BREF S2 : pour faire court

SYNOPSIS

Il a atteint ses 40 ans, et le bilan est sans appel : À force d’indécision et d’un manque d’initiative, il se retrouve une fois de plus au même point. Sans argent, sans emploi et sans copine. Un énième retour à la case départ qui, cette fois, pourrait bien être le déclic dont il a besoin pour enfin se reprendre en main et écouter quelqu’un d’autre que sa propre petite voix intérieure.

La saison 2 de Bref débarque sur Disney+ en France dès le 14 février 2025. Imaginée par Kyan Khojandi et Bruno Muschio, cette suite tant attendue arrive treize ans après la première saison, diffusée entre 2011 et 2012 dans Le Grand Journal de Canal+. Contrairement à son format court initial (82 épisodes d’environ deux minutes), cette nouvelle saison se compose de six épisodes de 30 à 40 minutes chacun.

NOTRE CRITIQUE

Bref, c’est d’abord un concept aussi efficace que son titre : un anonyme qui parle de sa vie à la première personne à coup d’anecdotes alambiquées, et ce en moins de deux minutes. Revenir dix ans après est une sacrée prise de risque, surtout pour une série ayant autant marqué son public. Est-ce que Kyan Khojandi sait vraiment ce qu’il fait en se lançant dans cette suite ?

Ce qui peut faire peur d’emblée, c’est le passage d’un format ultra-court de moins de deux minutes à des épisodes de trente à quarante minutes. Mais, si la durée et le budget ont considérablement évolué (ce qui permet plus d’ambitions en termes de mise en scène), l’essence même de Bref reste intacte. On retrouve toujours ce personnage principal, à la fois détestable et attachant, qui s’adresse directement à nous, rendant l’identification diablement efficace. Le montage très distinctif, à base de flashback dynamiques, nous immerge toujours autant dans les réflexions du héros. Ces dernières sont d’ailleurs beaucoup plus ambitieuses, on pense par exemple à la métaphore des relations amoureuses illustrées par des voitures plus ou moins fonctionnelles. Chaque parallèle ludique sorti de l’imagination du narrateur est exploité à son maximum, toujours avec des références culturelles aux générations des années 80-90. Mais surtout, l’un des changements les plus bienvenus concerne l’évolution morale du personnage. Ce point ravira ceux qui ont pu grincer des dents en revoyant certaines séquences de la saison 1. Car soyons honnêtes : avec le recul et malgré l’humour percutant de la série, difficile d’accepter toutes les attitudes du personnage principal qui passe vraiment pour un mysogine raté.

Finalement, Bref saison 2 reste toujours aussi divertissant, mais nettement plus riche. Elle offre surtout au public l’occasion de retenir ses leçons de vie, les bienfaits de la remise en question et l’évolution personnelle. Et le tour de force, c’est que Kyan Khojandi le fait très adroitement, sans que cela ne passe pour du pseudo-développement personnel. Même s’il y a une réutilisation de concepts, le regard du réalisateur a également évolué comme ceux qui le suivaient auparavant. On ne tombe pas dans le recyclage de vannes, et si cela peut arriver parfois, c’est toujours avec une utilité pour l’histoire. Car chaque élément de l’univers original est exploité avec pertinence, nourrissant les prises de conscience du personnage principal au fil de la saison. Et ce, au travers d’événements auquel chacun/chacune d’entre nous pourra s’identifier : rupture, relation toxique amicale ou sentimentale, deuil, colocation… Cette approche avait déjà effleuré dans l’épisode sur la dépression, en l’abordant de manière ludique, drôle et bienveillante, sans enfoncer des portes ouvertes. Bref, même si le ton est léger et l’humour omniprésent, on vous prévient, ça secoue par moments, et quelques larmes vont couler.

À retrouver sur Disney +

EN DEUX MOTS

4,5

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