SYNOPSIS
The Insider est un thriller d’espionnage qui suit George Woodhouse et sa femme Kathryn, un couple d’agents secrets. Lorsque Kathryn est accusée de trahison, George se retrouve confronté à un choix déchirant : préserver son mariage ou protéger son pays. Réalisé par Steven Soderbergh, ce film américain est sorti en 2025.


NOTRE CRITIQUE
Après avoir exploré le cinéma d’horreur, Steven Soderbergh nous présente un film d’espionnage. Pour cela, il a travaillé avec David Koepp pour l’écriture, qui est à l’origine des scénarios de Jurassic Park, Snake Eyes, Panic Room et bien d’autres. Mais pour The Insider, c’est peu dire qu’il ne réinvente pas la roue.
Il s’agit d’un couple aimant et solide, que le monde de l’espionnage vient perturber. Idée déjà vue et revue de nombreuses fois. Toutefois, si vous recherchez une version pleine d’action Badass et décalé, comme nous l’avait proposé Doug Liman avec Mr. et Mrs. Smith, ou bien encore James Cameron avec True Lies, on vous suggère de passer votre chemin. Le réalisateur Steven Soderbergh fait le choix d’un film verbeux qui tourne autour de longs échanges. Un jeu de manipulation, où les véritables moments d’action se déroulent autour d’une table un dimanche soir. Ici, les armes se situent dans les paroles, et les balles dans les accusations. En réalité, cela fonctionne plutôt bien. Le cinéaste prend un réel plaisir à jouer avec les stéréotypes de l’espionnage. Certains prétendent qu’il réinvente les codes du genre. On préfère parler de distorsion afin de mieux captiver les spectateurs. On retrouve tout ce qui définit le film d’espionnage, comme le lieu d’action, Londres, qui apporte cette fameuse élégance britannique des espions. Bien entendu, les bureaux ITECH et les gadgets sont bien là. Et au-dessus de tout cela, il y a évidemment la menace d’une arme destructrice prête à semer le chaos. Tout est bien en place, cependant, tout cela est rapidement relégué au second plan. Il n’y a eu aucun développement réel concernant cette menace. Le scénario ne va jamais plus loin que le bout de son nez. En réalité, il est même extrêmement prévisible et plutôt mince. Cependant, pour Steven Soderbergh, tout cela n’a pas d’importance. Il choisit de se concentrer sur l’humain : leurs interactions, leurs relations, leurs manigances…

En fin de compte, The Insider, ce sont les Kingsman qui se lancent dans une partie de Cluedo entre deux missions. Sur le papier, rien d’exceptionnel, mais cela fonctionne grâce au talent de mise en scène de Steven Soderbergh. Avec sa parfaite maîtrise du champ contre-champs et ses plans fixes débullés, il parvient à faire ressortir toute la tension du moment. Il bénéficie bien sûr de l’aide de ses acteurs, qui s’investissent pleinement dans cette histoire intimiste. D’abord, Michael Fassbender, dont l’interprétation de personnage formel et glacial est devenue une seconde nature, puis Cate Blanchett, dont la seule présence à l’écran procure une joie infinie. N’oublions pas Pierce Brosnan, souvent négligé, mais qui nous offre des moments d’interactions jubilatoires. Cependant, ce contournement et cette focalisation, même si c’est intentionnel, font de The Insider un film mineur. En fin de compte, bien qu’il soit efficace, il n’apporte que peu de choses dans ses développements, ses intentions et ses thématiques (qui sont quasiment inexistantes). The Insider est un film qui nous permet de passer un bon moment et qui réussit à nous immerger dans ce jeu de dupes. Mais une fois que les lumières de la salle sont rallumées et que le film est digéré (ce qui est plutôt immédiat), il est aussi rapidement oublié. Peut-être que c’est ainsi que Steven Soderbergh perçoit la retraite : Poursuivre la réalisation de films, en se concentrant uniquement sur l’aspect ludique et divertissant du cinéma.
Des films éphémères qui suscitent des émotions sur le moment, puis qui se fondent dans nos souvenirs, rien de plus. Il est évident que ce n’est pas toujours une réussite, comme le prouve l’horrible Magic Mike : Dernière Danse, sorti il y a 2 ans. Mais si cela ressemble à The Insider, alors pourquoi pas !
EN DEUX MOTS
Steven Soderbergh bouleverse les codes du film d’espionnage en nous proposant un film léger et verbeux, basé sur les talents des acteurs et la virtuosité de sa mise en scène. Bien que le résultat soit mineur et totalement oubliable, il reste captivant et divertissant sur le moment.
3,5
Les avis des autres rédacteurs
Abonne toi au site !
Ils en parlent également : Ecran Large, Tsounami ou L’info Tout Court



