SYNOPSIS
Christophe, 9 ans, traverse les événements de mai 68 à l’abri chez ses grands-parents, dans l’appartement familial parisien, entouré de ses oncles et de son arrière-grand-mère. Ensemble, ils veillent sur une mystérieuse cache, dont les secrets se dévoilent peu à peu..

La Cache est un film helvético-luxembourgo-français réalisé par Lionel Baier, sorti en 2025. Il s’agit de l’adaptation du roman éponyme de Christophe Boltanski, lauréat du Prix Femina en 2015. Ce film marque également la dernière apparition à l’écran de Michel Blanc, disparu le 3 octobre 2024. Présenté en compétition officielle à la Berlinale 2025, La Cache promet une immersion au cœur de l’intime et de l’Histoire.

NOTRE CRITIQUE
La Cache n’est pas le dernier film de Michel Blanc, décédé il y a quelques mois maintenant. Et on espère que Le Routard, qui sortira en avril 2025, permettra à l’acteur de passer par une plus grande porte de sortie que ce long-métrage aussi foutraque qu’inconsistant. Le nouveau projet Lionel Baier souffre de beaucoup de problèmes, et même s’il collectionne les bonnes intentions concernant sa mise en scène, ses idées restent vaines tant leur exécution laisse à désirer. Comme si le réalisateur s’est laissé griser par une confiance en lui bien trop importante pour pouvoir mener à bien ses ambitions. La Cache n’a pas les cartes en main pour devenir le film qu’il rêve d’être : une fresque sociale, pop, tout droit sortie d’une bulle de bande dessinée au montage très dynamique. Tout au long du film, on sent pourtant les fondations d’un projet prometteur. Mais cela n’ira pas plus loin. Le montage ne pourra pas sauver cette réalisation aussi plate et sans relief. Pourtant, il essaie.. Entre split screens ratés et flashbacks à la sauce Guy Ritchie, le montage fait tout ce qu’il peut pour sauver les meubles de cette cache qui n’en est pas vraiment une.

Un essai jamais concluant, car ce travail de postproduction va sombrer avec le reste de l’œuvre dans un néant absolu. Passé les quinze premières minutes du film, on assiste à un nanar de première classe. La direction d’acteurs est catastrophique : William Lebghil se demande ce qu’il fiche dans ce merdier, tandis que les autres se contentent de réciter leurs textes, livrant des répliques creuses qui sonnent faux à tous les niveaux. Et comme si cela ne suffisait pas, un réalisateur qui s’octroie quelques apparitions catastrophiques dans son propre film. Le genre d’intervention qui te fait rappeler qu’entre comédien est un métier. Seul Michel Blanc semble s’en sortir un minimum et raccroche les wagons pour maintenir le train sur les rails. Le rythme, lui aussi, vacille dangereusement : ces 1h20 font passer The Brutalist pour un court-métrage. La fin à rallonge n’en finit jamais.. Tout cela sur fond politique de 1968, où tout message est maladroitement exploité en surface et totalement biaisé. Laissant son spectateur dans l’incompréhension face aux multitudes de séquences qui s’enchaînent sans but précis. La Cache promettait pourtant un huis clos mordant, mais l’on se retrouve finalement devant un raté convenu et surtout décousu.
EN DEUX MOTS
Un pari trop ambitieux pour Lionel Baier qui n’arrive pas à joindre les bouts de sa comédie sociale bien trop inconsistante et décousue pour être mémorable. Michel Blanc reste quand même la figure qui s’en sort le mieux dans cet amas de mauvais goût artistique. Une déception.
1,5
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