CRITIQUE | FILM

THE ALTO KNIGHTS : témoignage de grand-père

Critique | Après avoir réalisé Rain Man en 1989 et Panique à Hollywood en 2009, le cinéaste Barry Levinson revient avec un casting prestigieux : Robert De Niro dans un double rôle. Immersion dans les années 50, en pleine ascension de la mafia new-yorkaise, et immersion dans les années 90, époque où le film de gangsters dominait le cinéma.

SYNOPSIS

Dans les années 1950, Vito Genovese et Frank Costello, deux figures influentes de la mafia italo-américaine à New York, s’affrontent dans une lutte de pouvoir intense. Leur rivalité culmine en 1957 lorsque Genovese ordonne l’assassinat de Costello. Cependant, le tueur chargé de l’exécution, Vincent Gigante, ne fait que le blesser.

© The Alto Knights

Affaibli, Costello choisit alors de se retirer, laissant Genovese prendre le contrôle de la famille Luciano, qui deviendra par la suite la famille Genovese. Ce film de gangsters biographique retrace cette rivalité légendaire, avec Robert De Niro incarnant à la fois Vito Genovese et Frank Costello.

NOTRE CRITIQUE

Robert De Niro dans un film de gangsters, c’est presque un pléonasme. En revanche, Robert De Niro dans un mauvais film de gangsters, c’est un peu plus rare. Et pourtant, The Alto Knights en est un triste exemple.

À travers sa fresque sur une amitié de long chemin, Barry Levinson tente de faire renaître de ses cendres l’univers des films de gangsters, facilement quarante ans plus tard. Mais cet âge d’or de la mafia au cinéma est révolu, du moins lorsqu’il est ressuscité de manière aussi académique, en recyclant tous les codes hérités des maîtres du genre. On retrouve tout ce qui a fait la gloire du genre : rivalités familio-fraternel, De Niro, montage alternant flashbacks de jeunesse et conflits du présent.. Pourtant, The Alto Knights est un petit film de gangsters bavard, qui a beau démarré par une balle dans la tête, fini aussi par un long monologue sur un banc, comme une interview au 20h de France 2. L’histoire progresse à la vitesse du déambulateur, celui qui maintient Robert De Niro en vie à l’écran… même si l’acteur conserve tout son panache et prouve, encore en 2025, qu’il est un très grand. On est en revanche plus sceptique sur l’intérêt de lui faire jouer un double rôle. On ne sait pas si c’est pour économiser un cachet ou pour doubler le sien. Ce choix de casting, qui n’a littéralement aucun sens, saute aux yeux à chaque apparition des deux personnages. Comme si le film cherchait à imposer une symbiose fraternelle qui n’est jamais réellement confirmée par un scénario pudique et trop distant. Même si on reconnaîtra quelques bonnes inspirations de maquillage.

© The Alto Knights

The Alto Knights enchaîne les séquences interminables, cherchant désespérément à flirter avec le cinéma de Scorsese. Il veut Barry Levinson, il veut. Sauf qu’il ne peut pas. Et malgré quelques bonnes idées de mise en scène et un montage efficace (notamment cette narration en voix off du personnage principal), le film reste un cran en dessous dans tous les domaines. L’impression d’avoir une pâle copie de grands films sortis trente ans plus tôt. Comme si Barry Levinson sortait tout juste d’une cryogénisation ou d’un coma de longue date. Le mec découvre internet en 2025 et semble ignorer qu’il existe d’autres acteurs qu’Al Pacino et Robert De Niro. Le problème, c’est que The Alto Knights manque cruellement d’entrain. Il y a du soporifique dans l’air. Le clou du sommeil étant sa toute dernière partie où un rendez-vous autour du barbecue s’étire en longueur, avant de se conclure par un contrôle de police sur l’A26. Tout ne paraît pas cheap, mais tout paraît lambda. Comme un genre figé dans le temps, comme un réalisateur qui ne propose définitivement rien de nouveau. Et si ce n’est pas nouveau, c’est la mort du cinéma.

EN DEUX MOTS

Le film de grand père par excellence. The Alto Knights avance à la vitesse du déambulateur dans un récit de gangster plutôt déjà vu ou de niro joue un double rôle sans vraiment savoir pourquoi. Oubliable et déjà oublié.

2

Note : 2 sur 5.


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