SYNOPSIS
Un week-end entre trois couples d’amis dans une propriété isolée au bord d’un lac tourne au cauchemar lorsque Iris fait une découverte bouleversante : elle n’est autre qu’un robot sexuel conçu pour son compagnon. Et c’est là que les hostilités vont pouvoir débuter..

Companion est un thriller psychologique américain écrit et réalisé par Drew Hancock, prévu pour une sortie en 2025. Produit par Zach Cregger, Raphael Margules et J.D. Lifshitz, le film est distribué par Warner Bros. Pictures.

NOTRE CRITIQUE
Tout commence au rayon fruits et légumes. Un regard, quelques mots échangés et c’est le grand amour. Tout semble tellement si parfait qu’on sent venir l’entourloupe, et c’est bien le cas. Companion, réalisé et écrit par Drew Hancock est un bon petit film horrifique qui sait utiliser son concept pour développer un propos moderne de manière terriblement efficace -dans la veine des films de la belle époque A24. Idée ingénieuse traduite surtout durant sa première partie, jusqu’au sympathique plot twist qui surgit en milieu de récit. Une fois que l’on comprend le véritable enjeu de cette romance, Companion nous pousse à nous remettre en question automatiquement. Car oui, si vous n’avez pas vu venir le plot, c’est peut-être parce que vous êtes déjà conditionnés par toutes les situations qui défilent à l’écran depuis une heure : remarques déplacées, contrôle insidieux, femme objet.. Autant de dynamiques toxiques banalisées, et c’est là que Companion tape au bon endroit. Une sorte de Her inversé, où l’on glisse dans la peau de la machine pour délivrer un message profondément féministe, sans gros sabots. Companion ne s’arrête d’ailleurs pas aux relations homme-femme. Il interroge sur les rapports de domination et d’emprise dans tous les couples, voire dans toute relation humaine. C’est malin, efficace.. mais même avec seulement une heure et trente minutes de film, Companion finit par épuiser ses bonnes idées et passe en mode batterie faible..

Après l’instant révélation, ce nouveau long-métrage se transforme en thriller-survival qui, malheureusement, ne raconte pas autant sur son sujet. Le film dérive vers un registre davantage axé sur le divertissement et l’horreur, et par ricochet, beaucoup moins subtile. Les clins d’œil à la première partie se multiplient assez maladroitement –oui, la voiture Tesla va servir à quelque chose. Heureusement, la structure principale reste solide, et tout ce qui l’accompagne est toujours un pur plaisir coupable. La mise en scène, qui reprend sans prétention les codes du huis clos horrifique, fonctionne bien, et le réalisateur Drew Hancock y ajoute une touche de kitsch à travers ses costumes et ses personnages. L’actrice Sophie Thatcher monopolise l’attention du début à la fin, et ce n’est pas un bug de la matrice. Belle petite palette d’émotions en machine learning, comme si elle n’avait qu’à accentuer ou diminuer le dosage de chaque élément sur sa tablette. Pour le reste, c’est un peu fourre-tout, mais un mélange des genres pas si déplaisant. Même quand le cinéaste joue avec l’humour dans les flashbacks, on accepte et on profite. Dommage que Companion peine à vraiment conclure son récit. Entre des rebondissements un peu poussifs, comme s’il fallait rallonger le film, et une fin sans programmer de tension, il lui manque ce petit truc en plus pour en faire une totale réussite.
EN DEUX MOTS
Companion hacke le code source des relations piratées par le contrôle et l’emprise, offrant un cauchemar viral, même lorsqu’il faut se glisser dans la peau synthétique d’un robot. Un pré-Westworld plus proche de nous qu’on ne le pense, porté par l’hypnotisante Sophie Thatcher. Même ChatGPT valide.
3,5
Les avis des autres rédacteurs
Abonne toi au site !
Ils en parlent également : Dunnoz Movie, Kino Wombat ou Cinephile Critique



