CRITIQUE | SERIE

LE COMBAT DES CHEFS : Veni, Vidi, oh oui !

Critique | Après un énorme raté au cinéma dirigé par Guillaume Canet, le monument national qu'est Astérix fait son grand retour, cette fois aux côtés d’un personnage presque aussi emblématique que lui : Alain Chabat. Après sa mission Cléopatre au cinéma, c'est désormais son combat des Chefs sur Netflix.

SYNOPSIS


Dans Le Combat des Chefs, Panoramix sombre dans la folie et perd la mémoire après avoir reçu un menhir lancé par Obélix.. Privé de la recette de la potion magique, le village gaulois devient vulnérable. Les Romains en profitent pour relancer un « combat des chefs » : Abraracourcix se retrouve opposé à Aplusbégalix, chef d’un village gallo-romain. Si le chef des irréductibles perd, tout le village tombera aux mains des envahisseurs.

© Astérix et Obélix : Le Combat des chefs

Cette mini-série française d’animation, réalisée par Alain Chabat et Fabrice Joubert, comprend cinq épisodes de 30 minutes. Adaptée de l’album éponyme d’Astérix, elle est diffusée sur Netflix depuis le 30 avril 2025.

NOTRE CRITIQUE

Le Gaulois Netflix convoque Alain Chabix pour reprendre sa mission (Cléopâtre). Par Toutatis, Le Combat des Chefs atteindra-t-il le Topdelalix ? –on s’arrête ici avec les jeux de mots. Vu les premiers retours, c’est le cas. Et spoiler, on ne va pas jouer les originaux, on est d’accord avec l’avis général.

Car la mini-série Astérix et Obélix : Le Combat des chefs a presque tout pour devenir un petit succès populaire, auprès d’un public varié –Netflix est aux anges. Alain Chabat connaît bien l’univers depuis 2002 maintenant, et il a parfaitement saisi l’essence du matériau original. Un univers qui fait rire les plus jeunes avec ses gags, ses personnages tendres et malicieux, mais qui parle aussi aux plus grands avec ses tonnes de références -et en 2025, avec une grosse dose de nostalgie. Qui d’autre, sinon lui, pour reprendre le flambeau, plus de 20 ans après Mission Cléopâtre ? On n’avait finalement pas de doute pour ce mariage Chabat-Asterix. Le défi était plutôt porté sur la transition vers de l’animation.. et vers Netflix. Une plateforme pas toujours réputée pour offrir une grande liberté créative. Oui, c’est un vrai plaisir de replonger dans l’univers d’Astérix, qui rappelle les meilleurs souvenirs d’enfance (Les 12 Travaux D’Asterix en choix numéro 1). Mais il faut aussi reconnaître qu’Alain Chabat est ici un peu moins percutant que dans son long-métrage culte. L’humour est plus sage, moins aventureux. La faute à Netflix ou à la crainte d’être trop subversif sur un format sériel moins permissif. On ne saura jamais. Mais rassurez vous l’humour, il y en a toujours. L’ADN des personnages renaît avec fidélité, et les références pleuvent, prêtent à être attrapées au vol entre les terminaisons en -ix ou en -us. On sent l’amour sincère pour l’univers de Goscinny et Uderzo.

© Astérix et Obélix : Le Combat des chefs

Alain Chabat ne se lâche pas totalement sur l’humour, mais il se permet bien plus de libertés sur la forme. Il a choisi pour l’occasion une animation ultra ronde, ultra moderne. Qui évoque l’univers cartoon d’autres séries. Ce lifting d’Astérix fait franchement du bien, en marquant enfin dans son temps l’univers gaulois qui manquait d’élan depuis plusieurs années. Ça passe par l’animation, mais aussi par les thématiques ou la musique. Des titres modernes s’invitent dans la bande-son et créent une cassure nécessaire dans le trop plein de références « antiques ». Le résultat est plus dynamique, à l’image de sa scène d’introduction colorée et punchy où les Gaulois tabassent du Romains sous ambiance pop façon Harley Quinn. Mais plus on avance dans les épisodes, et plus on ressent une petite gêne. Comme si le format série n’était pas le plus adapté. Comme si chaque relance d’un nouvel épisode cassait le rythme. Comme si la longueur pesait lourd comme un menhir. On regrette presque l’idée d’un long-métrage, qui aurait su tailler dans les scènes « guirlande » pour offrir deux heures de récit condensé et dopé à la potion magique.

Il faut dire qu’après les nombreux ratés des dernières adaptations d’Astérix, on en vient presque à se satisfaire d’un peu de bonne volonté et d’un minimum de savoir-faire. On est plus aussi exigent. Preuve aussi que la saga se dilue petit à petit, et que cette première série ne marque pas un véritable renouveau, mais plutôt un tendre coup de nostalgique.

À retrouver sur Netflix

EN DEUX MOTS

Même si le format série n’est pas l’idée du siècle et que l’humour a été légèrement expurgé, Le Combat des Chefs opère un lifting gaulois réussi. Bon compromis pour les enfants, les plus grands et surtout le catalogue de l’irréductible Netflix.

3,5

Note : 3.5 sur 5.


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