SYNOPSIS
Lorsque les Paynes emménagent dans une maison de banlieue aux vastes couloirs et aux ombres mouvantes, ils ne savent pas qu’ils sont observés. Une présence invisible hante chaque recoin, témoin muet des tensions grandissantes qui fissurent peu à peu la famille. Secrets, regrets et non-dits s’entrelacent sous son regard impassible, alors que chacun des membres du foyer s’enfonce dans ses propres tourments.

Mais tandis que le malaise s’installe, la Présence semble s’agiter. Quel rôle joue-t-elle dans ce drame familial ? Et surtout, pourquoi est-elle là ? Présenté dans une série de longs plans-séquences immersifs, ce récit fascinant et troublant brouille la frontière entre l’au-delà et le réel, entre le passé et l’inévitable.

NOTRE CRITIQUE
De la mise en scène audacieuse et de la bonne tension palpable, Steven Soderbergh est sur le point de réinventer le film de fantômes ? C’est en tout cas ce que peut laisser penser Presence durant ces premières minutes de huit-clos, où la narration et la réalisation s’ancre dans une démarche originale. Tout le film est présenté du point de vue de la présence, qui hante la maison et observe continuellement cette famille dysfonctionnelle incarnée par des personnages fragiles et dont certains sont totalement déconnectés de ce qui les entoure. Par le travail de réalisation, Presence est figé dans un raccord-regard forçant judicieusement le spectateur à l’immersion. Grâce à des plans-séquences maîtrisés, le film invite à flâner dans cette curieuse maison, mais aussi à subir les tensions insidieuses qui fracturent cette famille dysfonctionnelle. Cela se matérialise d’ailleurs aussi par la manière dont les personnages occupent l’espace et investissent les pièces. La particularité de ce long-métrage fige littéralement l’œuvre, ce qui crée aussi de la frustration, notamment lors des scènes clés où l’absence de changement de cadre peut rendre l’action précipitée, voire indigeste. Mais au moins, ce parti-pris radical reflète un véritable pari, qui ne laisse pas indifférent. Malheureusement, Présence ne se démarque pas assez par son esthétique ou sa colorimétrie, et donne aussi une mauvaise impression de téléfilm..

Le film met du temps à nous embarquer dans cette intrigue, qui manque parfois de vrais rebondissements. Ça traîne de séquence en séquence.. L’arc dramatique s’appuie pourtant sur le mystère de cette fameuse présence : qui est-elle ? Pourquoi hante-t-elle cette maison ? Le mystère ne fait que de s’amplifier au fil des minutes, mais ils oublient au passage d’y apporter une vraie dose d’horreur. Presence n’est même pas à catégoriser dans le rayon épouvante. Par contre, on n’aura aucun mal à lui trouver une place dans le registre du thriller psychologique. La tension progresse lentement jusqu’à une scène marquante qui bouscule le spectateur et lui rappelle que la véritable menace vient souvent des vivants plutôt que des esprits qui pourraient rôder. Le casting porte bien le long-métrage, on y trouve des performances intenses qui renforcent la représentation d’un foyer cassée. Vue de l’extérieur, c’est une famille modèle, mais derrière les murs de leur maison, c’est une toute autre histoire.. Au final, le huis clos aide beaucoup. Il enferme ces personnages dans un espace devenu oppressant, et génère forcément toute la tension et l’éloignement des membres de cette famille entre eux. La séquence finale brise symboliquement cet enfermement, mettant fin également au mystère de la Présence. Enfin les réponses à toutes ces questions..
EN DEUX MOTS
Presence est un film intéressant par sa forme, son pari risqué sur le huis clos total et sa narration vénéneuse. Mais ses carences esthétiques provoquent aussi une mauvaise impression de téléfilm.. Tout cela pas aidé par une intrigue qui prend un peu trop de temps à se développer..
3
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