SYNOPSIS
Anis, célibataire invétéré en raison de ses difficultés persistantes avec les femmes, décide de tourner une page. Trois ans jour pour jour après le décès de son meilleur ami Isma, il se sent enfin prêt à sortir de sa solitude. Un soir, il ose franchir le pas et fait la rencontre de Madeleine, une jeune femme vive, directe, entreprenante et particulièrement bavarde.

L’Amour, c’est surcoté est un film français réalisé par Mourad Winter, dont la sortie est prévue en 2025. Le film est présenté en avant-première au Festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez, où il reçoit une mention spéciale du jury.

NOTRE CRITIQUE
L’amour au cinéma, c’est un grand classique. Mais le réalisateur Mourad Winter apporte un vent de fraîcheur avec une histoire qu’il a lui-même écrite, adaptée de son propre roman éponyme. Bonne ou mauvaise idée pour ce premier grand saut dans le 7ème art ?
Difficile de trancher. L’exercice était difficile : transposer ces propres mots en 24 images par seconde et rendre tout ça crédible dès son premier essai derrière la caméra. D’autant qu’en matière d’adaptation, on est souvent plus exigeant sur le scénario. Et à ce niveau-là, L’Amour C’est Surcoté repose sur de très bonnes bases. Le film réussit surtout à marier une romance en apparence légère à une véritable introspection de son personnage principal. Comme un leurre. On pense voir une love story entre jeunes Parisiens branchés, mais on se retrouve plongé dans la tête d’un garçon mal dans sa peau, en panne sèche avec les filles –sans mauvais jeux de mots. Le récit élargit encore plus ses enjeux, et devient le miroir d’une réalité masculine de notre époque : virilité toxique, incapacité à exprimer ses émotions, rejet de la tendresse… Et aussi et surtout l’humour partout, comme un mécanisme de défense pour tout esquiver. La romance passe vite au second plan, et c’est cette narration, en filigrane d’un rendez-vous chez sa psy, qui nourrit la transformation du protagoniste joué par Hakim Jemili. L’Amour C’est Surcoté traverse alors les séquelles du deuil et les grands blocages émotionnels.

Ce tout premier film de Mourad Winter captive dans la manière d’entourer la romance de sensations vraiment déprimantes. Assez loin des stéréotypes du genre du coup. On ne va pas juste évoquer la perte d’un ami, on la vit, par petites touches, dès le montage. Et on ne parle pas d’un banal accident de la vie courante, mais bien d’un suicide. Ce qui alourdit le tout sans concession. Attention à la petite déception de certains spectateurs qui, avec ce casting composé par Laura Felpin et Hakim Jemili, pourrait s’attendre à comédie romantique légère pur jus. Ce n’est pas forcément le cas, même si Mourad Winter a un mal fou à totalement renoncer à l’humour. Comme s’il ne pouvait pas s’empêcher d’exploiter le potentiel comique de ses acteurs, ou qu’il se sentait obligé d’y revenir sans cesse.. Parfois les blagues fonctionnent bien, notamment quand on veut créer une complicité très précoce. Et parfois, c’est totalement lourdingue –Benjamin Tranié a du sang sur les mains.
En définitive, L’Amour C’est Surcoté joue sur les deux tableaux da manière maligne, mêlant introspection grave et comédie plus légère. Mais ça manque quand même de constance et peut être un peu de virtuosité dans la mise en scène pour être un immanquable de cette année. Souvent rattrapé par les codes d’une comédie qui n’a pas forcément lieu toujours d’être ici..
EN DEUX MOTS
Mourad Winter détourne l’amour pour évoquer le mal-être, et c’est franchement une bonne idée. Mais avec un dosage des genres aussi aléatoire (et une couche d’humour trop épaisse), difficile de sortir de la séance le cœur pleinement comblé.
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