SYNOPSIS
Dans les années 1870, peu après l’abolition du système féodal par l’empereur Meiji, Yanagida Kakunoshin, ancien samouraï, mène une existence humble à Tokyo avec sa fille. Il travaille comme graveur de sceaux et consacre ses loisirs au jeu de go, qu’il pratique avec une noblesse d’âme remarquable.

Mais lorsque son honneur est entaché par de fausses accusations, il décide de mettre à profit ses talents de stratège pour rétablir la vérité et défendre sa réputation. Le Joueur de go est un drame japonais réalisé par Kazuya Shiraishi, sorti en 2024.

NOTRE CRITIQUE
Le long-métrage de Kazuya Shiraishi est une invitation formelle et élégante au Japon du temps du code d’honneur des samouraïs. Cerisiers en fleurs, sabres aiguisés, et tables de Go, le film se présente comme un film de patiente vengeance et de stratégie. Une des qualités de ce film est sa capacité à explorer le sujet. Comme si Casino Royale avait été réalisé en Asie, dans un monde imprégné de traditions et de retenue. Un joli pari qui ravira les passionnés de culture japonaise. C’est notamment par son aspect esthétique que le long-métrage se démarque, un ensemble assez irréprochable qui sait rester sobre et élégant sans jamais en faire des tonnes. Chaque séquence a le droit à son ambiance et à sa composition minutieuse. Une qualité tenue jusqu’à la fin du film. Notamment lors du dernier duel sur la table de jeu, baigné par un merveilleux crépuscule surplombant ce qui semble être le mont Fuji. Kazuya Shiraishi prend son temps pour planter son décor et surtout travailler ses personnages en cherchant à les mettre en valeur à travers sa caméra. Une mission réussie à moitié. Le Joueur De Go peine à maintenir le rythme et l’élément déclencheur de l’intrigue met du temps avant de pointer le bout de son nez.

Certes, apprendre à connaître les protagonistes par leurs jeux au Go est une idée intéressante. Mais ça devient assez vite lassant, surtout quand on sait que la première heure du film doit bien comporter une bonne dizaine de parties. Un récit redondant et pas vraiment subtil quand il s’agit de parler fusil de Tchekhov que l’on voit venir à des kilomètres. Le Joueur De Go essaie tant bien que mal de réveiller son spectateur en deuxième partie, mais peine tout de même à trouver son rythme et rendre ce périple palpitant. La quête de vengeance et de réhabilitation de l’honneur, censée porter le récit, fait un peu artificiel et se résout de manière étonnamment facile. Le personnage principal aussi bon, prévenant et sage en première partie se transforme en tête de mule lorsqu’il s’agit de parler de fierté et d’honneur. L’homme prêt à beaucoup de choses pour trouver un honneur qu’il n’a jamais perdu, tout en louant sa fille à un bordel tyrannique. Tout ça pour se faire passer pour le gentil de l’histoire.. Bref, assez contradictoire dans ses convictions.
Tout le folklore japonais reste cependant intéressant à suivre sur grand écran et le climax gentillet reste un joli petit moment de cinéma cette année. Du cinéma qui dépayse, mais qui ne laissera pas d’énormes traces dans l’industrie.
EN DEUX MOTS
Formel mais élégant, Le Joueur De Go est un joli film japonais qui brille par sa justesse esthétique et par les vieux codes du genre utilisés. Dommage pour le rythme et cette première heure laborieuse, qui peine à faire décoller le récit.
3
Les avis des autres rédacteurs
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La lenteur au cinéma est tout un art que semble à mes yeux avoir su accorder à son sujet le réalisateur Kazuya Shiraishi. J’y ai trouvé l’élégance des films d’époque, la subtilité d’un jeu ancestral stratégiquement associé aux codes d’honneur des films de samouraï. Belle partie en ce qui me concerne.
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