CRITIQUE | FILM FESTIVAL DE CANNES

FLOW : la plus belle des fins du monde

Critique | 2024 sera une belle année pour l'animation au cinéma. En grande partie grâce au cinéaste Gints Zilbalodis qui nous offre avec Flow une véritable pépite. Ce film envoûtant déploie une poésie visuelle saisissante, mêlant la grâce animale à la beauté des paysages. Un immanquable de cette fin d'année a priori.

SYNOPSIS


Dans un monde déserté par l’humanité, un chat tente de survivre à une montée des eaux sans fin. Alors que son abri est englouti, il trouve refuge sur un voilier, en compagnie de nouveaux compagnons inattendus : un labrador trop enthousiaste, un capybara indolent, un lémurien chapardeur et un serpentaire blessé.

© Flow

Solitaire de nature, le chat découvre que s’entendre avec ce drôle d’équipage sera un défi plus redoutable encore que sa peur de l’eau. Ensemble, ils devront s’unir et surmonter leurs différences pour affronter ce nouveau monde et espérer survivre.

NOTRE CRITIQUE

Vous pouvez d’ores et déjà oublier Le Robot Sauvage, le meilleur film d’animation de l’année, c’est bien Flow. Présenté dans la catégorie Un Certain Regard au Festival de Cannes, le long-métrage Letto-franco-belge de Gints Zilbalodis débarque en salle ce 30 octobre. Et vous n’êtes pas prêt pour le spectacle que vous vous apprêtez de voir. Flow est une véritable fable écologique aussi grave que légère, emmené par des personnages tous aussi attachants les uns que les autres, malgré leurs différences. Ce film explore la cohabitation improbable de plusieurs espèces animales face à une montée des eaux inexorable, dans un univers post-apocalyptique visuellement à tomber par terre. L’œuvre dégage une sensation de solitude, mêlée à une mélancolie d’une beauté rare, incarnée par le personnage central : un chat. Le félin, sublimé par l’animation, est filmé sous tous les angles dans ce qui apparaît comme une véritable déclaration d’amour à ces compagnons de vie si présents dans notre quotidien. Aucun autre animal que le chat, symbole d’indépendance et de mystère, n’aurait pu procurer une émotion aussi intense. Le résultat ? Un rite initiatique d’une bouleversante tendresse où l’animal évoluera d’une curieuse manière.

© Flow

Flow est enrobé d’une somptueuse animation où règne des couleurs et des plans-séquences à perte de vue. Comme si Alejandro González Iñárritu ou Alfonso Cuarón s’étaient convertis au cinéma jeune public. Que c’est beau, que c’est grandiose. Jamais une apocalypse n’a été aussi belle à regarder. D’ailleurs ici, aucune trace de l’être humain, le règne est animal, et on se dit que la terre se porterait sans aucun doute bien mieux sans nous. Flow questionne d’ailleurs sur cet aspect écologique et sur la place de l’être vivant sur la planète. Le tout sans jamais prononcer un seul mot, mais il arrive toujours à se faire comprendre. Le long-métrage de Gints Zilbalodis s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes. La puissance de ce film réside dans le silence et dans l’interprétation. Une démonstration brillante de la portée du cinéma d’animation, et un moment d’éducation à l’image nécessaire. La jolie claque de cette fin de mois et probablement l’un des meilleurs films de l’année. Le cinéma d’animation prouve une fois de plus qu’il a de très beaux jours devant lui. Courez en salles pour vivre l’expérience démente qu’est Flow.

EN DEUX MOTS

Oubliez ‘Le Robot Sauvage’, le meilleur film d’animation, c’est bien celui-ci. Véritable fable écologique, Flow est un rite initiatique somptueux à l’animation bluffante. Un film sensoriel touchant pour tous les publics, une véritable démonstration de force pour le cinéma d’animation. Magique tout simplement. On en aurait voulu une heure de plus.

4,5

Note : 4.5 sur 5.


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