SYNOPSIS
Dans la dernière semaine de sa vie, en septembre 1977, Maria Callas, l’une des plus grandes cantatrices du XXe siècle, affaiblie par la perte de sa voix et vivant recluse depuis plusieurs années dans son appartement parisien, replonge dans les souvenirs de sa carrière. Maria est un film international réalisé par Pablo Larraín et sorti en 2024. Cette fiction retrace la vie de la célèbre cantatrice grecque Maria Callas, en se focalisant sur ses dernières années dans les années 1970, alors qu’elle réside à Paris.


NOTRE CRITIQUE
Plan 1 ? Magnifique. Le reste des plans ? Magnifiques aussi. Presque impossible de rédiger une critique sur le travail de Pablo Larraín, tant l’imparfait n’existe pas dans son univers cinématographique. Comme le dit si bien Maria Callas dans le film : « C’est moi qui l’ai fait, donc c’est parfait. » Une sorte de paraphrase subtile du réalisateur, sans prétention, parce qu’il livre un film aussi majestueux que déchirant. C’est d’abord par la beauté extérieure que le cinéaste réussit à nous séduire. Ses longs travellings, gracieux, glissent lentement dans un appartement immense et plein d’ornements. Maria nous intègre dans des tableaux en mouvement, notamment dans les scènes d’intérieur où chaque décor semble presque irréel tellement c’est beau. Lorsqu’il choisit d’arpenter les rues de Paris, la magie opère à nouveau, mais avec une autre saveur. Ambiance rétro dingue, teintée de tons pastels assumés. Les rues de la capitale n’ont jamais eu une cette couleur, tout est plus éclatant que le grisâtre de cet hiver 2025, forcément. Dans ce cocon visuel d’une grande perfection, Pablo Larraín déploie son récit, un écrin impeccable qui se marie à merveille avec une narration tout aussi raffinée, et puissante.

Vraiment, la note risque de monter au fil des mois, tant Maria fait cogiter et regorge de détails. Son scénario, centré sur les derniers jours de son héroïne, resserre l’étau autour du spectateur, qui se retrouve presque dans la peau du majordome ou de la cuisinière. On assiste à la délivrance (et malheureusement aussi au départ) d’une star mondiale qui s’affranchit enfin d’un monde l’ayant muselée, torturée depuis toujours, de son enfance terrible à sa vie sous les projecteurs. Le montage ingénieux permet aux flashbacks d’utiliser leur vraie force, on traverse physiquement et émotionnellement ces lieux marquants de son histoire pour les revivre quelques années plutôt. Tout fait sens dans ce parcours douloureux d’une star en quête d’elle-même. Autopsie de Maria Callas, qui met des mots ou des maux sur tout. Lâcher-prise exceptionnel, rendu possible par la prestation grandiose d’Angelina Jolie. Son plus grand rôle peut-être, c’est même sûr. Ce nouveau biopic signé Pablo Larraín évite, comme Jackie d’ailleurs, tous les pièges du biopic de « bourgeois ». Une fresque, jamais prétentieuse, qui magnifie son héroïne sans la dévitaliser de son arrogance légitime. Car un biopic, par nature, doit révéler l’exceptionnalité de son personnage, sans gommer ses failles non plus. Et Maria Callas est tout cela à la fois : une femme à la fragilité bouleversante, physique bien sûr, mais encore plus mentale durant ses derniers jours.
EN DEUX MOTS
L’expérience visuelle est magistrale. Pablo Larraín signe un film d’une grandeur à la hauteur de son héroïne, résonnant avec autant de puissance que sa voix légendaire. Angelina Jolie prouve qu’elle est une immense actrice au passage.
4
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