ARCANE S2 : un bijou pour (conclure) 2024

SYNOPSIS

La suite des aventures des deux sœurs rivales, Jinx et Vi, au cœur du monde de Runeterra, où la guerre entre Piltover et Zaun atteint son apogée. Après une tragédie dévastatrice à Piltover, Vi et Caitlyn sont déterminées à riposter et à réparer les torts causés, notamment par les actions de Jinx. De son côté, The Loose Cannon demeure dans l’ombre, préparant de nouvelles surprises qui pourraient bien bouleverser l’équilibre fragile entre les deux cités.

Arcane est une série télévisée d’animation américano-française dont le scénario prend place dans l’univers du jeu vidéo League of Legends. Composée de deux saisons qui paraissent respectivement en 2021 et 2024, elle est produite par le développeur américain Riot Games en collaboration avec le studio d’animation français Fortiche Production et diffusée à l’international sur Netflix.

NOTRE CRITIQUE

Ne pas savoir par où commencer est le véritable défi quand on veut parler d’Arcane… et ce n’est pas pour le pire ! Au contraire, ce projet d’adaptation est sans aucun conteste un bijou mais on vous parle pas de plaqué or ici… On vous parle d’or pur.

Le studio Fortiche nous avait déjà époustouflés, pour ne pas dire retirer l’air de nos poumons, avec leur parfaite maîtrise de l’adaptation lors de la première saison d’Arcane. 4 Emmy Awards : c’est le nombre de prix remportés par la première partie de la série, un exploit qui laisse présager une nouvelle vague de succès lors des prochaines cérémonies. Mais tout le mérite revient à Fortiche, surtout quand on apprend que le design mêlant habilement 2D et 3D est réalisé aussi bien à la main qu’à l’ordinateur, l’un ne va pas sans l’autre. C’est avec brio qu’ils ont su maintenir leur cadence sur ses deux dernières années pour nous proposer une suite d’une richesse qu’on ne peut mesurer. Découpé en trois actes, le grand final des aventures de VI et Jinx, s’impose en trois temps : l’amertume vengeresse, le sacrifice et l’explosion. Les émotions s’entrelacent alors, presque écrasantes, et nous consument peu à peu. Pourtant, la narration, bien que portée par une forte volonté créative, succombe à un excès de densité. Ce problème ne réside pas dans le travail des showrunners, mais plutôt dans l’impossibilité d’une saison 3 et cette obsession de clôturer l’histoire après 18 épisodes, alors que quelques épisodes supplémentaires auraient été la recette parfaite. Cette frénésie narrative, d’une énergie presque débridée, divise l’intrigue en deux arcs distincts. D’un côté, nous naviguons entre le discours philosophal émérite de Viktor et sa quête de perfection, tout en poursuivant le sort politique de Piltover enraciné par des pairs. Entre métaphysique et humanité, ces thèmes se superposent et convergent vers une conclusion, certes perçue comme inéluctable, mais déconcertante.

La cerise sur le gâteau réside dans le choix de se décentrer des protagonistes dont l’accent a été plus qu’aigu, le face-à-face puissant Jinx/ Vi qui ne perd pas une miette de teneur. Il laisse place à des personnages secondaires saisissants : Mel et Ekko qui ont droit à leur séquence dédiée apportant un poids considérable à la conclusion de la saison. Similairement, le brillant duo de scientifiques Viktor et Jayce bénéficie d’une conclusion psychologique épique. Ce décentrement enrichit la construction du lore donnant une ampleur politique et sociale qui frôle parfois la dystopie, tout en intégrant les codes du cyberpunk et de la fantasy. Côté animation, impossible de trouver la moindre critique tant le résultat est une merveille visuelle. L’immersion est totale, non seulement grâce aux émotions et aux expressions minutieusement sculptées des personnages, mais aussi à la mise en scène qui s’illustre par des séquences magnifiées par les ralentis. Les introductions de chaque épisode, rappelant des clips musicaux, servent de tremplin parfait pour déployer les intrigues. Les poils se hérissent et nous ne demandons qu’à nous aussi intégrer cet univers à l’esthétique toujours aussi singulière qui fusionne harmonieusement le cyberpunk avec des éléments plus modernes et des néons éclatants. Le contraste entre les teintes sombres et l’utilisation de néons industriels sont une clé d’unicité qui démarque grandement notre visionnage d’une quelconque autre série. Le lore de League of Legends est tellement intéressant que l’on frôle l’envie de démarrer une partie nous-mêmes… Mais restons calmes, n’est-ce pas ?

Non ! parce que – QUELLE SURPRISE nous direz-vous, nous nous sommes dit avec – le comeback de Stromae pour le titre meilleure ennemie aux côtés de Pomme, nos français ont une côte bien méritée. Et croyez-nous, notre Wrapped Spotify n’affiche que Meilleure Ennemie. L’artiste Woodkid, signe une magnifique symphonie chantée To Ashes and Blood, qui rythme nos trajets en voiture, au travail ou pour aller en cours on vous promets. Vous l’aurez compris, on ne peut pas faire l’impasse sur cette soundtrack éclectique, alors on l’écoute en boucle. Arcane reste et restera l’une des plus belles merveilles de l’animation, et c’est avec grande fierté que l’on constate l’aboutissement aussi complet qu’élégant de ce projet américano-français. Nous ne pouvons que croiser les doigts pour que les spin-offs teasés arrivent rapidement sur nos écrans. En attendant, difficile de se consoler avec l’Artbook d’Arcane, malheureusement en rupture de stock presque partout !

À retrouver sur Netflix

EN DEUX MOTS

4,5

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