SYNOPSIS
Après avoir échappé au massacre d’Halloween orchestré par Art le Clown, Sienna et son frère tentent de reconstruire leur vie. À l’approche des fêtes de fin d’année, ils s’efforcent d’oublier les horreurs du passé. Pourtant, alors qu’ils pensent être en sécurité, Art réapparaît, déterminé à faire de Noël un véritable cauchemar.

Terrifier 3 est un film d’horreur de Noël américain, écrit et réalisé par Damien Leone, sorti en 2024. Suite directe de Terrifier 2 (2022), il marque la quatrième apparition du personnage d’Art le Clown dans un long-métrage.

NOTRE CRITIQUE
Le succès est grandissant. Parti de rien, Art le clown s’impose désormais à la deuxième place du box-office français, juste derrière Le Robot Sauvage, la dernière création des studios DreamWorks, surpassant sans aucune difficulté les chiffres catastrophiques de la deuxième semaine de Joker : Folie à deux.
Un succès que l’on doit très certainement au tapage médiatique entourant l’interdiction du film aux moins de 18 ans, une première depuis la sortie du troisième volet de la saga Saw en 2018. D’abord, une angoisse pour les distributeurs ESC et Shadowz qui ne s’attendaient certainement pas à une telle classification. Ensuite, certaines salles se sont désistées. On voyait donc se dessiner un destin compliqué pour le troisième carnage de Damien Leone. Mais la suite, on la connaît : le film a surpris absolument tout le monde. L’occasion de rappeler que tout comme 2023, l’année 2024 est imprévisible concernant les succès et les échecs des longs-métrages. Terrifier 3 a déjà rentabilisé ses deux minuscules millions de dollars de budget, donnant une énorme tarte au film de Todd Philips, qui peine à payer son gigantesque et démesuré 200 millions de dépenses. Et il faut dire que Damien Leone mérite amplement ce succès fulgurant. Art est littéralement en train de se créer une place de choix parmi les plus célèbres boogey-men de l’histoire du genre, et son esprit grand-guignolesque et outrancier ne fait que croître au fil des longs-métrages. Et même si la classification aux moins de dix-huit ans est discutable, étant donné que le taux d’hémoglobine et de saleté est égal à son prédécesseur, on ne va pas bouder notre plaisir face au massacre barré et gratuit que nous a concocté le cinéaste.

Il faut dire que ceux qui s’occupent des interdictions de films ont bien pété les plombs ces temps-ci. Entre Smile 2 et son interdiction aux moins de seize ans, et maintenant Terrifier 3, on se demande ce que le CNC a bien pu fumer pour en arriver là. Oui, on sait que le budget de deux millions a principalement servi à inonder l’écran de litres d’hémoglobine, et que Damien Leone pousse le bouchon bien loin des mises à mort aussi barrées que perturbantes, offrant à son public un spectacle pervers qu’ils souhaitent secrètement. Le tout en restant décalé comme le veut le personnage principal et ses mimiques ridiculement sorties d’un vieux Chaplin des années 30. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que l’on se coltine deux psychopathes. Plus on est de fous, plus on rit, comme on dit (encore une petite référence à Folie à Deux et son ratage complet). Art est cette fois-ci accompagné d’un personnage féminin immonde et au maquillage dégoutant, rendant le travail des effets visuels encore plus impactant. Renforçant aussi le coté carton-pâte des seconds volets, qui renvoient par exemple aux Evil Dead de Sam Raimi et d’autres classiques du genre. L’hommage est encore plus présent dans la mise en scène et la photographie où le grain vient apporter sa touche cinématographique. En plus d’être gore, crade, gratuit et outrancier, Damien Leone ne cache jamais sa volonté de faire du cinéma. Du vrai. La recherche esthétique crève les yeux et les petites guirlandes lumineuses de Noël viennent donner du corps aux partis pris visuels.
Art est iconisé de nombreuses fois et prend souvent trop de place si l’on compare aux autres personnages un peu transparents. La protagoniste féminine du deuxième film a pris un sacré coup de vieux et s’emmêle les pinceaux quand il s’agit de respecter la continuité des deux précédents volets. Le reste du casting est relégué au second plan et ne brille jamais devant la caméra. Pourtant, le film est bien assez long pour pouvoir les mettre un peu plus en valeur. Le film collectionne aussi plusieurs ventres mous dans son récit, rendant le tout parfois ennuyant et pas franchement intéressant pour ce qu’il a à raconter. Tout ne peut pas être parfait avec Art le clown.
EN DEUX MOTS
Même si l’on ne comprend pas vraiment pourquoi le film est interdit au moins de 18 ans, force est de constater qu’Art le clown n’a pas perdu la main. L’aspect outrancier et grand-guignolesque de ce renouveau du Boogey Man fait mouche une fois de plus, dans un film à l’esthétique recherchée.
3,5
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