CRITIQUE | SERIE

LIONESS S2 : une suite légèrement enraillée

Critique | Après une arrivé coup de poing (ou plutôt coup de cross) sur Paramount plus, la série crée par Taylor Sheridan et portée par un casting de haut vol poursuit sa mission. Mais, cette saison 2, bien plus bourrine, peine à retrouver l'exceptionnelle première impression laissée par la précédente. Pourtant, Zoé Saldana est toujours là.

SYNOPSIS


Alors que la lutte de la CIA contre le terrorisme atteint le sol américain, Joe, Kaitlyn et Byron recrutent une nouvelle agente Lioness pour infiltrer une menace encore inexplorée. Sous une pression grandissante, Joe est confrontée aux lourds sacrifices personnels qu’exige son rôle de leader du programme Lioness.

© Opérations Spéciales : Lioness – Saison 2

Opérations Spéciales : Lioness (Special Ops: Lioness) est une série télévisée américaine créée par Taylor Sheridan et diffusée depuis le 23 juillet 2023 sur Paramount+.

NOTRE CRITIQUE

La première saison était un gros coup de cœur. Portée par une Zoé Saldana en feu et une intrigue d’espionnage passionnante, on en attendait beaucoup de cette suite. Et on est forcément un peu dessus après ces huit épisodes..

Cette saison 2 de Lioness s’américanise à outrance, presque comme un miroir de son propre pays, comme si le changement de Président avait influencé le storytelling. Fini les infiltrations en toute discrétion, place à l’artillerie lourde et aux séquences bourrines avec le tampon « America Fuck Yeaaaah ». Mais d’un côté, c’est un vrai plaisir coupable de voir ces agents d’intervention spéciale semer le chaos partout où ils passent, à coup de répliques testostéronées. Une belle bande d’américains qui suit les ordres, comme de bon toutous. Et en même temps… est-ce que ce n’est pas précisément là que la série veut en venir ? Il faut avouer que l’absence de morale explose comme une grenade au bord de l’écran. Plus vraiment de bien ou de mal, d’alliés ou d’ennemis, quand il est question de sécurité nationale, on est prêt à tout. Au point où même les agents les plus dévoués commencent à remettre en question le process.. Cette saison 2 s’intéresse moins aux personnages qu’aux rapports de force : soft power, messages politiques envoyés aux autres dirigeants du monde, missions aux conséquences humaines dévastatrices. Finalement, le déluge visuel et bourrin de Lioness reflète bien plus qu’il n’y paraît. C’est l’Amérique de 2025 qui est projetée, celle de Trump, mais pas que.

© Opérations Spéciales : Lioness – Saison 2

C’est dans cette intensité brute et presque palpable que la saison 2 de Lioness s’inscrit. Rien ne semble scripté, malgré l’excès permanent. On croit à tout, ce qui est particulièrement flippant. L’immersion est totale, que ce soit dès la première course-poursuite dans l’épisode 1 ou lors de la phase de recrutement, marquée par l’iconique et l’inexorable: do you love your country ? La force de la série s’établit aussi dans l’omniprésence du danger, bien plus présent dans cette saison 2. C’est concret sur le champ de bataille, bien sûr, mais tout aussi pesant dans les bureaux feutrés de la Maison-Blanche, où les décisions font parfois plus trembler que les balles. Elle est également enrobée par un badass absolu dans n’importe quelle ligne de dialogues. C’est too-much et on adore, ça rappelle des bons vieux films sans limite comme Predator dans un tout autre registre. Ici, les corps et les accoutrements sont redessinés par les gilets pare-balles, devenus une seconde peau le temps de ces huit épisodes. Et pourtant, tout cela est saboté par une hyper-narration étouffante, absente dans la première saison, fort heureusement. On veut nous faire gober une romance artificielle, humaniser maladroitement les soldats à coups de sauvetages d’enfants. Il n’y a plus de justesse dans le propos, et ça manque la cible de très loin.. Tout cela parasite le travail solide de Taylor Sheridan et fait indéniablement chuter la superbe note laissée par la saison 1.

À retrouver sur Prime Vidéo

EN DEUX MOTS

Plus bourrine et peut-être plus critique, cette saison 2 est néanmoins ternie par son « américanisation » à outrance. Pourtant, l’intensité est partout, chaque épisode est éprouvant et les enjeux prennent une épaisseur supplémentaire dans ce nouveau chapitre. Zoé Saldana brille et transpire pour chaque séquence.

3,5

Note : 3.5 sur 5.


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