SYNOPSIS
Ceará, perle ensoleillée de la côte nord-est du Brésil, où le mercure flirte sans cesse avec les 30 degrés. Au cœur de cette région brûlante, là où les vagues de l’Atlantique se mêlent aux dunes, se dresse le Motel Destino, lieu mystérieux et envoûtant. Une oasis nocturne de secrets et de tentations, où chaque nuit devient le théâtre d’un jeu dangereux. Ici, sous la pénombre complice et loin des regards indiscrets, le désir s’embrase, le pouvoir s’affronte, et la violence guette dans l’ombre.

Mais un soir, une présence inattendue vient troubler cet équilibre précaire. L’arrivée d’Heraldo, un jeune homme aux yeux emplis de mystère, bouleverse les règles tacites de ce huis clos. Sa jeunesse et son énergie exacerbent les tensions, pendant que ce dernier tente de se cacher de quelques autres malfrats brésiliens..

NOTRE CRITIQUE
Sélectionné pour la compétition officielle du Festival de Cannes de 2024, le nouveau film de Karim Aïnouz débarque dans les salles très obscures le jour de Noël. Un cadeau bien puant à retrouver en dessous du sapin de cette année cinématographique. Une surprise découverte lors d’une séance de 22h, en plein milieu du Festival de cinéma. Pas meilleur horaire pour révéler ce film à l’ambiance poisseuse et underground, qui fait forcément penser à des œuvres oubliées du cinéma argentin. Résultat : un esprit « cursed » propre au film et qui nous a autant déstabilisé que réjouit. Un motel miteux qui sent la capote moisie, dont le jardin est recouvert de mauvaises herbes et habité par deux ânes qui ne cessent de se monter dessus. Oui, le décor est bien planté : c’est la jungle. Une jungle dirigée par un couple sordide, propriétaire de cet hôtel libertin crasseux où les couleurs sont toutes saturées. Cela donne un côté Vivarium à cet endroit perdu, renforçant une fois de plus l’esprit jungle et sauvage de son décor.

Et en son antre, un jeune personnage masculin perdu, en quête d’amour et de rédemption qui trouve refuge dans cet espace de rencontre plus que particulier. S’en suit une exploration des relations amoureuses à la fois captivante et d’une désarmante simplicité, loin des clichés de beauté idéalisée que Hollywood ressasse inlassablement. Ici, de belles histoires de cocus aux sous-entendus sexuels bien grossiers sous fond de musique techno et de barbeucs dansants bien gras. Motel Destino nous ramène dans un lieu où chacune des pièces semble souillée, et où l’ambiance devient électrique lorsque le proprio au gros slibard jaune réalise qu’il est en train de se faire cocufier sous son propre toit. Un ovni dans ce paysage cinématographique de fin d’année, et il passera sans aucun doute inaperçu. Ce qui lui donnera encore plus de charmes d’ailleurs.. On pourrait tout de même lui reprocher un démarrage lent, peinant à poser clairement ses enjeux et ses relations avant que l’intrigue ne prenne véritablement son envol.
EN DEUX MOTS
Un motel, du cul, un serpent, des ânes, des slips, une mitraillette, des saucisses, un cheval, des mafieux, et un peu d’amour. Bref, l’hommage à un genre que l’on croyait perdu.
3,5
Les avis des autres rédacteurs
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