elle capture, créent un parfait fil conducteur invisible pour cette histoire, celle de Lee Miller. Ça manque juste d’un peu d’audace dans le savoir-faire, surtout quand on a un si grand sujet à traiter et une si grande actrice à ses côtés..
EN DEUX MOTS
Lee Miller est plein de bonnes intentions, avec surtout une vraie ambition de redéfinir le rôle féminin au cinéma. Dommage que les carences techniques et l’envie de trop bien faire entachent la photo-finish.
2,5
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