SYNOPSIS
Fils de réfugiés, de petite taille, issu d’un milieu modeste et doté d’une voix voilée, on disait qu’il n’avait aucun atout pour réussir. Pourtant, grâce à un travail acharné, une persévérance sans faille et une volonté extraordinaire, Charles Aznavour est devenu une icône de la chanson et un symbole de la culture française.

Avec près de 1 200 titres interprétés à travers le monde et en de multiples langues, il a inspiré des générations entières. Plongez dans l’itinéraire exceptionnel et intemporel de Monsieur Aznavour. Un biopic français réalisé par Mehdi Idir (La vie scolaire, Patients) et Grands Corps Malade, sorti en 2024. Le film biographique retrace les étapes les plus importantes de la vie de Charles Aznavour dès 1950.

NOTRE CRITIQUE
Validé par Charles Aznavour de son vivant, le duo formé par Mehdi Idir et Grand Corps Malade à la tête du long-métrage Monsieur Aznavour s’est lancé dans un grand défi d’écriture, chapitré par des titres de la vie de l’artiste. Au cœur de ce projet, se trouve Tahar Rahim, métamorphosé pour incarner Charles avec brio. Mais son talent ne s’arrête pas là, car il relève pleinement le défi en proposant des interprétations originales des titres d’Aznavour, reproduisant avec précision l’essence sonore du chanteur. Bien que le scénario suive une chronologie logique et préétablie, cela n’empêche pas de plonger aux côtés de la remarquable performance de l’acteur français. E même si la vie de Charles Aznavour nous est familière, ce projet offre un regard neuf sur sa success story, mettant en lumière sa collaboration avec son meilleur ami Pierre Roche, ses sources d’inspiration, et sa relation profonde avec Edith Piaf. Le récit met l’accent sur l’homme derrière l’artiste, plutôt que de se contenter d’énumérer ses triomphes et échecs musicaux. Comment l’auteur de La Bohème a-t-il été pris dans une véritable obsession pour la musique ? Pendant deux heures et quinze minutes, le film adopte une approche intime, dévoilant l’égoïsme, le perfectionnisme et la rigueur d’Aznavour tout en soulignant les nombreux sacrifices qui l’ont accompagné.

Pour couronner le tout, c’est la mise en scène qui équilibre la facilité narrative que l’on retrouve tout du long du film. Le choix de ralentis et de traveling circulaires viennent agrémenter l’immersion du spectateur dans l’espace scénique, ce qui renforce la prestation de Tahar Rahim. Une performance respectueuse, puissante et captivante que l’on ressent davantage durant les séquences musicales de concert. N’oublions pas de mentionner le duo Tahar Rahim et Bastien Bouillon, qui fonctionne justement, là où Marie-Julie Baup, vociférante, en fait un peu trop. Du côté musical, chaque utilisation des chansons d’Aznavour est soigneusement pensée pour faire avancer le scénario, plutôt que d’être simplement placée au montage. Lorsqu’on s’intéresse de plus près au contexte de conception de la partie sonore, notons que chaque morceau a été enregistré avec Charles lui-même dans les coulisses de ces concerts au Palais des congrès dans ses derniers moments sur scène. Reste maintenant à savoir si le biopic retrace entièrement la vie d’une légende musicale dans sa vraisemblance, ou s’il exclut les zones d’ombres de la vie d’Aznavour. C’est un film hommage, un spectacle immersif et une représentation colorée à destination des jeunes générations plutôt qu’aux fans inconditionnels de cette légende.
EN DEUX MOTS
Monsieur Aznavour respecte un peu trop les codes classiques du biopic, mais il parvient cependant à nous emporter dans un hommage poignant. Tahar Rahim est l’ingrédient essentiel de cette œuvre, et on n’aurait pas pu espérer une meilleure interprétation. Le film est à la fois beau et soigneusement orchestré par deux âmes créatives.
3,5
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